C’est quoi la zoothérapie ?
Daphné Stadnik, psychologue et zoothérapeute au centre de zoothérapie de Limelette (IZIS) nous explique : ” La zoothérapie consiste à intégrer la relation entre un animal et une personne dans un contexte professionnel qui se veut thérapeutique pour permettre certains effets (changement, amélioration, apaisement) selon des objectifs assez précis. Cela nécessite l’intervention d’un professionnel du secteur de la santé, médical ou social (psychologue, assistant social, kinésithérapeute etc) dans le but d’améliorer la qualité de son travail auprès des bénéficiaires.”
La présence de l’animal et d’un professionnel sont donc des conditions primordiales pour cette thérapie. Il ne s’agit pas de simplement rentrer chez soi et caresser son chat, chien, etc. La zoothérapie dépasse le cadre du simple bien-être. En général une séance se réalise à trois : le thérapeute, le patient et l’animal. Il existe aussi des thérapies de groupe.
Quels en sont les bienfaits ?
Ils sont nombreux, tant au niveau physique que psychologique.
Physiquement, les mouvements naturels du corps sont sollicités. D’un point de vue psychomoteur, le fait de donner à manger à un animal, c’est déjà un travail. Par exemple, des personnes âgées qui n’utilisent plus leurs mains peuvent travailler cette faiblesse en brossant un lapin, par exemple.
Psychologiquement, on constate un plaisir, un apaisement, une diminution du stress. Cela augmente les capacités de socialisation, d’ouverture vers les autres. Quand on rencontre un animal, on construit une relation comme avec les humains. Et pour certains, c’est plus facile qu’avec quelqu’un car un chien ou un chat ne juge pas et ses intentions sont claires. On y trouve également la possibilité d’exprimer ses émotions, la confiance en soi, la responsabilisation (prendre soin de l’animal).
C’est fait pour qui ? La zoothérapie peut être pratiquée par tout le monde. “Toute personne peut, à un moment donné dans sa vie rencontrer un problème. C’est donc forcément accessible à tout le monde : de la personne qui travaille, qui a une vie de famille et qui a des anxiétés, un moment de dépression, à la personne en situation de handicap : comme un patient souffrant d’autisme, une personne âgée démente, etc.” précise Daphné Stadnik.
Avec quel animal ?
Les animaux en zoothérapie sont spécifiquement sélectionnés et éduqués à ce travail. Aucun animal agressif ne sera utilisé. Il faut qu’il soit sociable. Cependant, il existe des limites : ce travail se réalise avec des animaux domestiques qui sont habitués aux hommes.
1. Le chien
Celui qui remporte le prix du meilleurs animal “thérapeutique”, c’est le chien. Plus facile à dresser et le plus proche de l’homme, il lui reste fidèle et est “son meilleur ami”.
2. Le chat
Partenaire privilégié de la ronronthérapie. Cela peut faire sourire les plus sceptiques mais les ronronnements du chat apaisent et réconfortent. Caresser l’animal diminue le stress et régule la fréquence cardiaque. Le chat est également beaucoup utilisé en zoothérapie (s’il ne griffe pas !)
3. Le cheval
Cette thérapie se nomme l’équithérapie. Faire de l’équitation ou être tout simplement en contact avec un cheval apporte de multiples bienfaits. Le toucher avec l’animal est très important et permet de soigner différents maux. En plus d’être une activité sportive, l’équithérapie développe aussi l’équilibre.
4. Le dauphin
La delphinothérapie est une thérapie qui se pratique au contact des dauphins. Le but n’est pas de se prendre pour la petite sirène mais d’effectuer une approche et un contact naturel avec l’animal. Les résultats de cette thérapie sont recherchés pour une rééducation physique par exemple ou pour améliorer la communication. Des spécialistes disent même que les dauphins sont capables de détecter des maladies ou des pathologies spécifiques.
Il existe encore bien d’autres animaux utilisés en zoothérapie comme la chèvre, la poule ou même le lama.
Mais l’utilisation de certains animaux comme le dauphin pose question quant à leur bien-être rappelle la zoothérapeuthe : “Ces animaux ont été arraché à leur habitat naturel et sont à l’origine des animaux sauvages. Des études ont démontré qu’ils sont vecteurs de bien-être pour les enfants. Mais quant est-il de celui de l’animal ? C’est une question importante dans le domaine de la zoothérapie. Certaines personnes non professionnelles ne prennent pas en compte le bien-être de l’animal et donc cela peut entraîner des dégâts.”