L’expo en OR à ne pas rater à Marseille

Mis à jour le 30 mai 2018 par Elisabeth Clauss
L’expo en OR à ne pas rater à Marseille

Jusqu'au 10 septembre, Christian Dior Parfums présente l'exposition Or au Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée de Marseille. Découvrez sa dimension artistique, historique et politique. 

 

 

L'or, outre l'habillage du flacon J'Adore, de Dior, matérialise la richesse et la beauté, une forme d'ornement spectaculaire, avec historiquement des côtés sombres, notamment les exactions du colonialisme, qui ont pu ternir sa brillance. Cette exposition dévoile des photos de chercheurs d'or, des oeuvres d'art monumentales, une mue de serpent géant recouverte à la feuille d'or, des menottes chères et coquines, des sculptures symboles de la chute d'Adam et Eve modernes, devenus trop matérialistes, affolés mais couverts du précieux métal. Tout au long de l'exposition, il est question de religion, de pouvoir et de séduction. D'esthétique aussi, de géopolitique.

 

 

Ce parcours pédagogique dévoile toute la malléabilité de l'or utilisé en artisanat, et nous émeut en contant les histoires intimes de personnes qui ont confié des bijoux, trésors familiaux à haute charge émotionnelle, au Mont de Piété. Le Musée a racheté ces pièces, les expose, et raconte ces pans de vie, avec pudeur. Pour les fans de Charlize Theron, la Maison expose la robe originale du spot publicitaire.

 

 

1/

 

François Demachy, parfumeur-créateur pour Christian Dior Parfums, estime que comme la joaillerie, la parfumerie est un artisanat, mais pas un art : "je ne me considère pas comme un artiste. Je ne sais même pas ce que ça veut dire. Dans mon métier, il faut développer une grande intuitivité, et cultiver une grande technicité. Les parfums "créés par hasard", c'est une légende. Ils n'existent pas. Il faut beaucoup de travail".

 

 

ELLE : Pensez-vous que, comme la mode, la parfumerie est soumise à des cycles ?

F.D : Bien sûr, mais ces cycles sont beaucoup plus lents. La mémoire olfactive est la plus importante. 20% de ce que nous détectons est conscient, le reste est instinctif.

 

 

ELLE : Y-a-t-il une mondialisation du parfum ?

F.D : La parfumerie existe depuis 3000 ans. On n'invente plus de produits, mais on développe de nouveaux processus. Il y a toujours eu des hits, des "numéros 1". Certains venaient d'ailleurs de chez Dior. Personnellement, le fait qu'un parfum plaise autant à un Chinois qu'à un Français, avec leurs cultures et leurs références différentes, reste un mystère. Bien sûr, certains succès s'appuient aussi sur la force de la maison et sur le marketing. Mais dans l'avenir, la quête d'identité, qu'elle soit nationale ou régionale, me laisse penser qu'il faudra commencer à étudier des parfums correspondants aux spécificités locales.