Année de la Contestation oblige, ce ne sont pas les événements et les expos qui manquent dans la capitale pour nous rappeler que la lutte continue, un demi-siècle après Mai 68. À l'affiche cette semaine : l'expo REVLT!, qui rassemble 35 artistes noir jaune rouge autour d'une seule et même question : "Quelle est votre révolte ?"
"Réaffirmer le rôle essentiel d'éveil des consciences que détient chaque artiste", voilà l'objectif de cette expo qui se tient dans les bâtiments Vanderborght, situés en face des Galeries Royales Saint-Hubert. Sur 1400 m² d'espace répartis au rez-de-chaussée et au 1er étage, 35 artistes belges sélectionnés par un jury d'experts donnent leur vision de la révolution - de cet "esprit de résistance" dont parle le militant et diplomate français Stéphane Hessel dans son fameux "Indignez-vous !" (si vous ne l'avez pas lu, il n'est jamais trop tard). C'est quoi être révolté en 2018, à l'heure où le débat et la confrontation d'idées se limitent trop souvent à Facebook, à l'heure où la "beauté" n'est plus "dans la rue" mais sur ton "wall", entre deux pubs ciblées pour des clapettes et le nouvel album de Bénabar ? Si l'on peut tout de même émettre des doutes quant au rôle de l'artiste dans l'évolution actuelle des mentalités, une chose est sûre : sa contribution reste essentielle... Alors foncez voir REVLT! avant sa fermeture (ce dimanche 10 juin) ! Même si "la révolution" (pour citer un slogan d'il y a 50 ans) "doit se faire dans les hommes avant de se faire dans les choses". Dont acte ?
Voici une petite sélection d'oeuvres parmi la trentaine exposée, commentées par Gilles Parmentier, le commissaire de l'exposition. Elle témoignent toutes de la vitalité de notre scène artistique... Et de son engagement citoyen.
À l'instar des autres artistes exposés, Pierre Coubeau donne son interprétation de la révolte."Il exploite la notion du cri et du pavé, en remplaçant ce dernier par un cube alphabet". L'oeuvre fait également l'objet d'une fresque rue Léopold, juste derrière La Monnaie, dans le cadre du PARCOURS Street Art de la Ville.
"En effaçant les noms masculins des plans de stations de métro, Nadège Sicard dénonce l'emprise patriarcale ambiante". Et de fait, c'est très parlant : à Bruxelles, il en reste... trois (Sainte-Catherine, Louise et Joséphine-Charlotte).
"L'oeuvre de Benjamin Van Oost détourne l'expression "Jouer à faire la guerre"... Et fait référence à cette tradition de l'armée US qui veut que chaque soldat donne un prénom à son arme".
Et vous, quelle est votre révolte ?
Où ? Espace Vanderborght, Rue de l'Ecuyer 50, 1000 Bruxelles
Quand ? Jusqu'au dimanche 10 juin de 12h à 19h
Plus d'infos ? REVLT!
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