S’il arrivait quelque chose à vos mains, cela signifierait probablement la fin de votre carrière. Que redoutez-vous le plus ?

« Des brûlures qui laisseraient des cicatrices irréversibles sur mes mains. Un ongle cassé peut me faire rater un contrat ou m’empêcher de l’honorer, mais cela reste temporaire. Des cicatrices sur les mains signifieraient la fin de ma carrière. Récemment, la veille d’un gros contrat à New York, je me suis cassé un ongle en enfilant mes chaussures. Le morceau d’ongle est tombé sur le sol d’un garage sombre mais heureusement, ma belle-sœur l’a retrouvé. Le matin suivant, une styliste des ongles renommée l’a remis en place avec une colle spéciale et devinez quoi : sur le plateau de Dior, personne n’a rien remarqué ! On me demande souvent si mes mains sont assurées, mais ce n’est pas le cas. Il me reste à croiser les doigts pour que rien de grave ne leur arrive. »

En backstage, on voit souvent des mannequins lire ou tapoter sur leur téléphone. Que faites-vous pour vous détendre entre deux shootings ?

« Mes mains sont attachées dans tous les sens du terme. Il arrive que deux stylistes s’affairent sur chacune d’entre elles. Je lis de temps en temps et je suis passée maître dans l’art d’écrire des SMS d’une seule main. Le plus souvent, je me contente de rester assise ou de papoter pendant qu’on arrange mes ongles entre deux prises. Faire une manucure est la dernière chose dont j’ai envie pendant mon temps libre, j’aurais l’impression de travailler ! »

Regardez-vous les mains des autres ?

« Jamais ! Quand je fais de nouvelles rencontres, les gens s’excusent souvent parce que leurs cuticules ne sont pas repoussées ou qu’ils n’ont pas appliqué de crème sur leurs mains. Mais je n’y prête absolument pas attention. Ce sont leurs visages et l’aura qu’ils dégagent qui m’intéressent. »

Vous arrive-t-il de de faire un high five ?

« Bien sûr ! Et je ne refuse jamais de serrer une main. Nous avons besoin de plus de contacts humains, pas le contraire. »

Une carrière de mannequin ne dure pas toute une vie. Qu’en est-il dans votre secteur ?

« J’ai été engagée dernièrement comme mannequin de détail pour doubler une jeune fille de dix-sept ans. J’en conclus que j’ai encore de beaux jours devant moi. Dans ma branche, on n’est pas rayé des listes dès qu’on atteint la trentaine contrairement aux mannequins classiques. Je suis la première surprise de ma longévité, mais tant que j’éprouve du plaisir à exercer ce métier, pas question d’arrêter. Un jour viendra où je n’aurai pas d’autre choix et c’est pourquoi je pense déjà à mon avenir. Je rêve d’écrire un livre sur ce métier qui me passionne. Aujourd’hui, je rédige déjà de temps à temps des posts sur mon blog Hand Jobs: Tales of a Hand Model. Le mois dernier, j’ai lancé Essentiel by Adele, une ligne de soins inspirée de ma crème hydratante maison que j’ai développée dans ma cuisine à base d’huiles essentielles, d’acide hyaluronique, de fèves de café et de feuilles de fraisier. Cette crème hydrate la peau en profondeur et peut être utilisée sur tout le corps. C’est ma façon de préparer le prochain chapitre de ma vie, mais pour le moment, j’ai encore les mains bien remplies ! (rires) »

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