Avec plus de 65 peuvres d’art et de mode exposées, les vitrines ne font pas de démonstration technique : c’est une mise en perspective de la modernité d’une savoir-faire séculaire, l’un des derniers bastion des métiers d’art, un domaine des métiers de la main encore préservé. De chaque vêtement scénographié, on tire un enseignement : parfois, la dentelle est tellement transformée, travaillée, qu’on peine à l’identifier comme telle, la matière se faisant alors énigme. Vous voulez vérifier ? Chaque robe exposée en vitrine est représentée par un échantillon de dentelle correspondant que les visiteurs peuvent toucher. On découvre la façon dont Viktor & Rolf sculptent la matière pour en produire leur propre dentelle atypique, eux qui tissent du tulle pour créer la confusion des volumes. On s’extasie devant la dentelle de métal, évoquant les reflets du soleil sur l’eau chez Louis Vuitton, on y reconnaît l’influence des estampes japonaises. La dentelle dans les dorures chez Yiqing Yin, la dentelle de bois chez Iris Van Herpen, la dentelle de fourrure chez Maison Margiela où les matières neuves se mélangent aux broderies vintages, puisque l’up-cycling est l’un des piliers de la maison. Souvent, plusieurs denteliers ont travaillé sur une seule robe : la Haute Couture, c’est aussi une oeuvre de patience, de talents, et de haute Diplomatie.
Jusqu’au 6 janvier 2019. Infos : www.cite-dentelle.fr