Demna Gvasalia, 37 ans, fait son défilé de la quarantaine avant l’heure : mais depuis toujours, il a un coup d’avance sur tous les autres. Cette collection matérialise le journal de sa vie. Elle raconte, comme une autobiographie de cuir, de métal et de tissu, les bombardements qui précipitaient la famille dans la cave, et les robes de sa grand-mère, tout près de lui. L’exil, l’écriture d’une nouvelle vie en Allemagne, en Belgique et à Paris. Chaque silhouette témoigne du machisme d’une époque, de l’omniprésence militaire – politique et esthétique, selon que l’on se trouve au front ou front row – on passe des symboles punks ou SM à la mariée vaporeuse, qui défile sur sa table de banquet, on le réalise à la fin. On démarre quasi nu, on achève la démonstration dans une joie virginale.