“Scorpion”, le nouvel album de l’über-star du rap game mondial, explose tous les records de streaming. Même Michael Jackson est sorti de sa tombe pour le féliciter.

Ça faisait quelques mois qu’on l’attendait. Après le carton plein du single “God’s Plan” (et son clip d’une impudeur crasse, où l’on voit Drake jeter des liasses de dollars au visage des plus démunis), suivi d’un “Nice For What” boosté par un sample de Lauryn Hill et du faiblard “I’m Upset” (Drake se souvient de Degrassi), voilà donc  l’album. Son cinquième (“More Life” et “If You’re Reading This It’s Too Late” étant considérés comme des mixtapes). Un double. Ving-cinq titres. Deux faces, deux ambiances. Face A : le hip hop. Face B : le R&B. Une heure et demie de Drizzy. Où le Canadien nous parle comme d’hab’ de ses démons et d’autres fantaisies égocentriques. Nouveauté : la paternité. Drake a un gosse (“Emotionless”, “March 14”). On est content pour lui. Pour le reste c’est du Drake assez conservateur, qui te donne ce que tu veux, sans trancher. Tu aimes le rappeur ? Face A. Le lover ? Face B. Tout le monde est content.

Et quand on dit tout le monde, c’est tout le monde (ou presque) : le jour de sa sortie (le 29 juin dernier), “Scorpion” a dépassé les 300 millions de streams. Plus de 10 millions de streams à l’heure. Record battu. Mais Drake a l’habitude : “Views” (2016) était déjà le premier album à atteindre un milliard de streams sur Apple Music. Idem pour son single “One Dance“. Idem pour les clips d'”Hotline Bling” et de “Work” (le tube de Riri) sur YouTube. Il a même tout prévu dans une “editors’ notes” en copie de “Scorpion” sur Apple Music, au cas où les haters s’en donneraient à coeur joie :

Voilà quoi. Si tu kiffes ap’ t’écoutes ap’ et puis c’est tout (comme dirait Booba). En ce qui nous concerne, on préfère la face B, qui nous rappelle parfois “Take Care“, sans toutefois tutoyer son excellence. Après Stevie Wonder, cette fois c’est carrément Michael Jackson qui se joint au rappeur sur “Don’t Matter to Me”. Ailleurs c’est Marvin Gaye, Mariah Carey, Aaliyah et Boyz II Men qu’on retrouve samplés. Drake peut se le permettre : l’izi monnaie, il connaît.