Après Paradise City et LaSemo, on continue notre "green tour" des festivals de l'été. Cette semaine place à Dour, qui malgré sa taille n'est pas du genre à faire du greenwashing. On a rencontré son équipe responsable en développement durable.
Peu de gens le savent, mais l’histoire de Dour est étroitement liée à l’écologie. Retour en 1988, où un groupe de jeunes emmenés par Carlo Di Antonio (aujourd’hui ministre wallon de… l’Environnement) décide de se battre pour sauvegarder le site de la Machine à Feu, que la commune de Boussu veut revendre à un exploitant de schiste. La résistance porte ses fruits : le site est préservé, on fait péter les décibels pour fêter ça, un festival est né. Trente ans plus tard, que reste-t-il de cette conscience écologique ? Pas mal d’actions en termes de durabilité, surtout pour un événement de cette taille.
Et pourtant, Dour n’est pas vraiment labellisé « green » dans la tête des gens, et encore moins dans celles de ses festivaliers… « Ils sont sales, c’est ça le problème ! », plaisante Sylvie Denoncin, qui préside l’asbl 3D, en charge de tout le développement durable à Dour. Blague à part, Dour est bien plus vert qu’il n’y paraît, mais ses efforts en la matière passent après la musique - prog’ de ouf oblige… « En fait on a jamais choisi de mettre ça en avant, mais c’est dû au contexte particulier d’un événement de ce type et de cette envergure… Cela dit on ne cesse d’améliorer nos performances d’année en année ! ». Des douze filières de tri mises en place sur le site à la formation qualifiante de bénévoles, du « green camping » (agrandi cette année) aux générateurs équipés de lampes LED, le festival ne ménage pas ses efforts.
Le vrai challenge, c’est en fin de compte la sensibilisation : « Ça fait 15 ans qu’on distribue des sacs poubelle aux campeurs, mais ils en font des capes ! La seule façon de les conscientiser, c’est de répéter notre message encore et encore… Et d’aller plus loin dans nos actions de conscientisation, en essayant de conjuguer l’utile à l’agréable. Parce que ça sert à rien non plus de se voiler la face : notre public est là pour s’amuser, pas pour trier ! ». Pauline Devos, qui coordonne le projet DEMO (pour « Durabilité et Écologie dans le secteur de la Musique et de ses Opérateurs ») au sein de l’intercommunale locale (IDEA), va même encore plus loin en affirmant, telle l’avocate du diable, qu’un « festival musical n’a pas pour mission initiale d’être durable ». Ben oui. « Cela étant on peut toujours faire mieux… Même si c’est compliqué de toucher un public si vaste et si varié ». Y a encore du boulot, mais Dour, quoi qu’on en dise, montre l’exemple. Et vu la masse de gens qu’il brasse, c’est un exploit en soi.
Pour tout savoir sur les actions et services de l’asbl 3D et du projet DEMO : http://www.3dasbl.be/ et http://demo-europe.eu/
Dour la main verte, c’est aussi :
- 149040 litres d’eau préservés grâce à l’utilisation de toilettes sèches
- 600 kg de bouchons de bouteilles récoltés pour financer l’achat de chiens guides pour aveugles
- 4000 cendriers de poche distribués
- "Green Agora", une zone spécialement dédiée au développement durable
- des espaces de détente composés de matériaux de récupération
Nos autres articles sur Dour :
Les dix pop queens à ne pas rater en festivals cet été
Où ? Dour
Quand ? Du mercredi 11 au dimanche 15 juillet
Plus d'infos ? Dour Festival