Emotionless : le label de mode belge zéro feelings

Publié le 12 juillet 2018 par Eloïse Pirard Photos: Elodie Gerard
Emotionless : le label de mode belge zéro feelings

Exit les “love is the answer”, avec le label belge de t-shirts brodés Emotionless on se sape sans sentiment dans un mood zéro fragilité et ça claque !

Plus qu’une marque de fringues, Emotionless c’est un gang, une bande de potes avec un univers trashy qui gravite autour d’une série de tee-shirts brodés par deux amis, Jacques et Romain.

Rencontre dans l’atelier de ces hommes pour qui la broderie n’a plus de secret !

C’est quoi Emotionless ?

Jacques: En gros Emotionless c’est pas juste une marque de vêtements, c’est aussi un gang, nos potes, nous… Une bande d’amis qui ont une philosophie de vie qui va un peu à l’encontre du système qui est mis en place actuellement. C’est assez rebelle, provocateur et sexy au niveau des vêtements. À côté de ça, on fait des soirées car la musique fait partie intégrante de notre ADN. Il y a aussi d’autres trucs qui vont atterrir comme le tattoo et le custom moto et d’autres surprises.

Avant de broder c’était quoi votre parcours ?

Romain: Je n’ai rien fait, je suis autodidacte. J’ai appris ce que je voulais apprendre par moi-même sans pour autant avoir un parcours scolaire défini.

Jacques: Moi c’est le contraire. Je suis encore aux études en ce moment et je finis mon master cette année. Donc on peut dire que Romain a un peu fait l’école de la vie quand moi j’ai un parcours plus traditionnel.

Vous faites partie du même gang, mais étiez-vous vraiment potes à la base ?

 Romain: Ouais, ça fait bien longtemps. On vient du même petit patelin en campagne et on s’est retrouvé pendant trois mois par hasard à Bangkok. Moi je revenais après un an en Australie et Jacques faisait un stage sur place. Et bim, on s’est tous les deux retrouvés à l’autre bout du monde. On peut vraiment dire que c’est là-bas que notre amitié s’est soudée et ensuite on a lancé le projet.

Quand avez-vous créé la marque ?

Romain: L’idée a germé il y a très longtemps mais cela fait seulement un an que la marque est lancée officiellement. Au début du projet j’étais tout seul et Jacques m’a très vite rejoint.

Pourquoi ce nom Emotionless ?

Romain: J’étais fatigué de lire sur les tee-shirts des grandes enseignes comme H&M et Zara “Love is the answer” et toutes ces autres petites phrases cucul d’amoureux. J’en avais marre et j’ai dit stop, fini, nous on va faire un truc rebelle. On va reprendre les codes du rock d’avant et oublier toute cette mode gnian-gnian. On a donc créé Emotionless.

Qu’est-ce qui vous inspire ?

Romain : Internet ! C’est une source d’inspiration inépuisable. Il te suffit d’ouvrir instagram, tumblr... et t’as l’univers de chacun qui s’offre à toi. C’est dingue ! Il y a plein de gens qui font des choses très cool et c’est inspirant.

Jacques: Ça dépend aussi des capsules. Pour certaines on a vraiment essayé de mettre un axe en avant comme notre première capsule qui était assez rebelle et sexy. À la base c’était très primaire et lié à notre nom. On parlait surtout du vide émotionnel qui peut traverser chacun et même des couples. C’était le point de départ mais je pense qu’il y a plein d’autres trucs qui vont nous inspirer à l’avenir.

Comment vous répartissez-vous les tâches ?

Jacques: L’aspect créatif on le laisse à Romain parce que c’est ce qui se passe dans sa tête qui nous a mené jusqu’ici. Et pour tout le reste vu qu’on est jeunes c’est assez freestyle en fait. Romain va s’occuper du site pendant que je gère la broderie et puis ce sera l’inverse.. On essaie vraiment d’être multitâches. Le point essentiel c’est de tout faire nous-mêmes.

Romain: On a une approche assez autodidacte des choses. Quand on ne sait pas comment faire un truc comme le montage d’une vidéo pour notre soirée, on va juste regarder des tutos et apprendre à le faire nous-mêmes. Le but c’est vraiment de garder la main sur tout.

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Pourquoi la broderie ?

Romain : Je dessinais d’abord sur tablette mais cela ne permet que de faire des traits assez linéaires, des simples lignes. Et j’ai essayé d’en faire du print mais ça ne collait pas… Il n’y avait pas le rendu recherché. Et puis je ne sais pas ce que j’ai vu ou fait sur internet mais l’idée m’est venue de me mettre à la broderie. C’était pratique parce que de nouveau on ne travaille qu’avec un fil comme dans le dessin linéaire que j’ai l’habitude de faire. Mon premier test ne ressemblait à rien du tout évidemment et puis j’ai demandé à une coloc de m’aider. On a un peu cherché ensemble sur YouTube (YouTube est ton ami ne l’oublie pas, l’ami) et puis c’est parti !

Vous nous réservez quoi pour les prochaines capsules ?

Romain: On a une collab qui arrive avec une artiste ukraino-australienne basée à Paris. Elle fait des peintures et là le but ne sera donc plus de faire de la broderie mais du print. Sinon on va aussi essayer de sortir d’autres pièces, pas seulement des t-shirts. On veut expérimenter d’autres choses et chercher un peu plus, un peu plus loin. Il y aura toujours la base parce qu’un beau t-shirt brodé ça reste super cool et c’est notre marque de fabrique mais on va rajouter d’autres projets comme les vestes en jeans custom.

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Pourquoi on aime leur label ?

C’est Belge, abordable et borderline.

C’est brodé à la main par deux jeunes mecs.

Ce sont des t-shirts avec des quotes qu’on peut arborer sans passer pour des midinettes.

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