Dazibao c’est l’histoire d’une jeune femme baignée dans l’univers des diamants et passionnée de beaux bijoux. Du haut de ses vingt-cinq ans, Camille Coppens rêve de dépoussiérer l’image du diamant et de le rendre accessible au plus grand nombre. Rencontre.

Un jour, lassée de ne pas trouver la bague idéale, Camille Coppens décide de créer son propre modèle en faisant appel à l’expertise d’un joaillier anversois. De là est née sa marque de joaillerie Dazibao et son concept de création collaborative: “vous êtes les designers, nous sommes les artisans“. À son tour, Camille offre la possibilité à ses clients de se mettre dans la peau d’un designer afin de donner vie à leur bijou idéal.

  • Ton histoire est intimement liée à l’univers des diamants. Peux-tu nous en dire plus ?

Mon beau-père est trader de diamants, son métier consiste à acheter des diamants taillés et à les revendre aux joailliers ou aux marques afin qu’ils soient montés pour devenir par la suite des bijoux. J’ai toujours été fascinée par ce milieu, adolescente, j’allais souvent regarder comment il triait les pierres et regardait la pureté des diamants.

  • Comment est née Dazibao ?

Un jour je me suis dit pourquoi ne pas acheter quelques diamants à mon beau-père et faire réaliser la bague dont j’ai toujours rêvé. Je ne trouvais le modèle idéal dans aucune boutique, il y avait toujours un détail qui n’allait pas: trop petit, trop grand, trop cher… J’ai donc décidé de la faire réaliser moi-même par le joaillier de la famille. Comme je suis allée directement à la source, j’ai pu avoir ma bague en diamants à un prix imbattable. Mes soeurs ont commencé à s’intéresser à ma bague, ensuite mes copines, les copines des copines, les parents des copines… Ça commençait à faire beaucoup de monde ! À l’époque je sortais de l’IHECS, j’avais fait des études de communication puis un Master en relations publiques. Je voulais lancer une marque de bijoux et donner l’opportunité à tous ces gens d’avoir accès à des bijoux en diamants aussi abordables. Je suis donc partie un an à Barcelone pour suivre un Master en management et une formation en entrepreneuriat, et c’est là-bas que j’ai commencé à écrire mon business plan pour lancer Dazibao.

Dazibao

Le modèle “Camille”, la version de la bague idéale de Camille Coppens.

  • Comment t’es venue l’idée du concept de “création collaborative” ?

L’offre sur le marché de la joaillerie est immense. Il fallait donc que je trouve un moyen de me démarquer et c’est ainsi qu’est née l’idée de proposer une collection collaborative. Je voulais que mes clients puissent devenir eux-mêmes designers de leurs propres bijoux comme moi je l’avais été pour ma bague. S’ils le souhaitent ils peuvent concéder à Dazibao le design du bijou qu’ils ont imaginé, la création prend ainsi leur prénom et entre dans notre collection.

  • D’où vient le nom Dazibao ?

C’est un journal collaboratif en Chine. Quand les gens étaient privés d’accès aux informations, ils réalisaient des panneaux où tout le monde écrivait ce qu’il avait entendu ou vu dans les villages. Il y a aussi une connotation où tu t’informes par la perception des autres. Et c’est le même principe avec ma marque puisque le client peut acheter un bijou qui a été imaginé selon la perception d’une autre personne. Je trouvais que c’était une jolie métaphore.

Dazibao

  • Te souviens-tu du moment où est née ta passion pour les beaux bijoux ?

Cela remonte à très longtemps lorsque j’étais toute petite ! Mes soeurs jouaient avec les talons de ma maman et moi je m’amusais à essayer ses bijoux, les colliers, les clips… Je n’étais pas attirée par le reste, uniquement les bijoux.

Ensuite, vers mes 16 ans j’ai reçu mon premier beau bijou, un simple petit diamant sur un collier. Ça a été un déclic et j’ai arrêté de m’acheter des bijoux de fantaisie. Je ne voyais plus l’intérêt de dépenser plein de fois de petites sommes alors qu’en mettant un plus d’argent de côté je pouvais me payer un beau bijou que je garderai toute ma vie et donnerai à ma fille plus tard. C’était une question d’investissement (rires) !

  • Quel a été le premier bijou que tu as créé ?

D’abord mon bijou rêvé, la bague Camille. Ensuite, un médaillon parce qu’une copine voulait le revisiter pour un anniversaire. C’est un médaillon gravé d’une initiale… et serti de diamants, évidemment !

Le médaillon gravé revisité par Dazibao.

  • Qu’est-ce qui t’inspire ?

J’observe énormément les gens que je croise, je scrute leurs bijoux, les boucles d’oreilles, les colliers… Et étrangement, la déco d’intérieur m’inspire aussi énormément ! J’aime les designs épuré, brut, métallique. Un détail peut attirer mon attention et me donner une idée de forme pour créer un bijou.

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Le message de Dazibao ? le diamant n’est pas quelque chose d’impayable ou d’old school.

  • Comment se passe l’élaboration d’un bijou ?  

Pour la collection créée par la marque, c’est moi qui dessine les modèles. Je partage ensuite mes idées avec mon joaillier qui élabore les croquis selon les bonnes dimensions et me dit ce qui est réalisable ou non. Je regarde aussi en fonction des diamants dans le stock, en sachant qu’il faut rester abordable, j’utilise donc de plus petites pierres.

Pour ce qui est des bijoux co-créés par les clients, cela commence toujours par une discussion. Soit ils viennent me voir avec des idées, soit ils ont besoin d’avis et nous avons une conversation sur ce qu’ils aiment comme style de bijou, la couleur, la forme… Je les encourage aussi un maximum à recycler d’anciens bijoux en or, nous les refondons pour créer une nouvelle pièce. Cela permet non seulement de faire baisser le prix, mais aussi de redonner vie à un bijou. Ensuite j’envoie les demandes des clients au joaillier qui réalise les croquis, et après validation du client, le bijou est réalisé dans un délai de deux semaines.

  • Où sont-ils confectionnés ?

Tout est réalisé à la main par mon joaillier à Anvers.

  • Quel message souhaites-tu transmettre à travers ta marque ?

Mon message est que le diamant n’est pas quelque chose d’impayable ou d’old school. On peut le porter à n’importe quel âge, le porter dans la vie de tous les jours sans que ce soit tape-à-l’oeil et il peut être abordable.

Dazibao

  • Trois mots pour décrire tes créations ?

Sobriété, portable dans la vie de tous les jours et surtout abordable. Ma chaîne de production étant très courte, je parviens à proposer des prix quasiment imbattables sur le marché.  

  • Quel est le bijou idéal selon toi ?

Les femmes préfèrent s’acheter des bagues parce que c’est ce qu’elles voient le plus. Par contre quand un homme achète un bijou, il choisit presque toujours des boucles d’oreilles parce que c’est ce qu’il verra en face de lui.

Pour moi, je dirai une bague pour la porter tous les jours ou des boucles d’oreilles pour être chic. Une simple alliance avec des diamants, comme le modèle Barbara, et des petites créoles torsadées.

  • Quel a été ton plus gros challenge depuis le lancement de la marque ?

Respecter les deadlines. Les périodes de Noël et de Saint-Valentin ont été très intenses: nous recevons énormément de commandes et les clients doivent les recevoir en même temps. Mais on m’avait prévenue que pendant ces mois-là il ne fallait pas compter pour partir en vacances ou profiter de ses copines !

  • Quel est le meilleur conseil qu’on t’ait donné ?

J’ai reçu beaucoup de bons conseils dans ma business school, et notamment celui d’échanger un maximum avec les gens qui nous entourent lorsqu’on a une idée en tête. Avant ça je pensais qu’il fallait à tout prix que je garde mon idée pour moi et ne pas en parler, mais j’ai appris que c’est en parlant avec les autres qu’on avance. Aussi, on m’a prévenue que les débuts étaient toujours difficiles lorsqu’on se lance, mais j’essaie de relativiser en me disant que si ça ne fonctionne pas pour moi, je ferai partie de “l’école de l’échec” et que d’autres opportunités se présenteront à moi. Il faut toujours rester positive.

Dazibao

  • Quel est ton motto dans la vie ?

C’est bateau, mais c’est “Ne jamais dire jamais”. Au début je me disais “je ne vais pas me lancer, je n’oserai jamais”. Et puis je l’ai quand même fait et c’est un mot que j’ai complètement sorti de ma pensée. Maintenant je me dis que tout est possible, vraiment. Il suffit juste de bosser, c’est tout. Mais il faut vraiment bosser (rires) ! Et aussi, “il n’y a rien sans rien”, car c’est simple, si tu ne travailles pas, tu n’as pas de clients. Et ça s’applique dans la vie de tous les jours par exemple si tu fais un trekking et que tu ne montes pas sur la montagne, tu ne vois pas la vue !

  • As-tu un rêve pour la marque ?

Je rêvais de créer des bagues de fiançailles et c’est un service que je propose aujourd’hui. C’est ce que j’aime le plus faire. Je rêve également de faire grandir la marque, mais je me suis lancée il y a à peine un an donc j’avance étape par étape. À terme, c’est sûr que j’aimerais devenir une référence dans le monde de la joaillerie !

SES BONNES ADRESSES À ANVERS

  • Où vas-tu pour un raid shopping ?

Anine Bing, Weekday, IRO, la boutique multimarque Renaissance, Monar pour le cadre original et leurs éditions limitées de sneakers, Sissy Boy aussi bien pour les vêtements que pour la décoration d’intérieur.

  • Pour luncher ?
Chez Divers pour leur brunch, Barchel, Bernini pour y manger les meilleurs bagels et Frites Atelier où Sergio Herman revisite les frites, c’est un incontournable ! 
  • Et pour le soir ?

Mercado pour l’ambiance et parce qu’il y en a pour tous les goûts ! Il s’agit d’un ancien bureau de poste devenu un marché couvert, où l’on circule d’un stand à l’autre pour goûter tous types de nourriture: italien, asiatique,… J’aime aussi aller au Roest parce que le cadre est génial. 

  • Pour te balader ?

Het Eilandje au Nord de la ville pour se balader quand il fait beau et Nationalestraat dans le quartier des créateurs. 

 

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