Claire Chazal nous confesse avoir gardé des fêtes foraines une impression de mélancolie mais accepte volontiers de monter dans les attractions que nous lui proposons. On savait que la reine du 20 heures était une femme accessible, elle l’a démontré lors de notre entretien pour la promotion de son livre, Puisque tout passe, dans lequel elle dévoile ses souvenirs.
Entrons dans le Palais des glaces. Devant ce miroir, quel est le reflet de vous-même, petite fille, que vous voyez ?
La rentrée des classes car j’aimais beaucoup l’école et j’étais bonne élève. Je revois la distribution dans une cour de récréation ensoleillée, où il fait très chaud avec la directrice qui nous appelle et nous propose de choisir un livre entouré d’un ruban. Je revois aussi mon père qui était très fier.
Nous montons à présent dans le train fantôme : quelle est votre première frayeur d’enfant ?
J’ai gardé une grande peur de l’eau car un moniteur de La Croix-Valmer a eu la mauvaise idée de lancer du haut d’un ponton la petite fille de six ans que j’étais. Je ressens encore la panique de me retrouver dans la mer sans savoir comment remonter à la surface.
Du haut des Montagnes Russes, vous avez le vertige ?
Absolument. Je l’ai déjà en montant sur un escabeau. La raison pour laquelle les sports d’hiver ne font pas partie de mes meilleurs souvenirs.
On vous offre une pomme d’amour. Vous gardez le souvenir de votre premier baiser ?
Je n’en ai pas de souvenir précis mais adolescente, je me souviens de James Mortimer qui faisait fantasmer tout l’immeuble, un Irlandais qui ressemblait beaucoup à Romain Duris.
Nous voilà chez la diseuse de bonne aventure. Vous croyez au destin ? Vous êtes passé ou avenir ?
Je me suis toujours projetée dans l’avenir. J’ai toujours pensé que mon destin était écrit sans que cela ne me dispense de fournir des efforts. Aujourd’hui, je ne me projette plus dans l’avenir et je vis l’instant présent.
Quel est le poids de la célébrité pour vous, sur une échelle de 1 à 10 ?
Je lui donne une cotte de 8 mais positivement. La célébrité me plaît beaucoup. C’est très agréable : j’y vois une chance, un privilège, une bienveillance, une aura de douceur et de chaleur humaine. Il y a bien sûr des intrusions dans la vie privée, des contraintes mais elles ont été très faibles par rapport à la chance que la célébrité représente pour moi.
Vous êtes honnête car beaucoup de gens disent que cela leur pèse, qu’ils n’aiment pas cela.
Je ne vois pas pourquoi je ne serais pas honnête car les gens sont gentils avec moi et cela facilite ma vie.
Une barbe-à-papa, des croustillons, nous sommes dans l’attraction de la gourmandise. êtes-vous gourmande ?
Pas pour les desserts mais plutôt le fromage, la charcuterie, le vin blanc pour lesquels je suis gourmande, même si je n’y cède pas tellement.
Nous voilà enfin devant la Grande Roue de la vie : vous êtes dans l’audace ou l’ambition ?
Je suis sûrement dans l’ambition. L’audace peut-être. Cela a toujours été mon moteur finalement. J’ai toujours pensé que je progresserais et que je pouvais prendre des risques. J’ai toujours eu de l’ambition.
Claire Chazal, Puisque tout passe, Grasset, 2018, 198 pages, 18 €