Vous n'êtes pas sans savoir que Christine est au centre d'un procès d'intention pour "plagiat". Son single "Damn, dis-moi" aurait été pompé sur un logiciel d'Apple. Certes c'est un peu facile, mais ce n'est pas une première dans l'histoire des musiques enregistrées. On profite de cette bien sombre affaire pour vous dévoiler notre top 10 des plus beaux plagiats de tous les temps.
Retour sur un scandale : un internaute à l'oreille affûtée a balancé il y a quelques jours une vidéo (ci-dessus) prouvant que Christine and the Queens n'aurait pas foutu grand chose pour composer son track "Damn, dis-moi". En gros elle aurait utilisé trois boucles dispos sur Logic Pro (un logiciel de création musicale édité par Apple), et voilà le travail. D'un point de vue légal pourtant, elle n'a rien à se reprocher.
En effet, ces boucles musicales de quelques notes sont libres de droits : n'importe qui peut en faire n'importe quoi... C'est d'ailleurs bien stipulé dans les conditions d'utilisation du logiciel ("... tout le Contenu inclus dans le logiciel d'Apple peut être utilisé, sans avoir à verser de droits d'auteur ..."). Christine n'a donc pas de compte à rendre. Et l'assume complètement. N'empêche, c'est drôle (ou pas, comme tu veux). Et si la chanteuse n'a pas "envie de rappeler à quel point l'histoire de la musique est faite d'emprunts", nous si. C'est parti.
"FROZEN" de Madonna VS "MA VIE FOUT LE CAMP" de Salvatore Acquaviva
Le Mouscronnois Salvatore Acquaviva n'a peur de rien. Même pas de poursuivre Madonna en justice pour plagiat. Selon lui quatre notes de sa chanson composée en 1979 auraient été pompées par la Ciccone. D'autant que madame était dans les parages à cette époque, puisqu'elle était danseuse pour Patrick "Born to Be Alive" Hernandez... Mais pas de bol : la cour d'appel donnera finalement tort à Salvatore, estimant que "Ces mesures, leur combinaison et leur répétition ne portent pas suffisamment la touche personnelle du plaignant pour présenter l'originalité requise pour être protégées par le droit d'auteur". Hé ouais, tout fout le camp.
"STAIRWAY TO HEAVEN" de LED ZEPPELIN VS "TAURUS" de SPIRIT
Un classique. D'ailleurs une vieille blague de mélomanes consiste à dire que Led Zeppelin est le "plus grand groupe de covers de tous les temps". Ici c'est assez flagrant (vers 0'45" du morceau instrumental signé Spirit). Surtout que Led Zepp' a joué en première partie de Spirit en 1968, soit trois ans avant la sortie de "Stairway"... Spirit poursuit Led Zepp' en 2014, sans succès, les ayant droits du groupe n'ayant pas su prouver que "Taurus" était « intrinsèquement similaire » à "Stairway to Heaven". Las.
LE CAS DAFT PUNK
Souvent, la limite est très floue entre le plagiat et l'échantillonnage (ou "sampling", en bon anglais). Prenons les deux robots de Daft Punk, qui n'ont jamais hésité à "sampler" (qui a dit "piller" ?) sans vergogne des artistes de tous bords et de toutes époques, sans jamais les créditer. Vraiment ballot, d'autant qu'aucun ne s'en est jamais plaint ! Exemples à l'appui (attention ça fait peur) : "Robot Rock" et "Release The Beast" de l'obscur groupe funk Breakwater. "Digital Love" et "I Love You More" de George Duke. "Harder, Better, Stronger, Faster" et "Cola Bottle Baby" d'Edwin Birdsong. Y en a plein des comme ça. Pour leur défense, on dira qu'il fallait les trouver.
"BLURRED LINES" de ROBIN THICKE VS "GOT TO GIVE IT UP" de Marvin Gaye
Sale histoire. Non seulement on s'est tapé la scie de Robin Thicke et Pharrell jusqu'à en vomir, sans parler de l'esthétique ultra-machiste (pour ne pas dire bien beauf) du clip, pour ensuite nous rendre compte que les mecs avaient tout pompé à l'un des plus grands artistes soul du XXe siècle. Mais le plus étonnant dans cette affaire, c'est que les poursuites n'ont pas pris en compte les éléments musicaux copiés (les notes), mais la mélodie, le groove. Verdict : Thicke et ses avocats perdent la bataille et doivent verser 7 millions de dollars aux ayants droit de Marvin Gaye. Et toc.
LES INTROS DE ONE DIRECTION
Vous êtes mignons les garçons mais quand même.
"Aline" de Christophe VS "La Romance" de Jacky Moulière
Christophe a crié pour qu'elle revienne, mais comme boomerang il s'est pris un procès dans la face. C'est Henri Salvador qui le lui colle - Jacky Moulière faisant partie de son écurie (Salvador avait un label à l'époque, nommé... Rigolo). Christophe perd en première instance, mais il gagne en appel en 1970. Le chanteur n'est pas rancunier : il déclarera plus tard une certaine ressemblance entre les deux chansons.
"Come as you are" de Nirvana VS "Eighties" de Killing Joke
Ok faut un peu ralentir le track de Killing Joke, mais la ressemblance s'avère tout de même assez frappante... Cela dit Kurt Cobain en était bien conscient. Au moment de sortir le second single de "Nevermind" après le cultissime "Smells Like Teen Spirit", Cobain hésitait d'ailleurs entre "In Bloom" et "Come As You Are", parce qu'il trouvait que ce dernier sonnait trop comme "Eighties"... Au final aucune bagarre légale ne sera à déplorer, amen et paix à son âme.
"Stay With Me" de Sam Smith VS "I Won't Back Down" de Tom Petty
Ici un arrangement à l'amiable aura été trouvé entre les deux parties, après que les avocats de Tom Petty aient demandé à ceux de Sam Smith de co-créditer le chanteur américain (et Jeff Lynne d'Electric Light Orchestra, qui avait participé à l'écriture du morceau). Tout le monde est content, Tom Petty souhaitant même "le meilleur" à Smith pour la suite de sa carrière. "Ce sont des choses qui arrivent. C'est juste un accident musical, rien de plus". Ah, la sagesse des anciens.
"Treasure" de Bruno Mars VS "Baby I'm Yours" de Breakbot
Pour l'histoire Bruno Mars avait demandé à Breakbot s'il pouvait s'inspirer de son track mais celui-ci était trop occupé à terminer son album pour répondre. Du coup le Mars n'a pas attendu son feu vert, et "Treasure" est sorti. D'où ces tweets. Finalement le Français s'est calmé, considérant que c'était un honneur d'avoir inspiré Bruno Mars - celui-ci ayant bien sûr, entretemps, crédité Breakbot au songwriting de son tube. Tout est bien qui finit bien.
"This is America" de Childish Gambino VS "American Pharaoh" de Jase Harley
Le tube de l'année serait donc honteusement copié sur un obscur titre sorti il y a deux ans par un obscur rappeur new-yorkais. Merde. Les avocats de Childish répliquent que "This is America" a été composé il y a trois ans (ILS ONT LES FICHIERS !!!), mais leur honneur est mis en doute (d'autant que leur tweet à ce sujet a - comme par hasard - disparu des Internets...). Bref. Donald Glover a du pot : Jase Harley n'est pas du tout fâché (lire son post FB ci-dessous). Tu m'étonnes : la pub que ça lui fait.