Rentrant plus tôt de la plage, vous découvrez qu’il vous trompe. Vous faites quoi ?
Avant d’avoir lu le bouquin : Vous creviez les pneus de sa voiture (puis vous alliez faire les courses en bus et en pleurant parce que vous n’en aviez qu’une pour deux). Vous ne disiez rien, mais vous ajoutiez une cuillerée du contenu de la couche du bébé à son café. Vous appeliez toutes vos copines pour être consolée, y compris les deux qui savaient bien que vous étiez cocue, puisqu’elles avaient déjà profité de la flexibilité morale de votre conjoint. Bref, vous partiez en sucette, et pas au sens propre, sinon vous n’auriez jamais eu de problème.
Maintenant : Grâce à Esther Perel, on descend de la tour parce qu’on réalise qu’il n’existe pas de réaction unique à cette découverte épineuse. « Si c’est la sixième fois, on peut agir de façon plus radicale (incluant le jet de vêtements par la fenêtre, NDLR), si on n’a jamais réussi à exprimer clairement qu’il y avait des limites aux bornes. Mais en tout cas, on n’agit pas sur un coup de tête, on ne prend pas de décision hâtive. Il importe, pour soi, de ne pas mélanger nos sentiments à propos de cette histoire d’amour, et nos sentiments liés à la découverte de l’infidélité ». En d’autres termes, on ne jette pas le bébé avec l’eau du bain. « On ne balance pas 25 ans de vie commune pour une infidélité ! On s’interroge sur la signification de cet événement. Et surtout, on ne passe pas la nuit à fouiller le téléphone de l’autre, ça ne sert à rien. » Il faut être honnête avec soi – ça en fera déjà un des deux – et on fait son examen de conscience : si on repoussait toutes ses tentatives de rapprochement sensuel depuis des mois, il ne faut pas non plus faire la biche effarouchée. Un homme qui se sent rejeté, voire humilié en société (les petites remarques assassines devant les amis, vous voyez?) ça peut pousser à être valorisé ailleurs. « Cela ne signifie pas qu’on est responsable, mais on peut se demander si le contexte qui a mené à l’infidélité ne s’est pas construit à deux ». Inutile cependant de s’auto-flageller, car selon la psy : « parfois, on n’y est vraiment pour rien. Il faut chercher du côté de l’histoire du partenaire, des revanches qu’il avait à prendre sur une enfance castratrice, par exemple. »
Le bon réflexe : Ne pas se jeter sur le « quoi ? », mais sur le « pourquoi ? ». Et, il va de soi, sur un énorme pot de glace.