Whats’app tomorrow sur les réseaux sociaux? Expériences 3D, commandes vocales, réalité augmentée… Que va-t-il se passer dans notre vi(rtuell)e ? Réponse avec Christophe Chantraine, expert en social media chez Ogilvy & Social Lab.
Black Mirror aurait-il tort ?
Qu’est-ce qui va prochainement changer dans nos comportements sur les réseaux sociaux ?
D’abord, on peut parler de la mode des « disposable contents », ces contenus temporaires apparus et -popularisés avec snapchat. Aujourd’hui, les gens ont beaucoup plus de facilités à partager des contenus de type « stories ». Ils vont communiquer sur de petits moments de leur vie quotidienne sans se poser la question du “ Est-ce que ça a vraiment du sens ? Est-ce que ça va être joli ? ” et ajouter par-dessus des petits textes, des filtres ou encore des gifs qui vont améliorer ce -contenu. Ils sont plus spontanés car ils savent que dans 24 heures, cette story n’existera plus. En revanche, sur la Newsfeed Facebook, ils ne partagent plus que les moments marquants de leur vie comme des photos de mariage. L’avenir est donc plus au contenu volatile qu’on ne se trimbale pas pendant 10 ans dans les pattes.
Et côté réalité augmentée, qu’est-ce qui va se passer ?
C’est une autre grosse tendance des réseaux sociaux, mais ce n’est pas l’avenir : c’est déjà le présent. On modifie déjà le visage des gens, on rajoute des effets visuels et des éléments 3D dans notre environnement réel depuis les caméras de notre smartphone. BMW avait, par exemple, récréé sa dernière voiture en 3D et les utilisateurs pouvaient l’intégrer partout dans leur réalité, la faire tourner, changer sa couleur… D’un autre côté, on développe aussi la réalité augmentée avec des casques comme Oculus grâce auxquels nous sommes 100 % immergés dans un environnement virtuel. Sur ce point, Facebook est à l’avance car il détient Oculus, en plus d’avoir lancé Facebook Space. Une sorte d’espace de rencontres virtuelles où je peux rencontrer des personnes à mille kilomètres de distance, interagir avec leur avatar, choisir un décor, comme une plage, -l’espace, une bibliothèque. C’est une expérience totalement immersive qui va sans doute se développer encore plus dans les prochaines années. On pourrait imaginer que Nike offre aux clients qui ont acheté leur dernier modèle de baskets une rencontre virtuelle avec Usain Bolt dans un stade. Tout est possible !
Et les autres avancées ?
Une autre tendance très forte chez les Anglo-saxons, et qui arrive aussi chez nous, est liée à la reconnaissance de la voix et des images. On -pourra, par exemple, rentrer chez nous et demander à un petit appareil (Alexa, d’Amazon, est le plus connu) de réserver un restaurant, de connaître l’état du trafic pour savoir à quelle heure on doit partir travailler le matin et tout ça sans jamais faire de recherches par clavier. On développe aussi des algorithmes capables de reconnaîtres des images et des vidéos pour commencer une recherche. Au lieu de taper le nom d’un vin sur Google, je pourrai photographier l’étiquette et savoir avec quel plat l’accompagner, à quelle température le conserver… On pourrait même imaginer que Google reconnaisse l’endroit dans lequel je suis et qu’il me dirige vers l’allée des spiritueux ou encore qu’il me fasse des recommandations par rapport à mon profil et mon secteur.
Ces innovations vont-elles changer notre comportement ?
On fait souvent un très mauvais procès aux réseaux sociaux, mais en fait, on se rend compte que les gens interagissent beaucoup plus depuis leur apparition. Un ado va peut-être utiliser Whatsapp et Messenger pour parler avec ses amis, mais à côté de cela il passera autant de temps physiquement avec eux. Ils sont plus connectés qu’avant, mais une partie de cette connexion n’est plus uniquement physique, elle est aussi virtuelle.
Est-ce qu’on devrait tout de même se méfier des réseaux sociaux de demain et de l’utilisation qu’ils feront de nos données ?
Je pense qu’il faut rester vigilant, mais on doit également se dire que les réseaux sociaux ont tout intérêt à éviter les scandales liés à l’utilisation de nos données. Ils savent que c’est un gros risque pour leur business model à partir du moment où les gens ont peur de partager du contenu et où ils perdent des utilisateurs. On l’a vu avec Facebook, d’ailleurs…
D'autres articles
Quel matos pour devenir une influenceuse sur les réseaux sociaux ?