En 76 silhouettes, Demna Gvasalia a raconté à la façon d’une autobiographie de cuir, de métal et de tissu, les bombardements qui précipitaient la famille dans la cave, avec le souvenir des fleurs sur les robes de sa grand-mère, tout près de lui. L’exil, l’écriture d’une nouvelle vie en Allemagne, en Belgique et à Paris. Certaines silhouettes témoignent d’une oppression, politique ou esthétique selon que l’on se trouve au front ou front row. Le premier mannequin était quasi nu, la démonstration s’achève dans la joie virginale de la mariée vaporeuse.
Un samedi soir, enfin posé chez lui, le créateur nous a raconté ses voyages spirituels, dans un français fluide mâtiné d’accent un peu géorgien, un peu germanique, peut-être même un peu flamand. La voix de Demna, comme son regard, transporte ses bagages.