Après Givenchy, on attendait chez Burberry de découvrir la patte de Riccardo Tisci, au style emblématique dark, vénéneux, sexy, structuré et/ou gothique, dans l'interprétation de l'élégance british.
Il avait tenu les rênes de la Maison Givenchy pendant 12 ans. Une tradition de chic parisien déférent, qu'il avait habillé de rock et doublé de désir. Créateur radical, il insuffle là où il passe un style spectaculaire, qui mixe streetwear et réactions à la culture populaires interprétée avec les critères du luxe.
Vénérant le noir et le blanc, jouant de la rigueur mêlée parfois d'accents fétichistes, Riccardo Tisci a imaginé pour sa première collection féminine chez Burberry des pièces minimalistes presque, trenchs satinés portés à la façon de peignoirs, paletots pour chaperons contemporains, et tailleurs sports.
Le changement avait été teasé cet été, avec un nouveau logo
Comme Hedi Slimane chez Céline, une ère nouvelle commence par une signature singularisée. Baptisé le « bretzel » sur les réseaux sociaux, il croise les initiales du fondateur, Thomas Burberry.
Deux jours avant le show, c'est la boutique historique de Londres qui s'était muée en théâtre aux 50 nuances de nuances de beige.
Sur le podium finalement, Tisci a livré sa vision de la Femme Burberry, via une collection baptisée «Kingdom», célébrant la diversité et le cœur de l’Angleterre : du punk au rebelle, soutenus par une élégance formelle et obligatoirement raffinée.
Trenchs classiques donc, mais ornés de corsets élastiqués, indispensables jupes plissées imprimées d'images de l'époque victorienne, évidents tartans, et monogrammes du logo répété. Le noir emblématique du créateur italien a fondu au beige, mais le verni a persévéré. Les rubans se sont faits bondage, la lingerie a percé.
Riccardo Tisci explique : « je pensais beaucoup aux voyages alors que je commençais à assembler ma première collection Burberry.
De mon voyage personnel à Londres 20 ans après, j'ai montré ma collection de diplômés ici, jusqu'à quel point je suis venu. J'ai également été inspiré par le fait que Londres - la ville qui m'a fait rêver de devenir designer - a évolué. Ce spectacle est une célébration des cultures, des traditions et des codes de cette maison de couture historique et de l’éclectisme qui fait la beauté du Royaume-Uni. »
Fidèle à ses codes personnels à l'androgynie sexy, le directeur créatif a assemblé chemises et T-shirts masculins avec jupes crayon, minijupes et robes en dentelle transparente.
La musique du show était signée Robert Del Naja (Massive Attack)
« Ce groupe a eu une grande influence sur moi toute ma vie - je les ai découverts quand j'étais étudiant ici à Londres, et quand j'ai commencé à planifier mon premier spectacle Burberry, je savais que nous devions travailler avec eux ».
Au chapitre du « See now / Buy now », Burberry n’en était pas à son coup d’essai.
Mais suite au défilé, une sélection de pièces du défilé étaient disponibles 24 heures seulement sur Instagram, WeChat et physiquement à la boutique de Regent Street.
A nous les néo-petites Anglaises, version salon.