« The story comes from inside the body. » La citation de Sharon Eyal, chorégraphe pionnière de la danse contemporaine, a inspiré Maria Grazia Chuiri pour cette nouvelle collection Dior, poétique et incarnée.
Une salle couverte au coeur de l'hippodrome de Longchamp.
Le lieu est coutumier des performances physiques. Perçant des poursuites de lumière, à la façon des chevaux de Bartabas, des danseurs démarrent une chorégraphie sensuelle, entre transe hypnotique et évocations charnelles.
Sharon Eyal a été formée par la Batsheva Dance Company, dirigée, dès sa fondation en 1964, par Martha Graham, muse de l'inspiration de Maria Grazia Chiuri pour sa collection célébrant les arts en mouvements.
Pour cette chorégraphie qui anime et interagit et avec le show, huit danseurs, hommes et femmes, étaient vêtus de combinaisons spécialement imaginées par Maria Grazia Chiuri rendant hommage aux quatre éléments : l’air, le feu, la terre et l’eau.
La danse, comme acte libérateur, expression corporelle et dimension rythmique, évoquent aussi la discipline. Autant d'éléments communs à la mode.
Maria Grazia Chiuri a invité dans ses moodboards des héroïnes de la danse contemporaine, Loïe Fuller, Isadora Duncan, Ruth Saint Denis, Martha Graham et Pina Bausch ont révolutionné leur discipline pour la reconnecter aux origines du monde, dans ce mélange dionysiaque, cette énergie vitale qui innerve chaque culture.
« Ce n’est pas une question de perfection du corps, mais de souplesse et de force du mouvement »
affirme Sharon Eyal. Christian Dior aussi aimait la danse, comme en témoignent les archives de Dior, des documents illustrant son extraordinaire collaboration avec Roland Petit pour le ballet Treize Danses, ainsi que des photos de Margot Fonteyn, danseuse et cliente de la Maison.
« L’expérience de la danse, sa vérité la plus intime, le fait qu’elle soit un moyen d’expression universel et la radicalité des gestes de la danse contemporaine ont stimulé mon imagination », explique Maria Grazia Chiuri, qui a créé une collection mêlant bodys, maillots de corps et combinaisons légères à d'amples jupes de tulle et de dentelle, déclinées dans des tons charnels nude. Le corps romantique mis en valeur, la vérité de Dior, nue. Robes évanescentes et tutus flous, et pour la tenue mais le confort, un corset remplacé par le maillot de corps. Le jean, plus rigoureux, au message rugueux au milieu des robes vaporeuses, apporte une touche de décontraction.
Les chaussures, chaussons de danse urbains, nouent des rubans tressés sur le pied jusqu’à la cheville, reposant sur la transparence d’un talon en Plexiglas.
Maria Grazia Chuiri poursuit sa chorégraphie légère chez Dior.