Avant même sa sortie, « A star is born » – le premier film de Bradley Cooper en tant que réalisateur – est déjà annoncé dans la course aux Oscars. En portant Lady Gaga sur grand écran, le beau brun de 43 ans s’offre un succès annoncé amplement mérité.

Le pitch : un chanteur déchu s’éprend d’une artiste prometteuse et l’aide à signer un contrat avec une maison de disques. Mais alors qu’il fait d’elle la nouvelle icône adulée par le public à force d’amour et de confiance inébranlables, il se perd lui-même dans la dépression et l’alcool. 

Pour dire vrai, « A star is born » n’est pas une nouvelle histoire. Porté à l’écran pour la première fois en 1937, ce film musical a été repris par Judy Garland et James Mason en 1954 puis par le duo Barbra Streisand/Kris Kristofferson en 1976. Le remake de 2018 de Bradley Cooper – qui a été présenté en avant-première à la Mostra de Venise – est l’un des films les plus attendus cette année. Notamment grâce à Stefani Germanotta, alias Lady Gaga, qui n’avait interprété jusqu’ici que des seconds rôles au cinéma. Elle incarne Ally, un personnage qui lui va comme un gant, et ne tarit pas d’éloges à propos de la collab avec Bradley Cooper en version réalisateur. « Nous avons noué une amitié exceptionnelle, qui nous a rendus plus forts sur le tournage », a-t-elle raconté au magazine « Entertainment Weekly ». « Sa façon d’être devant et derrière la caméra tout en gardant le contrôle à chaque instant était magique. Je me réjouis d’avoir participé à un tel projet, d’autant plus quand les choses se passent de manière aussi loyale et naturelle. Ça n’a pas de prix. » 

« OMG, tu sais chanter ! »

En se basant seulement sur la bande-annonce qui dure deux minutes et demie, la presse cinéma américaine parle déjà d’une nomination potentielle aux Oscars. Un peu prématuré… La principale raison pour laquelle nous attendons avec impatience la sortie de « A star is born » ? Simple : Bradley Cooper. Car si nous n’avons jamais douté de son charisme et de son talent d’acteur, savoir qu’il chante et joue de la guitare fait complètement craquer… Contrairement aux versions précédentes, ce remake n’est pas un film musical au sens strict, mais la musique, explique-t-il, est un personnage à part entière. Lady Gaga a écrit une poignée de chansons originales pour le film, en collaboration avec le producteur de musique Mark Ronson et Bradley Cooper himself. « À l’âge de huit ans, j’ai commencé à écrire les strophes et les chansons que j’avais en tête », a-t-il confié à « Entertainment Weekly ». « Je savais que la musique était enfouie quelque part en moi et qu’elle me serait utile un jour dans ma carrière cinématographique. » Lorsqu’il a croisé Lady Gaga pour la première fois, elle était assise au piano et interprétait « The midnight special » de CCR. Quand il a entonné le morceau avec elle, la chanteuse a expliqué qu’elle avait failli tomber de son tabouret. « Oh mon Dieu, Bradley, tu sais chanter ! » Dans l’interview accordée à « Entertainment Weekly », les deux protagonistes évoquent une soirée magique. « Je n’oublierai jamais ce moment », se souvient-il. « C’est génial de voir comment il est devenu musicien », raconte Lady Gaga à propos des enregistrements. « Je voulais à tout prix éviter que quelqu’un lui dise de faire comme ci ou comme ça. Je tenais à ce qu’il reste celui que j’avais entendu et vu le premier soir. » 

Bientôt un Oscar ?

Il existe des jobs plus ennuyeux que de se plonger dans la carrière de l’acteur. Prenons « Very bad trip 1, 2 et 3 », dans lesquels il essaie de reconstituer le déroulement d’une folle nuit avec des amis. Les regarder, c’est la garantie de passer d’une soirée télé placée sous le signe des éclats de rire à la promesse solennelle de ne plus jamais toucher une goutte d’alcool. La trilogie (2009, 2011 et 2013) l’a propulsé au rang de star. Dans « Happiness therapy » (2012), il interprète Pat Solitano, un bipolaire tourmenté qui sort d’un hôpital psychiatrique après avoir agressé l’amant de sa femme. Jennifer Lawrence apporte la juste dose de distraction et Robert de Niro est à son meilleur niveau. Les trois acteurs ont été nommés aux Oscars, mais seule Jennifer Lawrence est repartie avec la statuette. Bradley Cooper a également été nommé pour ses rôles de tireur d’élite dans « American sniper » (2014) et de Richie DiMaso, un agent du FBI trop ambitieux dans le formidable « American Bluff » (2013). Il est donc grand temps qu’il décroche un Oscar. En attendant, il recevra, le 29 novembre prochain, l’American Cinematheque Award, qui récompense chaque année un artiste extraordinaire de l’industrie du divertissement qui est pleinement engagé dans son travail et désireux d’apporter une contribution significative à l’industrie cinématographique. La liste des lauréats qui l’ont précédé depuis la création du prix en 1986 est impressionnante, d’Eddie Murphy à Amy Adams en passant par Bette Midler, Robin Williams, Martin Scorsese, Al Pacino, Jodie Foster ou Nicole Kidman. Le président du jury parle d’ailleurs de l’acteur en termes élogieux : « Bradley Cooper incarne la version moderne des anciennes stars d’Hollywood. Un homme qui peut porter un film et a le talent d’incarner différents rôles. » 

Hungover

Bradley Cooper a grandi à Philadelphie, juste en face d’un cinéma. Dès son plus jeune âge, il accompagne son père, un agent de change cinéphile, voir des classiques comme « Apocalypse now », « Voyage au bout l’enfer » et « Elephant man », un film qui lui colle à la peau et a été pour lui un élément déclencheur. Robert de Niro – qu’il surnomme « Bob » – lui a servi de modèle et reste une source constante d’inspiration. 

À l’âge de 12 ans, il sait déjà ce qu’il veut faire de sa vie. Mais il lui faut attendre d’avoir 20 ans et des poussières – lorsqu’il entreprend des études en art dramatique à l’Actors Studio de New York – pour monter sur les planches. Il déclarait au « Telegraph » : « Je n’avais jamais vu de pièces de théâtre, je n’avais aucune idée de ce que cela signifiait de bien jouer sur scène. » Il s’envole ensuite pour Los Angeles où il décroche un rôle dans la série télévisée « Alias ». Une période difficile. « Je ne travaillais que trois jours par semaine , raconte-t-il au « Hollywood Reporter ». Et dans la deuxième saison, mon personnage a été relégué au second plan. J’ai ressenti un sentiment de frustration et une envie de me foutre en l’air. » Suicidaire ? On ne sait pas. Toujours est-il qu’il s’est frappé la tête contre un sol en béton lors d’une fête et qu’il a fini à l’hôpital. « J’étais très inquiet de ce que tout le monde allait penser de moi, qu’on se demande comment j’en étais arrivé là et comment j’allais m’en sortir. Je me suis toujours senti comme un outsider, je vivais dans mon propre monde. » Ajoutez-y une forte dépendance à l’alcool et à la drogue, et vous obtenez un cocktail détonnant propice au désastre. 

Heureusement, le pire est évité : il prend conscience à temps qu’il gâche sa vie, suit alors une cure de désintox et est sobre depuis 2004. Résultat : sa confiance en lui augmente à grand renfort de beux rôles dans des films comme « Very bad trip », « Limitless » ou « Happiness therapy ». 

Mr. Blue Eyes

Qui dit « homme le plus sexy de la planète » (selon « People » en 2011), dit vie amoureuse tumultueuse. La liste des ex de Bradley Cooper comprend tout le gratin d’Hollywood : l’actrice et mannequin Jennifer Esposito, avec qui il a été marié à peine quatre mois en 2007, les actrices Isabella Brewster, Renée Zellweger et Zoë Saldana, et le top-modèle Suki Waterhouse. La presse tabloïd lui a également prêté une liaison avec Cameron Diaz, Jennifer Aniston, Mélanie Laurent, Olivia Wilde et Scarlett Johansson, mais ces rumeurs n’ont jamais été officiellement confirmées. Depuis mai 2015, il partage les joies et les peines du mannequin russe Irina Shayk. Une relation qui n’a été rendue publique qu’en 2016 par le biais d’une photo sexy au bord d’une piscine. Les tourtereaux vivent à New York et sont les parents d’une petite Lea de Seine, née en mars 2017. 

Loin de Twitter et des autres réseaux sociaux, Bradley Cooper est très discret sur sa vie privée. Même l’animatrice de télévision Ellen DeGeneres n’a pas réussi à lui tirer les vers du nez : « Je ne sais pas si tu es au courant, mais tu as un bébé maintenant. » Ce à quoi il répond, étonné : « WHAT ! ? » Cela dit, ses efforts n’empêchent pas les paparazzis de le traquer à tous les coins de rue, en vacances à L.A. ou en Italie, ou encore avec sa fille au jardin d’enfants à New York. La rançon de la gloire…

Mais rien qui l’empêche de rester drôle et modeste pendant les interviews télévisées, comme en témoigne le fou rire historique partagé avec l’animateur Jimmy Fallon en 2014. Sans parler de ses talents de air guitariste, révélés sur ce même plateau sur le morceau « Down by the river » de Neil Young. Et son humilité, sa reconnaissance exprimée lorsqu’il revient sur sa carrière. Et son regard triste quand il évoque son père décédé… 

Sensible, les pieds sur terre et tellement agréable à regarder… L’homme parfait ?

Le saviez-vous ?

Depuis son séjour de six mois à Aix-en-Provence dans le cadre d’un programme d’échange scolaire, il parle couramment la langue de Molière et il adore le cinéma français. 

Il a présenté une émission de voyages sur la chaîne National Geographic. « Alors que j’étais en reportage sur une plage de nudistes en Croatie, le producteur a estimé qu’il serait cool que je présente l’émission nu. Mais j’ai réfléchi : imaginons que j’aie de la chance, que je devienne un grand acteur et qu’on ressorte alors une vidéo sur laquelle on me voit discuter à poil pendant vingt minutes avec un homme tout aussi à poil. Alors j’ai refusé. » Dommage.

Son tout premier rôle à la télévision ? Même si c’était juste un bisou – sans la langue – il a pécho Sarah Jessica Parker dans un épisode de «  Sex and the city ».

Pour incarner son personnage dans « American Sniper » – basé sur l’histoire vraie du vétéran de guerre Chris Kyle – il a pris quinze kilos de muscles purs et durs en trois mois. 

En 2011, Bradley Cooper a perdu son père d’un cancer du poumon. Depuis, il s’implique pour l’association « Stand up to cancer » et c’est d’ailleurs au cours de l’une de ces soirées caritatives qu’il a vu Lady Gaga sur scène pour la première fois.

« A star is born », à partir du 3 octobre dans les salles.

Traduction : Virginie Dupont

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