A Bruxelles, la cuisine relevée, celle qui ratiboise les papilles et dégage les bronches à coups de piments bien sentis, réchauffe les néo-cantines urbaines les plus cool. La preuve avec ces trois restaurants exotiques au tempérament... Chaud!
Avec l’avènement de nouvelles adresses exotiques et relevées à Bruxelles qui osent mettre le feu aux poudres, on découvre que le piment n’est pas qu’un cache-misère. Shoot naturel d’endorphines euphorisantes, il ajoute une dimension sensorielle supplémentaire aux plats et a des vertus santés hyper intéressantes : anti-oxydantes, bombe en vitamines E, C, B6, riche en fer, manganèse et cuivre. Pas pour rien que la plupart des cultures culinaires du monde ne peuvent s’en passer.
Top trois des restaurants exotiques les plus hot de Bruxelles:
Le néo-asiatique: Old Boy
Bao, dim sum, phô, gyoza, soba, baozi... Autant d’appellations exotiques qui ont envahi le lexique des palais branchés. Bienvenue dans l’ère de l’hipster-Asie. Si, à Londres et aux états-Unis, cette tendance est installée depuis belle lurette, la Belgique a tardé à se mettre au diapason, n’offrant souvent que restaurants kitsch, menus plastifiés et traiteurs perfusés au glutamate. Mais depuis un ou deux ans, de nouvelles cantines asiatiques fleurissent, tablant sur le goût et la qualité autant que sur l’ambiance et le service. Celle qui a ouvert ses portes à la fin de l'été ? Old Boy.
Têtes brûlées aux commandes : Xavier Chen (34 ans) et John Prigogine (36 ans)
Initiée par deux jeunes entrepreneurs habités du désir de célébrer leurs origines (Xavier Chen est franco-taiwanais, John Prigogine belgo-thaïlandais), cette nouvelle adresse à Ixelles ose les métissages sans tomber dans la fusion fourre-tout. Car le goût prime, la déco compte et les recettes de maman ne sont jamais loin. Old Boy réinvente la bistronomie à la sauce eurasienne avec un menu restreint, une douzaine de petites assiettes à partager, une déco super léchée et une carte des vins bien référencée.
Au menu par exemple : des moules à l’asiatique, du poulet rôti à la thaï mariné pendant des heures avec de la sauce soja, de la citronnelle, de la coriandre et beaucoup de poivre, des dim sum de boudin noir revu et corrigé avec sa sauce aigre-douce et de la pomme comme des plats plus traditionnels. Les deux complices servent aussi les traditionnels bao (petites brioches chinoises fourrées) des restos chinois familiaux, pour faire vivre les traditions à leur façon. « Chez Old Boy, on veut casser les clichés propres aux restos asiatiques en proposant des bons vins, des bons produits, une carte qui change selon les saisons, des mélanges de goûts surprenants et des recettes épicées et relevées comme on les mange là-bas. » !
Old Boy, 110 rue de Tenbosch, 1050 Ixelles, www.oldboyrestaurant.be
Le coréen: Maru
« On souffre, on sue, on a les yeux qui pleurent et le nez qui coule… Mais surtout, on se sent purifié, nettoyé de l’intérieur », explique Kyky, la patronne charismatique de la cantine coréenne la plus cool de Bruxelles, à propos du Dakgyejang, un bouillon de poulet bouillant et relevé, servi traditionnellement en Corée quand il fait très chaud en été (effet détox assuré !).
Tête brûlée aux commandes : Kyky
En couple avec l’artiste Boris Beaucarne, Kyky rêvait d’une cantine authentique. « Le drame de la cuisine asiatique en Belgique, soupire-t-elle, c’est qu’on a tendance à dénaturer les plats pour satisfaire les palais européens. » Ici, point de concessions : à base de légumes, d’épices importés et de viandes de qualité, les plats typiques sont cuisinés minute, servis au centre de la table sans ordre précis, comme le veut la tradition coréenne – et ce même le dimanche, pour un brunch hyper convoité.
Au menu des plats les plus hot : porc sauté aux épices (Jeyuk Bokkeum), Kimchi, Bibimbap dans un bol en pierre grésillant, sauté de calamars épicés (Ojing-Eo Bokkeum)... « Manger spicy booste le moral ! C’est comme le chocolat, sauf que les épices ne font pas grossir », scande Kyky en plongeant ses baguettes en bambou dans son plat de poulpe et sa sauce au piment rouge, gingembre, ail, poivre noir, sauce soja et mirin. Explosif !
Maru, Korean Kitchen, 510 chaussée de Waterloo, 1050 Bruxelles.
Le mexicain: Ancho
C’est toujours meilleur avec les doigts ! Ici, pas d’autre façon de dévorer les tacos d’Ancho, la cantine mexicaine qui propose une cuisine colorée, pimentée, exotique, à la fois suave et brûlante. Après une première ouverture à Waterloo, c’est Bruxelles et son quartier Louise qui s’entiche de cette nouvelle taqueria caliente, dernière escale avant Mexico.
Têtes brûlées aux commandes : Quentin Volmering et Victor Delfosse
Avec l’ambition de faire découvrir aux Belges ce qu’est la street food mexicaine de qualité, Quentin et Victor, les deux associés à l’origine du concept, misent sur les plats traditionnels comme les burritos, le ceviche, le chili con carne et les tacos, déclinés en plusieurs saveurs. L’adresse fonctionne donc selon les standards du fast good : un comptoir où on expose les ingrédients frais, une cuisine ouverte et plusieurs espaces pour s’asseoir (sachant que le concept n’est pas vraiment propice aux repas d’affaires ou d’amoureux). La composition du plateau se fait à la carte ou sur mesure en choisissant ses propres associations viandes-sauces-légumes, guidé par des serveurs rompus aux coups de feu. La star du lieu ? Le ancho chili, ce piment mexicain à la fois doux et goûtu. Pour les amateurs de sensations fortes, la sauce verte à base de piment jalapeño est indiquée même s’il n’est pas rare de voir un néophyte en larmes devant son plat..
Ancho, 139 chaussée de Bruxelles, 1410 Waterloo et 14 rue Jourdan, 1050 Ixelles, www.ancho.be
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