Glenn Martens poursuit son exploration des volumes réinterprétés avec une distanciation qui frôle le second degré, fidèle à une tradition surréaliste chère aux créateurs qui bougent les lignes de la mode. Sans tapage, avec un authentique talent et un filigrane d’élégance narrative.

Y/Project réussit cette voltige de marier un héritage des lignes de la Renaissance et renaissance futuriste du style. Une séduction aigüe, une sexyness suggérée, et dans chaque vêtement, un immense potentiel d’assertivité. Les pièces semblent évidentes, et cette simplicité est doublée d’Histoire et de réflexion.

 

 

La maison française aux racines belges

lance sa première ligne de sacs, avec une minaudière transparente et des besaces en accordéon. Des objets animés de leurs propres rythmes, mus par un art appliqué qui se reconnaît au mouvement. Les silhouettes se complètent, les histoires se superposent et s’enchaînent.

Au rang des accessoires – qui n’en sont jamais, on le sait – des lunettes de soleil, nées d’une collaboration avec Linda Farrow, et des sandales à talons pointus au design décalé et surréaliste, plus basse et mieux adaptée à un usage quotidien.

 

 

Glenn Martens pousse chaque saison son questionnement à propos des volumes et de la reconstruction des proportions

pour aboutir à des effets d’optiques reposant sur le mouvement et la séduction induite.

Des coupes désaxées émergent les nombrils, et les bretelles semblent naturellement zigzaguer, alors qu’elles sont cousues sur du tulle transparent. Doubles épaules révélées comme un pliage de papier, ceintures de pantalons décalées, jupes à leggings intégrés, le corps devient créatif lui-même, de par son équilibre redessiné. Y/Project invente ses propres références, surprend et saisit, fidélise.

 

 

Là où il y a du décalage, on peut faire naître l’humour.

Une interrogation, la tête qu’on penche sur le côté, le sourire admiratif qui naît. Cette mode est une connivence, un langage, qui parle aux esthètes qui cultivent l’élégance du second degré.

Images du défilé :

 

 

 

Photos : Etienne Tordoir / Catwalk Pictures. Portrait Glenn Martens : Arnaud Lajeunie

 

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