Il repense et recompose des pièces classiques du vestiaire street, romantique et militaire. Bomber jackets, vestes de survêt ou jupe droite, vous pensiez connaître leur langage. Lutz Huelle leur ouvre une nouvelle dimension.
Les manches aux épaules démesurées ressemblent à des ailes d’anges.
Noires, ou fleuries. Le denim se mélange à du brocard, la dentelle se confronte à la rigueur de la laine. Les basiques sont remodelés, les essentiels réinventés, et les histoires transversales.
Lutz Huelle a abordé la question de la confusion des générations, les mères s’habillant comme leurs filles, les filles fouillant les placards de leurs mères (ou de leurs pères!). L’idée surannée de l’ancien et du moderne, puisque les cycles de la mode se mordent la queue et accouchent de nouveaux instantanés de l’époque : “c’est l’élégance replacée dans le contexte de la façon dont nous nous habillons aujourd’hui”.
Lorsqu’il y a distanciation, l’imagination prend le relai
ici, un trench en pur coton aux manches conçues en forme de cloches exagérées, qui sonnent un printemps pétaradant d’une modernité jubilatoire.
Lutz Huelle ajoute du “drama” à une garde-robe simple et bien pensée, sans la prétention de réinventer la jupe mais en redessinant les lignes d’une robe de cocktail jacquard, sous un trench masculin.
Le mélange des genres s’adresse aux gens qui se mélangent, les robes-chemises de jour font le plaisir de s’habiller le soir.
C’est la souplesse qui distingue le créateur allemand, parisien d’adoption : l’intergénérationnel, l’international, l’interpellant.
Le regard est déplacé, et la créativité rend tout portable, puisque la tendresse pour les femmes qui adopteront ces pièces est la base de sa réflexion.
Pas d’originalité qui néglige son public, pas d’objectifs marketés : le travail est artisanal, la réflexion, personnelle.
Lutz Huelle a le talent d’être aimant, et son humanité sert son propos : une mode expressive et accessible, pour se distinguer, et faire entendre sa singularité, sans ambigüité.
Toutes les images du défilé :
