Un cadre sublime, une cuisine précise et des serveurs attentionnés, le 65 degrés a tout bon. Situé à Louise, le lieu révèle bien des surprises.
Si la première impression est bonne, ce n’est pas un hasard. Ici, tout est soigné dans les moindres détails. Logique : le 65 degrés doit son nom à la température de cuisson de « l’œuf parfait », un clin d’œil à la perfection gastronomique. Ouvert depuis quelques semaines à peine, le resto ne désemplit pas. Et ce qui séduit d’emblée, c’est le cadre, fancy sans trop de chichis. On aime le combo élégant parquet en bois + chaises bleu canard + belle lumière naturelle.
Et dans l’assiette ? Le 65 degrés propose un menu unique deux ou trois services, avec la possibilité de choisir entre deux propositions. Simple et efficace, la carte change toutes les deux semaines. En entrée, on se laisse tenter par l’œuf parfait, forcément, ou par la mozzarella fumée, ses poires en pickles et son crumble de Tournesol. A vous de choisir entre le poisson ou la viande pour le plat principal. On retrouve du lieu jaune ou du bœuf Black Angus par exemple… On l’a compris, ici, la qualité règne. Verdict ? Classique mais savoureux et bien exécuté. C’est Nicolas Titeux, chef habitué des cuisines prestigieuses et étoilées, qui se retrouve derrière les fourneaux.
Mais le 65 degrés, c’est avant tout le projet de deux couples passionnés et engagés. Après des années de bénévolat dans des assoc’ pour personnes handicapées, ils font un constat : « Il y a dix mille personnes atteintes de trisomie 21 en Belgique et pourtant, on ne les croise pratiquement jamais. On avait envie de montrer qu’elles peuvent parfaitement s’intégrer dans un environnement de travail exigeant et qu’il existe d’autres possibilités que les ateliers protégés », explique l’un des fondateurs, Valentin Cogels. Le resto emploie donc six jeunes serveurs, un autiste et cinq porteurs de trisomie 21, et tous sont évidemment rémunérés.
On aimerait que le concept aille encore plus loin, que ce soit naturel pour les restos belges d’engager des personnes handicapées et de les inclure dans un groupe où la diversité règne. Mais en attendant, 65 degrés a le mérite d’ouvrir la voie, et de ne pas en faire un argument marketing. « On ne veut pas que le resto soit considéré comme une curiosité à visiter. Le but, ce n’est pas que les gens viennent ici une fois et puis basta, mais qu’ils aient envie de revenir pour la beauté de l’endroit, la qualité de la cuisine et l’attention dont ils bénéficient. » Pari réussi.
Infos pratiques : Avenue Louise 173 – 1000 Bruxelles. Le resto est ouvert du lundi au vendredi de 12 à 14 heures mais devrait ouvrir en soirée à partir de janvier. 34 euros pour deux services, 39 pour trois et 28 pour un plat unique. Plus d’infos sur le site de 65 degrés.