Depuis le milieu des années 90, il plante des dessins dans la ville, comme des graines de liberté. Des images poétiques, visages naïfs, déployant parfois leurs ailes d’angelots bienveillants quoique circonspects sur le monde, porteurs à l’occasion d’un message d’actualité. A 68 ans, ce “craieateur” a accepté le challenge de relancer Benetton, la marque aux couleurs aussi emblématiques que ses campagnes provoc’ des années 80.

Pour repimper une institution qui a fondé son succès sur son usage sophistiqué des couleurs primaires, il fallait une personnalités haute en, vous avez compris.

Pour Jean-Charles de Castelbajac, “aujourd’hui, l’une des composantes essentielles du succès, c’est de savoir se vendre.

Ça explique une partie de ma survie. Et aussi, d’être capable de regarder le monde tel qu’il est.” Une vision franche de la création, sans compromission, qu’il a appliquée durant toute sa carrière, qui a débuté au début des années 60. Des tendances, il en a vu passer. L’essentiel est donc devenu son langage, la transgression, sa signature. Avec des ailes, pour décoller vers sa gamme arc-en-ciel. Castelbajac est l’un des derniers “couturiers”, il connaît le métier, et il ne se laisse pas aveugler par les effets d’instantanéité.

A l’heure où les années 90 n’en finissent pas de revenir, le peintre créateur va nous en faire voir, car il fallait conclure ainsi, de toutes les couleurs.