Il y a trois ans, Catherine Bertrand était au Bataclan. Aujourd’hui, elle sort un « carnet dessiné » qui raconte l’après. Léger et profond à la fois, aussi intéressant que touchant, « Chroniques d’une survivante » est à mettre entre toutes les mains.
C’était il y a déjà trois ans. Et si vous ne pensez pas forcément aux attentats de Paris tous les jours, ce n’est pas le cas de tout le monde. Pour Catherine Bertrand, le souvenir est toujours bien présent. Elle était au Bataclan, et si elle n’a pas été blessée physiquement, elle n’en est pas sortie indemne pour autant. Depuis elle traîne son « boulet ». Traduisez : son stress post-traumatique. Pour essayer de l’expliquer aux autres, elle l’a dessiné et elle en a fait un livre, « Chroniques d’une survivante ».
Une BD informative bien foutue, à la fois terrifiante et drôle malgré le sujet. Un « carnet dessiné » qui se lit d’une traite et qui ne laissera personne indifférent. Sans jamais tomber dans le pathos, Catherine raconte les galères administratives, les différentes phases par lesquelles elle est passée (du « trop cool je suis en vie, yolo » au « des travaux dans ma rue me rappellent les attentats, je peux pas sortir de chez moi »), l’isolement, les maladresses des proches, les montagnes russes émotionnelles… On apprend mille choses et surtout, on a illico envie de relativiser nos petits problèmes quotidiens.
« Chroniques d’une survivante » se distingue autant par la forme que par le fond. Une BD pour parler des attentats, ce n’est pas forcément courant. Et si les médias se sont beaucoup concentrés sur les événements du 13 novembre 2015, on parle moins de l’après, de la lutte quotidienne des rescapés pour retrouver une vie « normale » (et encore moins des victimes qui n’ont pas de séquelles physiques…) Un témoignage touchant et important. A faire passer.
Infos pratiques: Catherine Bertrand, Chroniques d’une survivante, Éditions de La Martinière, 15 €.
