Pourquoi les réseaux sociaux sont-ils envahis de strings?

Publié le 16 novembre 2018 par Laurence Donis
Pourquoi les réseaux sociaux sont-ils envahis de strings?

Non, ce n’est pas à cause d’un énième challenge stupide (même si, cette fois-ci, on aurait préféré). En Irlande, une avocate a fait acquitter son client accusé de viol en arguant que la victime portait un string. WTF. En guise de protestation, les femmes postent depuis lors des photos de leur lingerie sur les réseaux.  

Il y a des infos qui ressemblent furieusement à un titre de Nordpresse, mais sans que ce soit drôle. Début du mois de novembre à Cork, en Irlande, un homme accusé de viol par une mineure s’est fait acquitter. Il avait 27 ans, elle 17. Si le procès est devenu mondialement connu, c’est à cause de la plaidoirie de l’avocate. Maître Elizabeth O’Connell, oui une femme donc, a pointé l’attention des jurés sur la tenue de la jeune fille : «Est-ce que les preuves excluent la possibilité qu’elle ait été attirée par l’accusé, et qu’elle était disposée à rencontrer quelqu’un, à être avec quelqu’un ? Vous devez regarder comment elle était habillée. Elle portait un string avec de la dentelle.»

C’est tellement gros qu’on a du mal à y croire. Et ce qui apparaît comme une évidence ne l’est apparemment pas pour tout le monde. Alors on le répète : Non, un viol ne se justifie jamais par les vêtements ou l’attitude de la victime. Non, ce n’est pas aux femmes de s’adapter, de modifier leurs comportements ou habitudes pour éviter le viol, c’est aux hommes d’être éduqués. Et oui, une fille peut porter la lingerie qu’elle veut, pour elle, sans avoir d’idée derrière la tête. Quand le consentement n’est pas clair, c’est qu’il n’y a pas de consentement. Même si l’extrait de la plaidoirie sur le string n’a sûrement pas suffi à faire acquitter l’homme en question, il est tellement inacceptable qu’il mérite d’être dénoncé. Parce qu’il est la partie émergée de tout un système, le signe que la culture du viol est toujours bien enracinée.

Pour montrer leur désaccord, les Irlandaises dans un premier temps, puis les femmes en général, ont pris d’assaut les réseaux sociaux. Avec le hashtag #ThisIsNotConsent (ceci n’est pas un consentement), elles ont inondé Facebook, Twitter et Insta de photos de lingerie. Des manifestations ont aussi eu lieu et des petites culottes ont été déposées devant le palais de justice. En espérant que la décision soit revue en appel, et que le cas ne constitue pas une jurisprudence, on pose cette petite vidéo ici. Parce que malheureusement, elle est toujours nécessaire. 

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