Pour créer heureux, créons (relativement) cachés.

Autofinancés par leurs contrats parallèles dans de grandes maisons parisiennes (Balenciaga, Loewe, Jean-Paul Gaultier, Paco Rabanne, Givenchy, APC…), par leurs familles et soutenus par Ulule, le site de financement participatif destiné au milieu créatif, ils sont rodés et collaborent avec des ateliers professionnels.

Les matériaux de leur collection sont de récupération, des chutes de tissus inutilisés par les fabricants du Sentier. Ils ont choisi de s’appeler « Gamut » parce que ce mot désigne un procédé de synthèse de couleurs et de sons. « On aimait aussi la bizarrerie du mot !»

Dans leur construction horizontale, aucune inspiration ne prend le pas sur celle d’un autre, c’est un collage de personnalités. Entre eux, l’énergie circule, et par cette soirée de septembre, au cœur de la fashion week où d’autres présentaient des collections dont l’impact n’atteignaient pas le suspens orchestré, leur enthousiasme a été contagieux.

Vêtements « no gender » selon la formule consacrée, ils pouvaient réellement passer d’un garçon à une fille, aller et retour. La plupart du temps, les capsules dites « mixtes » sont simplement des pièces masculines un peu ajustées, l’échange se fait rarement dans les deux sens. Ici, la moitié des mannequins hommes ou trans portaient des jupes, et les portaient bien.

 

Photo : Etienne Tordoir / Catwalk Pictures