Mettre en avant la création, sans exprimer un ego en particulier
D’une seule voix, ils témoignent que la collection est arrivée de façon très spontanée, comme un empiècement de tous leurs univers différents : il y a celui qui aime les pièces très techniques, celui qui adore les tailleurs, celle qui cultive le glamour et l’élégance « à l’ancienne ».
Et contrairement à leur fonctionnement à l’école où ils pouvaient déjà s’entre-aider mais devaient forcément se différencier pour se définir, ils ont superposé leurs références.
Dans leur studio de création, chacun donne le de jours qu’il peut, en fonction de son agenda : « on s’organise, le jour, la nuit, le week-end. Personne ne travaille à plein temps sur le projet pour l’instant, mais on dégage le maximum de temps possible ».
Après le défilé, ils ont été contactés par des acheteurs et des show-rooms, tandis que la presse s’esbaudissait. Ils sont ravis : « nous avons déjà une présence importante sur des médias influents ».
Leur « Chosen Family », c’est le deuxième volet événementiel de leur collectif, qui s’investit aussi dans des programmations de soirées, avec des projections et des performances. Dans toutes leurs initiatives créatives, « le processus est presque plus important que le résultat.
Le plus expérimental chez nous, c’est la façon dont nous explorons le mixage de nos codes. Nous avons rassemblé les éléments de nos vocabulaires singuliers, concentrés sur la façon de mettre nos influences en commun et d’accorder nos violons. »
Leur « Gamut » va s’empresser de mixer tout ça, pour en extraire une toute nouvelle lumière.
Qu’est-ce que La Cambre transmet qui rend « belge » ?
Tony Delcampe, chef d’atelier de La Cambre Mode
« Tous ces Français qui arrivent à Bruxelles à 18 ans sont plongés dans un bain créatif. La capitale européenne, sa bonhomie, sa complicité, sa modestie.
À La Cambre, on est dans le « faire » plus que dans le « dire ». Ces étudiants font partie d’une école qui est aussi une famille. Leur identité créative, c’est aussi le résultat d’une rencontre culturelle. Même si au départ j’ai trouvé leur association un peu hétéroclite, j’ai été impressionné par le résultat, et très admiratif de toute cette belle énergie concentrée.
Se lancer seul, aujourd’hui, c’est très difficile, voire impossible. Je suis touché qu’ils se rassemblent sous l’appellation « La Cambre » c’est très gratifiant. »
Toutes les photos du défilé, par Etienne Tordoir / Catwalk Pictures :