Déjà, cette année n’aura été qu’une longue fiesta, avec été à rallonge, vacances tropicales en ville, et dans l’euphorie des rayons dorés, l’espoir d’un monde meilleur.

Entre manifs en gilets de sécurité et hastags activistes,

la démocratie ne voulait pas rester sur le bord de la route ; la société s’est agitée, « Me Too » a fait bouger les lignes pour « Nous aussi ». Ne nous endormons pas, il reste encore du boulot pour 2019. Malgré l’exposition médiatique, les migrants sont restés mi-petits, et on clôture décembre avec plus de paroles et moins de pétrole.

Nos envies marketées brouillent encore un peu nos paradoxes de consommateurs favorables au changement,

mais pas très chauds pour inverser le réchauffement. Un peu d’amnésie bien ordonnée peut servir d’amnistie momentanée, ça dépend où on place notre regard. Depuis cinq ans, le site humanprogress.org liste les évolutions sociétales et médicales qui rendraient épicurien le plus sinistre des angoissés chronique (il est sans doute journaliste).

Dans le désordre et à l’aulne d’une sélection parfaitement subjective,

on retiendra que le temps de vie rallonge chaque année – même chez les imbéciles, c’est dire si l’optimisme est injuste – que globalement, les salaires augmentent à chaque génération, que le tabagisme n’a jamais été aussi bas (moins de 20% de la population adulte mondiale), que le cancer recule drastiquement en Occident, que malgré quelques zones de non-droit qui subsistent, la liberté de la presse n’a jamais été aussi étendue, et, en rapport avec la choucroute, que le taux d’alphabétisation n’a jamais été aussi élevé chez les jeunes de 15 à 24 ans.

On vient de trouver un remède contre la maladie du sommeil (et ce n’est pas Netflix),

la société américaine d’intelligence artificielle Micron Technology a breveté des toilettes capables de scanner nos selles pour diagnostiquer notre état de santé – on ne sera plus tranquilles nulle part ; les chercheurs sont à deux doigts d’éradiquer la malaria, et d’après le British Medical Journal, les mutilation génitales chez les filles de moins de 14 ans auraient diminué de 71,4% en 1995 à 8% en 2016, en Afrique de l’Est. On serait passé de 73,6% en 1996 à 25,4%. % en 2017 en Afrique de l’Ouest. Mais attention, il ne faut pas se réjouir trop vite : la vapeur peut toujours s’inverser, et dans d’autres régions du monde, la situation s’est aggravée : au Yémen et en Irak, l’excision a augmenté de 19,2% par an entre 1997 et 2015. Comme on dirait en téléréalité : « faut rien lâcher ! » N’en jetons plus, ou juste une : en quinze ans, le travail des enfants a diminué d’un tiers. Et le vôtre qui rechigne à vider le lave-vaisselle ne rentre même pas dans les statistiques.

Alors enguirlandez un sapin ou un ficus, ce n’est qu’une question de focus.

Célébrez l’évolution au réveillon, arrêtez de vous mettre la rate au court-bouillon. Le futur a besoin de toute votre énergie. Vous voulez sauvez la planète ? Commencez par faire la fête.