Du vin, des pépins et un Belge
C’est en 1990 que les parents de Mathilde et Alice rachètent le domaine Smith Haut-Lafitte qu’ils exploitent toujours aujourd’hui. « Je dois reconnaître que mes parents ont été de véritables mentors pour Bertrand et moi lors de la création de Caudalie », explique Mathilde, cofondatrice de la marque. « Ils sont eux-mêmes chefs d’entreprise (ses parents ont fait fortune en revendant l’enseigne familiale de distribution régionale Genty-Cathiard ainsi que les magasins Go Sport) et ils m’ont transmis l’amour du travail bien fait, celui de l’effort et de la persévérance. L’exigence et l’excellence sont des valeurs familiales que je souhaite transmettre à mes enfants et qui m’ont permis de mener à bien mon projet. Pour eux, si je voulais devenir boulangère, il fallait que je fasse le meilleur pain de France », s’amuse-t-elle.
En 1995, les premiers produits de beauté Caudalie sont lancés. C’est le début de la grande aventure pour le jeune couple de 23 ans seulement. « On était très jeunes et très naïfs. Heureusement peut-être, car si à l’époque on avait su la quantité de travail que cela représentait de développer un réseau de distribution comprenant plus de 800 points de vente, je ne sais pas si on aurait tenté l’expérience aussi vite. »
En réalité, la vraie naissance de Caudalie a eu lieu dans leurs esprits deux ans plus tôt. En 1993, alors que Mathilde et Bertrand se trouvent au domaine viticole familial, ils font la rencontre du Professeur Joseph Vercauteren, un scientifique belge spécialiste des polyphénols et qui travaille à la faculté de pharmacie de l’université de Bordeaux. « Cette rencontre a changé nos vies. Alors que nous terminions la visite du vignoble, le professeur nous explique que nous étions en train de gaspiller des trésors. Il a saisi un pépin de raisin, nous l’a mis sous le nez et nous a longuement parlé des pouvoirs des polyphénols qu’il contient et qui sont les plus puissants antioxydants du monde végétal. Ils sont dix mille fois plus actifs pour lutter contre les radicaux libres (facteur de vieillissement cutané avéré) que la vitamine E ! », s’enthousiasme encore aujourd’hui la cofondatrice. Le timing est parfait. Mathilde et Bertrand sont justement à la recherche d’un projet commun. Elle est passionnée par l’univers des parfums mais s’intéresse également à la cosmétique, lui est entrepreneur dans l’âme. C’est la bonne rencontre au bon moment. L’idée fait son chemin et le couple décide de se lancer dans la création de produits de beauté. Une rencontre décisive qui a abouti à une collaboration fructueuse puisqu’aujourd’hui encore, Caudalie travaille étroitement avec le Professeur Vercauteren lors de l’élaboration de nouveaux soins.