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En Belgique aussi, l’intérêt porté au sujet a augmenté en flèche. C’est ce qui ressort d’une nouvelle « enquête nationale du bonheur » menée par l’Université de Gand. 3800 personnes, de tous les âges et de tous les milieux, ont été interrogées lors de longs entretiens. Et tout y est passé : travail, argent, santé, amour, relations sociales,… Résultat ? Ce n’est pas la grande joie (mais la psychologie positive dirait de regarder le verre à moitié plein). Sur une échelle de 0 à 10, la moyenne est de 6,55 chez nous. A partir de 8, on peut estimer que l’on est heureux, le score est obtenu par environ 30% des Belges. Il n’y a pas de différence selon le genre mais, lorsque toutes les variables sont similaires (même âge, mêmes revenus, même stabilité affective, etc.), il apparaît que les francophones sont légèrement plus happy que les flamands. Et apparemment, ce sont les seniors qui sont les plus satisfaits de leur vie. « On a observé une grande solitude chez les jeunes. Ils ressentent beaucoup de pression, de stress et ils ont parfois tendance à confondre bonheur et plaisirs de courte durée. Acheter une nouvelle voiture pour avoir l’impression d’être plus heureux par exemple », analyse le Dr. Lieven Annemans. Professeur d’Economie de la Santé à l’Ugent, c’est lui qui a dirigé l’étude nationale. 

« Les personnes plus âgées réalisent en revanche un meilleur score pour les ‘3B’. Il s’agit de trois besoins qui, s’ils sont satisfaits, participent grandement à notre bonheur : le besoin d’autonomie, le besoin de compétence et le besoin d’appartenance sociale ». Traduisez : si on ne vous dicte pas systématiquement ce que vous devez faire, que vous gérez vos tâches au boulot et dans le privé, et que votre vie sociale ne se résume pas à fêter l’anniversaire de votre chat, c’est le smile assuré. Ou presque. Etre en bonne santé et avoir assez d’argent pour vivre dignement, ça aide, forcément. D’après Lieven Annemans, les résultats de l’étude prouvent aussi que la psychologie positive a ses limites. « Il faut arrêter de se concentrer uniquement sur soi-même. L’enquête a démontré que les gens plus disponibles pour les autres sont généralement plus heureux, et que la politique a une responsabilité énorme. Le bonheur moyen de la population augmente lorsque les conditions de vie sont bonnes, que la criminalité est en baisse, que la répartition des richesses est équitable… ».