La mode possède un indéniable impact sociologique et culturel. On connaît les « temples » de la consommation, mais moins leurs « écoles », soutenues par de grandes marques.
Chanel, Prada, Dior, Ferragamo, Chloé, Gucci ou Hermès, agissent depuis longtemps en tant que mécènes et consultants auprès d’écoles supérieures. Les étudiants représentent un vivier de futurs employés hautement qualifiés, fidélisés dès la source de leur formation. Il ne s’agit pas de n’instruire que des directeurs artistiques – le maillon le plus doré de la chaîne, mais de loin pas le seul. Il importe de cultiver l’excellence de tous les métiers de la mode.
Pour Danilo Venturi, directeur de Polimoda à Florence – l’école de mode de référence en Italie, « les maisons de couture réalisent que l’éducation est une clef de nos jours. Polimoda compte 2300 étudiants originaires de 70 pays, âgés de 18 à 28 ans, et fonctionne comme un laboratoire, très utile pour se mettre au diapason des nouvelles générations».
Une transmission de savoir-faire par les Maisons de luxe, qui prend en compte les nouveaux enjeux de l’industrie : « par exemple, Gucci s’engage concrètement dans la révolution technologique et les défis du développement durable. La durabilité et la qualité ont peu de chance de s’implanter de manière pérenne si elles ne bénéficient pas avant tout d’un cadre. C’est pourquoi elles doivent être enseignées à l’école ».
Par ces initiatives privées, ou rejoignant des structures semi-publiques, des maisons s’engagent aussi de façon « désintéressée », n’ayant pas pour vocation directe de former leurs futurs collaborateurs, mais aussi de fabriquer des esprits libres et compétitifs.