L’endométriose c’est quoi ? Pour comprendre ce qu’est, il faut déjà savoir ce qu’est l’endomètre : le tissu qui tapisse l’intérieur de l’utérus. Pendant le cycle, il va d’abord s’épaissir en vue d’une éventuelle grossesse avant de se désagréger et de saigner s’il n’y a pas de bébé à accueillir. On appelle ça les règles. Le problème c’est lorsque le tissu endométrial migre à l’extérieur de l’utérus, il va alors provoquer des lésions, des kystes. Résultat ? Une réaction inflammatoire et des douleurs très vives lors des règles. Chez certaines femmes, l’endométriose peut également mener à l’infertilité. « Si cela se limite à l’utérus en profondeur, on parle d’adénomyose, mais les cibles principales sont pelviennes: l’ovaire, la vessie ou le rectum, le péritoine. On peut trouver des localisations plus rares comme la peau, les nerfs, le foie », explique Odile Bagot, spécialiste en gynécologie et obstétrique, et fondatrice du blog Mam Gynéco.

Les symptômes ? Le symptôme principal, c’est la douleur. « D’abord celle des règles, puis celle secondaire aux localisations pelvienness, des douleurs au moment des rapports sexuels ou des douleurs chroniques accentuées en période ovulatoire et surtout menstruelle. Viennent ensuite des signes moins constants comme des saignements anormaux, des kystes de l’ovaire, une infertilité, une fatigue liée à la douleur chronique », indique la gynéco.

femme douleurs

On peut en guérir ? Non, on ne guérit pas de l’endométriose mais elle ne se manifeste plus à la ménopause (quelques rares exceptions peuvent néanmoins exister).

L’endométriose, c’est tabou ? « Ce n’est pas tant l’endométriose en elle-même qui est tabou mais la question de la femme qui souffre dans son sexe et de la prise au sérieux de cette douleur. Il persiste le tabou des règles et là aussi, culturellement, la notion qu’il est ‘normal’ qu’une jeune femme souffre de ses règles comme sa mère a souffert. Enfin, le secret sur la sexualité est encore épais, les femmes n’osent pas en parler alors que l’endométriose est souvent responsable de dyspareunie, des douleurs au moment des rapports sexuels.» Résultat ? Des femmes vivent avec l’endométriose pendant des années sans connaître la cause de leurs souffrances. « Evidemment, il faut en parler davantage mais il ne faut pas non plus affoler les femmes. L’endométriose est loin d’être la seule cause de douleur pelvienne et parfois, un traitement simple antalgique (avec du paracétamol) ou anti-inflammatoire peut suffire. »

Les solutions ? « L’objectif premier est de supprimer la douleur. Il faut savoir que c’est l’influence du cycle sur le tissu endométrial, quelle que soit sa localisation, qui est la cause des symptômes. On va donc logiquement le bloquer avec par exemple la prise d’une pilule en continu ou avec un stérilet à la progestérone qui supprime les règles (dans le cas de l’adénomyose, voir plus haut). Dans les formes sévères, la chirurgie est parfois nécessaire. » En juillet dernier, un médicament pour soulager les femmes souffrant d’endométriose avait été approuvé par la FDA aux States. Il s’agit d’une petite pilule baptisée Orilissa et qui pourrait réduire de 75% la douleur en réduisant la production d’oestrogènes. On n’en sait toujours pas plus sur sa mise sur le marché belge…