MONEY BABY
Malgré ça, une difficulté majeure concerne toujours les femmes : l’accès au financement. Ça reste un club de mecs : les investisseurs sont majoritairement des hommes et les entrepreneures ne lèvent que 2 % des fonds de capital-risque… « Quand j’ai débuté mes recherches de sponsoring, on ne me prenait pas au sérieux. J’avais rendez-vous dans des grosses banques, tout en haut d’une tour avec uniquement des mecs en costard de l’autre côté de la table», raconte Marie du Chastel, coordinatrice du KIKK, un festival qui mêle arts et nouvelles technologies. « Ils me faisaient sentir que j’étais une fille et qu’ils s’y connaissaient mieux que moi alors que ce n’est pas vrai. » Mais là aussi, des solutions existent. En Belgique, c’est Be Angels qui fait bouger les lignes. Ce réseau met en relation des porteurs de projets innovants avec des investisseurs. Et un programme spécialement conçu pour les femmes, Invest for She, a été mis en place. Trois events sont organisés : une séance d’info pour expliquer les différentes sources de financement, un lunch où une entrepreneure démystifie la levée de fonds et raconte comment elle réussi, et une conférence pour encourager les femmes à investir dans des start-up. C’est concret, inspirant et réellement porteur de changement.
« Chez nous, les femmes n’ont pas plus de mal que les hommes à lever des fonds, au contraire », affirme Claire Munck, la CEO de Be Angels. Ses conseils pour pitcher face à des investisseurs ? « Aller à l’essentiel et ne pas être trop modeste. On n’est pas là pour vendre un produit à un client mais pour présenter une opportunité d’investissement. Il vaut mieux avoir déjà testé son produit sur le marché et les investisseurs aiment qu’on leur parle de l’équipe derrière le projet… » On l’a compris, les femmes ont tout pour se lancer. Se priver d’elles dans le monde des start-up, c’est se couper de la moitié de l’humanité, passer à côté d’un regard différent et de concepts vraiment innovants. Alors informez-vous, formez-vous, secouez-nous. Si l’entrepreneuriat peut ressembler au parcours du combattant, l’expérience est unanimement décrite comme stimulante et ultra-enrichissante. « Tu ne dois rendre des comptes qu’à toi-même et tu fais tes propres choix », raconte Laetitia Van Hove. « Certaines de mes copines ont la boule au ventre le dimanche soir. Moi, en rentrant de vacances, je suis pressée d’aller bosser… »