Le jeune label Botter, mené par Rushemy Botter (diplômé de l’Académie d’Anvers) et Lisi Herrebrugh, les nouveaux DA de la Maison Nina Ricci, lauréat de l’édition 2018 du Festival de Mode, de Photographie et d’Accessoires à Hyères, lance sa capsule avec Petit Bateau.
Fondé par Jean-Pierre Blanc, directeur de la Villa Noailles, il y a 34 ans, ce Festival à portée internationale a servi de tremplin à des dizaines de designers et artistes émergents, qui ont fait bon usage de l’attention que leur ont ensuite porté découvreurs de talents, investisseurs, et journalistes.
Parmi eux, Anthony Vaccarello (aujourd’hui directeur artistique de Saint Laurent), Viktor & Rolf, Christian Wijnants ou Sébastien Meunier (directeur artistique de Ann Demeulemeester). Entre autres, et des pas moins prestigieux.
L’année dernière, le jury mode, présidé par Haider Ackermann, a élu Lisi Herrebrugh et Rushemy Botter lauréats du Grand Prix du Jury Première Vision, pour leur collection « Fish or Fight », au propos engagé, à la forme humoristique.
Petit Bateau, la marque française au célébrissime (et indestructible) coton milleraies, partenaire du Festival, a confié au duo néerlandais/caribéen, la conception d’une capsule au filigrane éco-conscient, de pièces second degré (« Petit Botter ») pour mers chaudes et vagues du Nord.
Une ligne inspirée de leur collection primée, qui nous interpellait à propos du lessivage des océans, et nous invitait à cultiver une croissance humainement durable. Intimement liés aux Caraïbes (ils se sont rencontrés aux Pays-Bas, mais Rushemy est né sur l’île de Curaçao, et Lisi est d’origine caribéenne par sa mère), ils interprètent les questionnements sociologiques et écologique d’une jeunesse qui cherche son chemin pour s’intégrer. Ils dénoncent le gaspillage, et s’amusent de la notion d’accumulation, « quand on montre tout le peu qu’on a ».
Leur vision de Petit Bateau s’inscrit dans l’univers marin – ça tombe bien – et développe des imprimés rayés tirés de scans de sacs plastiques usagés récupérés sur les plages, pour redevenir des vagues ondoyantes.
Lisi et Rushemy pointent l’urgence de la prise de conscience par l’aléatoire de motifs ondoyants et la vivacité de prints fleuris, aves des coupes oversize basiques, intentionnellement unisexes. Leur engagement sociologique, esthétique et responsable, n’est pas près de prendre l’eau.