C’était déjà elle qui avait lancé #MeToo, aujourd’hui la star crée un nouvel hashtag pour soutenir le droit à l’avortement: #SexStrike. Mais pourquoi utiliser le sexe comme un acte militant ?
Tout est parti d’une nouvelle loi aux Etats-Unis. Ça s’est passé en Géorgie la semaine dernière : après l’Ohio, le Mississipi et le Kentucky, cet Etat interdit dorénavant l’avortement dès que les battements de cœur du fœtus peuvent être détectés. Traduisez : l’idée ici, c’est de quasiment interdire l’IVG. En pratique, le cœur peut être entendu à partir de la sixième semaine environ, beaucoup de femmes ignorent alors qu’elles sont enceintes… Avant que la loi ne soit adoptée, des people avaient même menacé de ne plus tourner en Géorgie. Peine perdue. Liée par son contrat, Alyssa Milano est obligée de finir le tournage de la série Netflix Insatiable, mais la star ne compte pas en rester là.
Fer de lance du mouvement #MeToo, elle avait déjà grandement incité les femmes à dénoncer le harcèlement sexuel lors de l’affaire Weinstein. Elle revient aujourd’hui avec un nouvel hashtag : #SexStrike. On l’aura compris, elle appelle à la grève du sexe. C’est sur son compte Insta que l’actrice a dénoncé cette nouvelle loi mettant en péril le droit à l’IVG. « Nos droits reproductifs sont en train d’être supprimés. Tant que les femmes n’auront pas un contrôle légal sur leur propre corps, nous ne pouvons simplement pas risquer de tomber enceintes. Rejoignez-moi en boycottant le sexe jusqu’à ce que nous retrouvions notre autonomie. J’appelle à une grève. Faites passer le message », a-t-elle écrit sur son compte. La légende accompagne une photo d’une grande croix rose. Une pétition a également été lancée.
Faire la grève du sexe n’est évidemment pas un acte militant nouveau, la démarche remonte à l’Antiquité. Plus récemment, la lauréate du prix Nobel de la paix Leymah Gbowee avait encore utilisé cette tactique en 2003 afin que les femmes soient entendues au Libéria. Mais sur les réseaux sociaux, l’appel de la star ne fait pas l’unanimité. Le problème ? L’initiative peut perpétuer une vision machiste de la sexualité. Non, on ne fait pas l’amour pour « faire plaisir aux mecs » ou pour obtenir une faveur de leur part. Logique. Sauf que refuser de partager son lit tant qu’une loi n’aura pas été modifiée peut laisser supposer le contraire. D’autres argumenteront que la méthode n’empêche pas la contestation du patriarcat, qu’elle a déjà fait ses preuves dans le passé et qu’elle permet un large écho médiatique. Qu’on soit d’accord ou non avec Alyssa Milano, une chose est sûre: le droit à l’IVG sera constamment menacé et il faudra toujours se battre. Choisissez vos armes.