Rencontres marquantes ou insolites, moments de vie authentiques… 5 grands baroudeurs nous ont raconté leurs expériences de voyage les plus bouleversantes. Morceaux choisis.

Et si ces rencontres ont été possibles, c’est aussi grâce à leur mode de voyage. Tous sont adeptes du slow travel, un concept dont on vous parlait récemment sur le ELLE. L’idée ? Profiter de la traversée plutôt que d’enchaîner les arrivées. Initier un périple plus green, plus authentique, sans prendre en compte la tyrannie des #travelporn d’Instagram. Une véritable ode à la lenteur… Ils racontent :

1. Jour polaire dans les fjords norvégiens 

fjords norvège

Les fjords en Norvège

« Lorsqu’on a commencé à voyager avec ma copine, on voulait aller voir les fjords en Norvège. On a donc décidé de faire un Workaway d’un mois dans un tout petit village du nord, Utskarpen. Tout le monde nous demandait ce qu’on allait faire dans ce trou perdu… Finalement, ça a été une expérience incroyable. On était accueilli par un pécheur, Nicholaï, et sa femme, Silje, dans leur maison au pied des montagnes. Le deal ? 25 heures de boulot par semaine, ils avaient besoin d’aide pour gérer leur café. En échange, on est logé, nourri et ils nous font découvrir leur région. Un soir après le boulot, Nicholaï nous a emmenés pêcher sur son bateau. Si on avait voulu en louer un, ça nous aurait coûté une fortune. Là, on s’est retrouvé au milieu des fjords à 23 h, c’était lors du soleil de minuit lorsqu’il ne fait jamais nuit. Il nous a emmenés sur des petites îles où personne ne va… Et on avait le meilleur guide possible, un marin local avec ses grandes mains et son rire tonitruant. Hallucinant. » Maxime / Détour local. 

2. Feeling indien

femmes inde

Etat du Rajasthan en Inde

« Lors du premier mois de mon tour du monde, je voyageais avec mon amoureux et on est passé par Ranakpur, une petite ville du Rajasthan en Inde. Très vite, on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas grand-chose à faire… Avant de partir, on a quand même décidé de se balader et on est tombé sur une femme qui nous faisait signe de venir. On a un peu hésité, on ne sait jamais ce qu’il peut arriver. Mais j’avais une bonne intuition. On l’a suivie et on a passé une journée magique. Elle nous a présenté toute sa famille, ils nous ont montré leur champ de coton, la grand-mère m’a appris à faire des chapatis (les pains indiens traditionnels)… Le slow travel, c’est aussi laisser de la place à l’improvisation. Faire ce genre de rencontres permet de grandir, je me souviendrai longtemps de cette famille ultra-généreuse. » Camille / L’Oiseau rose. 

3. Transmission cambodgienne

kampot

Kampot

« La côte sud cambodgienne est connue pour ses îles et ses plages tropicales, nous, on a décidé de se poser à Kampot, une ville un peu moins fréquentée entre mer et fleuve. Un soir, alors qu’on regardait le coucher de soleil au bord de l’eau, on a commencé à parler avec un pêcheur. On ne connaît pas le khmer, et lui ne parlait pas le français, mais on est resté trois heures ensemble. En faisant des signes et en utilisant quelques mots, on est arrivé à se comprendre et il nous a raconté sa vie. Toute sa famille a été assassinée, les Khmers rouges l’ont torturé lorsqu’il avait 14 ans. Il nous a raconté qu’il était déjà allé à Paris pour témoigner contre le régime de Pol Pot. C’était une rencontre très forte, qui ne se serait évidemment pas passée si on était pressé. » Nicolas / À contre sens. 

4. Doudou antillaise

ananas

Marché de fruits exotiques

« Pendant notre traversée avec notre voilier, on s’est arrêté à Carriacou, une toute petite île des Caraïbes. L’endroit n’est pas du tout touristique mais beaucoup de bateaux viennent s’y réfugier lors de la saison cyclonique. Les premiers jours ont été difficiles. Il n’y avait rien, pas de grands magasins à part un supermarché américain où la nourriture est chère et pas terrible. Et les locaux nous semblaient très froids. En fait, il fallait juste comprendre leur façon de fonctionner. Trois semaines après notre arrivée, on nous a recommandé d’aller voir Lucie, une marchande de fruits et légumes. En parlant un peu avec elle, elle s’est complètement déridée et ça a été notre pilier pendant tout le voyage. C’est la grand-mère antillaise typique, on la considérait vraiment comme notre mamie sur l’île. Elle connaissait tout le monde donc elle nous a introduits auprès d’autres personnes. Dès qu’on avait une question, on allait la voir, elle s’inquiétait de savoir si on avait pris assez de fruits et légumes pour la semaine… Elle a été notre rencontre coup de cœur et ça a été très dur de partir. On s’est quittées en se prenant dans les bras, la larme à l’œil. » Sonia / No-Mad Life. 

5. Famille d’adoption népalaise

fête des lumières

Diwali, la fête des lumières

« Pendant notre tour du monde, on est passé par Pokhara. C’est une ville du Népal à l’ouest de Katmandou, en pleine nature avec un lac magnifique. On avait réservé quelques nuits chez une famille via Airbnb. Ça nous a tellement plu qu’on est finalement resté trois semaines. On a beaucoup discuté avec eux, ils nous ont fait découvrir Thamel, leur quartier, leurs restos préférés… On a vraiment eu l’impression de vivre comme des locaux et de faire partie de la famille. On gardait d’ailleurs leurs deux petites filles pendant que les parents sortaient et on mangeait ensemble le dal bhat, le plat typique composé de riz et de lentilles. Avec eux, on a aussi fêté Thiar, la fête des lumières. Les chiens et les vaches sont ornés de colliers de fleurs, on allume des lampes à huile dans toute la ville… On a tout vécu avec notre “famille” : les rituels, les tenues traditionnelles, le point sur le front, etc. Aujourd’hui, on a gardé contact, on s’écrit toujours sur Facebook. » Pierre / Un notre monde.