Saviez-vous que Pandora est une marque écoresponsable ? Nous ne le savions pas non plus et cela explique notre surprise lorsque l’on nous a proposé de visiter son usine à Lamphun.

«Nous n’avons jamais claironné nos réussites en matière de développement durable. Nous nous sommes engagés uniquement parce que c’était la bonne chose à faire, parce que ça avait du sens pour développer un business sur le long terme et non pas pour que ce soit joli dans notre stratégie marketing. Il est peut-être temps maintenant de mettre certains de ces aspects en lumière », précise Vita Clausen, la directrice générale des relations publiques de Pandora. La marque a lancé sa collection Pandora Garden et c’était visiblement le moment d’ouvrir les portes du jardin d’Eden.

Vita Clausen Pandora

Vita Clausen, la directrice générale des relations publiques de Pandora

On arrive à Lamphun, à 30 km de Chiang Mai, la sixième ville de Thaïlande dont la réputation en bijouterie dépasse largement les frontières de l’Asie. Ici, le savoir-faire ancestral se concentre sur les pièces en argent, c’était donc le lieu idéal pour implanter le centre de production de Pandora : PPT2, deuxième du nom. Il abrite environ 5.000 employés dans un cadre à la fois luxuriant et d’une propreté clinique. Quand on parvient sur le site, nous cherchons une usine… mais il n’y en a pas. À la place, on découvre une oasis à l’architecture ultra-moderne avec une cour circulaire débordante de plantes exotiques. On se croirait dans un musée d’art contemporain. Les journalistes sont accueillis par le chaleureux Lars Nielsen, vice-président et general manager du site : « Lorsque nous avons imaginé le projet, nous nous sommes demandé comment le client voyait Pandora. Un bracelet et des charms ! C’est ainsi que nous avons imaginé la forme du bâtiment. Le cercle au centre permet de créer une circulation d’air. » En 2015, la marque danoise s’est lancé un énorme défi : créer une usine en Thaïlande qui respecte les normes LEED, un label international très strict en matière de prescriptions environnementales et sociales. Après quinze mois de travaux, c’est donc une usine unique en son genre dans l’industrie du bijou qui a vu le jour : « Nous maîtrisons la majorité de notre chaîne de production de la réalisation du produit à sa vente, ce qui nous donne le contrôle sur tous les aspects du business », explique Vita Clausen. « Nous préférons utiliser de l’or et de l’argent recyclés, car leur impact environnemental est 95 % inférieur aux métaux extraits. Nous travaillons avec une série d’organisations internationales comme le RJC (Responsible Jewellery Council) et le United Nations Global Compact qui promeut les pratiques commerciales responsables tout au long de la production des bijoux. » 85 % des déchets sont réutilisés, l’eau de pluie sert à alimenter le circuit de production (et les toilettes !), 100 % de l’or et 88 % de l’argent sont recyclés (issus par exemple de pièces de monnaie). « Nous générons 30 % de notre énergie et nous aimerions être encore plus autonomes, mais jusqu’à présent, la législation thaïlandaise nous interdit d’aller au-delà de ce seuil », explique Lars Nielsen. Au-delà de ces chiffres édifiants, ce qui est plus interpellant, ce sont les conditions de travail : dans les salles de production, l’air conditionné, l’aspirateur à poussière, tout est très propre. Pour les espaces de vie, librairie, salle de détente, salle d’allaitement, cantine, espace multimédia, chambres pour se reposer. Des bus à énergie verte transportent les employés jusqu’au site. On n’a pas tout ça chez nous !

visite atelier Pandora

Lars Nielsen dévoile les mystères de la production des bijoux Pandora aux journalistes attentifs.

« Je travaille ici depuis dix ans. De simple travailleuse, j’ai été promue dès ma troisième année jusqu’à être aujourd’hui “group leader.” » Onuma Nonting a 34 ans, elle supervise 150 employés sur le site de Lamphun. « J’ai travaillé dans une autre société, mais les conditions étaient moins bonnes. Pandora offre beaucoup d’avantages : des loyers modérés, les cartes prépayées qui permettent de manger à la cantine et faire des courses dans le petit marché du site. Il y a un congé de maternité de trois mois pour les femmes et de trois jours pour les hommes. Quand on est enceinte, on est transférée dans un service où les tâches sont plus faciles, il y a une pièce d’allaitement pour retirer son lait. Sans parler de leur implication écologique. Je rêverais que ma maison soit comme ça ! (rires) »

Onuma Nonting Pandora

Onuma Nonting, manager chez Pandora

Fondée en 1982 à Copenhague par Per et Winnie Enevoldson, Pandora est aujourd’hui un des plus grands acteurs de l’industrie du bijou dans le monde (40.000 bracelets et 200.000 charms sont vendus par jour) et le troisième plus gros employeur de Thaïlande. Il y a beaucoup de femmes sur le site, et pour cause, on nous confirme qu’elles représentent 79 % des managers. Et si on parle d’argent, le salaire minimum du pays s’élève à 10.000 bahts (soit 280 €) et commence à 25.000 (700 €) chez Pandora. Avons-nous trouvé l’Eldorado ? Le Google de la bijouterie ? « Une des raisons principales pour lesquelles j’ai dit “oui”pour travailler chez Pandora en 2013, c’était le fait que la société a toujours les gens et la planète à l’esprit à chaque étape de la création d’un bijou. Ça me motive à venir travailler tous les jours. On peut voir un intérêt grandissant et une prise de conscience de l’implication des marques dans l’industrie de la mode dans la durabilité. C’est notre responsabilité et, heureusement, c’est ce que nous transmettons », ajoute Vita Clausen. Lors de la visite de l’usine, nous apprenons les différentes étapes de réalisation des bagues, colliers et charms. Il faut 30 personnes pour arriver à bout d’une pièce. L’ambiance est à la concentration, mais certains détails accrochent le regard : les ouvrières confectionnent elles-mêmes les maillets en tissu qu’elles utilisent. Petites fleurs, pois, jacquards bariolés, ce sont autant d’accessoires colorés qui rythment les gestes d’un quotidien qui a l’air visiblement bien plus vert qu’ailleurs.