Envie de découvrir une nouvelle activité qui mêle performance physique et esprit de sororité ? Le Roller Derby un sport qui pourrait vous plaire. Née au Etats-Unis, cette discipline est de plus en plus pratiquée en Belgique. Ses valeurs : estime de soi, force et féminisme.
Quand on arrive à un entrainement de Roller Derby, on entend déjà au loin, le bruit des patins, des coups et des cris. C’est un peu effrayant au premier abord mais en réalité, l’ambiance est plutôt fun, beaucoup d’éclats de rire sans oublier que lors des séances, l’équipe est surtout là pour travailler, s’entraîner et préparer les futurs matchs.
La ligue de Brussels Roller Derby existe depuis huit ans. Elle est constituée de deux équipes. L’équipe A, Brussels Derby Pixies, va bientôt s’envoler direction les Etats-Unis pour disputer un tournoi et gagner des points au classement mondial.
Mamacita est une des coachs et cocréatrice de la ligue à Bruxelles. Elle nous explique tous les secrets de son sport.
Le Roller Derby, c’est quoi ?
C’est un sport de contact sur patin. Le but est de marquer le plus de points en dépassant les hanches de l’adversaire.
Quelles sont les règles ?
Le sport se pratique sur une piste ovale. On y retrouve deux équipes de 15 personnes qui s’affrontent pendant une heure. Il y a plusieurs jam (des manches) de deux minutes et à chaque fois 30 secondes de récupération.
Les jammeuses (attaquantes), reconnaissables grâce à l’étoile sur leur casque, doivent faire le tour du terrain et dépasser les adversaires. Les bloqueuses empêchent les jammeuses de l’équipe adversaire de passer. Elles ont donc un rôle offensif et défensif. La jammeuse peut marquer autant de point qu’elle le peut durant les deux minutes.
C’est très physique comme sport, comment vous préparez-vous ?
On a deux entraînements par semaine mais à côté, on a toutes une activité sportive complémentaire. Certaines font du cross fit, du functional training ou vont au skate-park. Il faut maintenir une certaine condition physique car normalement le Roller Derby nécessite plus d’heures de préparation
Pour commencer ce sport, il faut déjà être sportive ?
Il ne faut pas forcément être physique à la base. En s’inscrivant chez nous, les filles apprennent les bases. C’est à dire patiner, recevoir les coups, tomber et tout. La condition physique vient avec le temps mais il faut vraiment être bien préparée car les coups que l’on reçoit s’apparentent à ceux du football américain.
Vous partez bientôt au Etats-Unis pour représenter votre ligue ?
Notre sport est rattaché au Etats-Unis. On se base sur les règles de l’organisation officielle la WDTDA (Women’s Flat Track Derby Association). C’est elle qui régit le classement mondial.
Même si le Roller Derby se démocratise de plus en plus en Europe. On est obligées de partir outre-atlantique pour gagner des points au classement et bien-sûr tout ceci se fait en auto-financement.
Quelles sont les valeurs de ce sport ?
Il y a d’abord le DIY ( Do It Yourself), ici on fait tout nous-mêmes. C’est aussi un sport qui représente des valeurs féministes et d’inclusivité. C’est le seul qui accepte les personnes trans. On ne leur pas demande pas de s’identifier à un genre, c’est comme il/elle veut. Mais le plus important c’est la sororité, cet esprit de collectif. C’est un sport où on ne peut rien faire toute seule.
Ça casse cet énorme cliché qui dit que les femmes ne savent pas travailler ensemble. Notre ligue a fait un chemin incroyable alors qu’on est que des femmes ou des personnes qui s’identifient comme tel. On a accompli beaucoup de choses toutes ensemble.
Et le cliché de la fille très sexy sur ses patins, il est encore présent ?
C’est vrai qu’on garde un côté un peu folklorique mais chacune choisit son maquillage de guerre et sa tenue, il n’y a aucune obligation. Si on a envie de mettre un mini-short et d’être sexy, on fait ce qu’on veut avec notre corps sur le terrain. On a juste toute le même T-shirt. Ce qui reste aussi c’est nos “derby name” (surnom sur le terrain), moi par exemple c’est “Mamacita matadora” donc la tueuse.
Quels sont les bienfaits de ce sport ?
On acquiert une réel confiance en soi car on arrive à accomplir beaucoup de choses. C’est un sport d’équipe donc on sociabilise avec des gens de tout milieu, de toute condition sociale, etc. Après, ça reste un sport féministe donc forcément ça attire des gens qui sont sensibles à cette cause et aux valeurs qui y sont associées. Au niveau physique, on prend vraiment conscience de la force de notre corps. On a moins peur des choses de la vie car on devient des warriors, des véritables amazones.
Comment fait-on pour vous rejoindre ?
Il y a des phases de recrutement deux fois par an. Il faut contacter la ligue via Facebook et on vous prévient dès qu’il y a une nouvelle date. On a environ 30 nouvelles “fresh meat” (recrues) chaque année. On les prépare pendant neuf mois et à la fin, il y en a une dizaine qui reste avec nous. Ce n’est pas que du sport, c’est aussi un travail associatif, un investissement personnel parce qu’ici les filles font tout elles-mêmes.
Plus d’informations : Brussels Roller Derby League
Il existe également des ligues en Wallonie et en Flandres
Charlotte Médot (stagiaire)