American Crime Story revient dans une saison deux mortellement séduisante en retraçant l’histoire de l’assassinat du couturier Gianni Versace. Une mini-série que les fans de mode et de thriller vont sans doute binge-watcher !
À la lisière entre la fiction, le biopic et le documentaire, L’assassinat de Gianni Versace est une série qui revient sur la mort tragique du designer tout en nous plongeant dans l’esprit torturé et tortueux de son meurtrier, Andrew Cunanan. Disponible sur Netflix, ce road-trip sanglant se laisse regarder sans voir les heures passer !
Le synopsis
Nous sommes dans le Miami des années 90, le règne du bling-bling et du faste. Alors que le créateur Gianni Versace tente de rentrer dans sa somptueuse demeure après une balade matinale, un homme lui tire dessus. Pour le designer, c’est la fin d’une vie. Pour son assassin, un jeune homme de 27 ans appelé Andrew Cunanan, c’est la fin d’un périple sanguinaire. Et alors que le monde entier est en émoi et la fashionsphère pleure l’un de ses génies, une chasse à l’homme surmédiatisée commence alors pour son meurtrier.
Notre avis
Si la bande-annonce nous laissait penser que la vie du créateur serait au centre de la série, il n’en n’est finalement rien. L’acteur principal, c’est Andrew Cunanan, le meurtrier. Rendu tristement célèbre pour avoir tiré sur le couturier sans une once d’hésitation. On apprend d’ailleurs très vite qu’il était loin d’en être à son coup d’essai. En effet, Gianni Versace était sa cinquième et dernière victime. Mais pourquoi l’a-t-il abattu ?
C’est à cette question que la série va tenter de répondre au fil des neuf épisodes. À coups de flashbacks et d’ellipses, on oscille donc entre l’enfance du tueur, ses amitiés instables, ses liens familiaux compliqués, mais aussi ses amours (souvent à sens unique). On y découvre un jeune homme complexe, ambivalent sur son homosexualité, à la fois éphèbe et esthète, qui charme les assemblées et les hommes plus âgés. On plonge dans l’univers d’un menteur pathologique incapable de se dévoiler, une coquille vide a qui on avait promis une glorieuse destinée et qui ne renoncera jamais à ses rêves de grandeur et de richesse, quitte à tuer.
Le fait que la série se focalise sur Andrew Cunanan n’a donc rien de dérangeant tant le personnage est effroyablement fascinant et merveilleusement interprété par Darren Criss. En revanche, les passages sur la vie de Gianni Versace sonnent un peu creux. On sent qu’on survole rapidement des périodes réellement éprouvantes pour le créateur sans trop rentrer dans le vif du sujet. La maladie, les conflits familiaux, la sexualité libérée, l’amour… des thématiques fortes rapidement expédiées et ne nous apprenant finalement que très peu sur la vie du couturier.
Et si le casting annonce du lourd, on se retrouve finalement avec une Penelope Cruz peroxydée qui incarne bien mal une Donatella Versace aussi irascible et aimable qu’un roquet, un Ricky Martin effacé dans le rôle de l’amoureux et un Edgar Ramirez, bien que ressemblant au couturier, qui n’arrive pas totalement à nous convaincre…
Mais au-delà des acteurs quelque peu décevants, on a surtout accroché à la portée sociologique de la série. American Crime Story met toujours en avant des phénomène de sociétés interessants. Alors qu’on découvrait les tensions raciales qui avaient rongés le procès du joueur de foot américain O.J. Simpsons (accusé du meurtre de son ex-femme et de son nouveau compagnon) dans la première saison, ici on plonge dans un Miami des années 90 loin d’être si libéré qu’on ne le pense. Insultes, ricanements, moqueries, violence… l’homophobie était monnaie courante il y a à peine 30 ans aux Etats-Unis !
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