Stress, fatigue, troubles du sommeil, manque de confiance en soi… Et si l’autohypnose était la clé qui nous manquait pour retrouver la paix intérieure ? Décryptage de cette technique loin d’être occulte avec Bénédicte Naudeau, psychosomatothérapeuthe.

Interview

Qu’est-ce que l’autohypnose ?

Avant de parler d’autohypnose, il faut d’abord parler de l’hypnose en général. Aujourd’hui utilisé dans le cadre d’une thérapie brève, cet outil existe depuis des centaines d’années. On le retrouve déjà en Égypte du temps des pharaons. C’est une technique qui n’a donc rien à voir avec la magie ou la sorcellerie. Concrètement, l’hypnose va mettre une personne dans un état mental à mi chemin entre le sommeil et la conscience. Dans cet état, on accède plus facilement au cerveau émotionnel et cela nous permet de modifier positivement les mécanismes de défense qui nous mettent dans des situations néfastes ou pénalisantes. Donc l’autohypnose consiste simplement à pratiquer l’hypnose sur soi-même.

Concrètement, comment se mettre en état d’autohypnose ?

Le mieux, c’est de suivre une formation avec un praticien afin de poser les bons gestes et d’arriver rapidement à des résultats probants. Il faut donc apprendre à travailler avec les sens et surtout, apprendre à lâcher prise. Grâce à la saturation de nos cinq sens, nous allons nous occuper de notre cerveau émotionnel. On se focalise sur le fait de mieux voir, de mieux sentir, de mieux entendre… et pendant ce temps, notre corps se relâche et nous sommes dans un état de détente.

Que peut-on traiter grâce à l’autohypnose ?

Tout dépend de la personne et de ses antécédents, mais il y a toute une série de pathologies sur lesquelles on peut agir comme les dérives du stress, l’anxiété, les troubles du sommeil, les peurs, le manque d’estime ou de confiance en soi… Mais parfois il faut se faire aider par un thérapeuthe (surtout en cas de traumas ou d’addiction par exemple).

Est-ce dangereux ?

Non ! Il y a énormément d’idées reçues et totalement fausses qui sont véhiculées autour de l’hypnose et de l’autohypnose. Mais il faut savoir que l’état d’hypnose est inné chez l’homme. Quand on est dans les bouchons par exemple, notre esprit s’évade et on arrive parfois à la destination sans s’être rendu compte que l’on a parcouru des centaines de kilomètres. C’est une sorte d’hypnose naturelle. C’est encore plus flagrant chez les enfants. On dit souvent qu’ils sont “dans leur monde” et cela correspond généralement à des états d’hypnose. C’est un merveilleux outil pour transformer des situations difficiles en lendemains positifs !

Existe-t-il des personnes qui ne sont pas capables de rentrer en autohypnose ?

Non, tout est une question de temps et de pratique. À moins d’avoir de sérieux troubles psychiques (comme des psychoses), tout le monde est hypnotisable.

On a testé pour vous

On a joué les rats de laboratoir pour savoir si l’autohypnose fonctionnait réellement. Pour ce test, on a filé sur le site de L’institut de Nouvelle Hypnose en Belgique. Celui-ci propose deux initiations grâce à des enregistrements réalisés par le Dr Mairlot. Alors que la première séance s’attaque aux troubles du sommeil, la seconde entend quant à elle, apporter un sentiment de sécurité et de confiance en soi face à des situations d’anxiété. Personnellement, on a opté pour la deuxième après avoir échoué lamentablement à enfiler une ancienne robe d’été avant une soirée. Pas grave, on se dit qu’on se sentira plus séduisante que jamais après la séance. On s’installe donc confortablement, on lance l’enregistrement et on écoute la voix posée de l’hypnothérapeute. Alors qu’il nous demande de respirer par le ventre et d’imaginer que l’on tient un ballon de baudruche rempli de tension entre nos mains, on se sent doucement partir vers un monde de plénitude. Petit à petit le ballon se dégonfle et nos craintes et tensions s’envolent. Sans même s’en rendre compte, nos mains commencent à se rejoindre et finissent même par se toucher. On inspire plusieurs fois à grandes bouffées à l’évocation de certains mots comme “sécurité” ou “calme”. Bizarrement, on se sent souvent partir dans notre imagination jusqu’à totalement occulter la voix du Dr Mairlot. Quand le ballon est vide et que l’on se sent bien, ce dernier nous fait finalement revenir, à notre rythme, à un état de conscience. Résultat ? on sort groggy de cette séance cotonneuse, mais après une grosse demi-heure, on est plus en forme et ready que jamais pour affronter les dancefloor !

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