L’interview cul de Florence Mendez: « Je suis pas trash : je suis cash »

Publié le 7 août 2019 par Grégory Escouflaire et ELLE Belgique
L’interview cul de Florence Mendez: « Je suis pas trash : je suis cash » Florence Mendez - Photo Denis Lomme

Florence Mendez c’est cette « petite meuf un peu badass qui n’en a rien à branler et qui n’a peur de rien » : c’est elle-même qui le dit, et t’as intérêt à la croire. « Délicate », son premier stand-up qui cartonne jusqu’à Paname, parle pas mal de cul, mais pas que. Attention, explicit punchlines.

Le cul, c’est une source d’inspiration quand on est humoriste ?

Tout à fait ! Parce que le sexe provoque des situations cocasses qui ne peuvent être provoquées que par le sexe. Quand on arrive à ce degré d’intimité avec quelqu’un, il y a des choses qui peuvent échapper à ton contrôle et ça peut être très drôle ! Donc ouais, c’est inspirant… Et puis, surtout, le fait d’en parler, ça dédramatise beaucoup : parler de cul, c’est très sain pour les rapports hommes-femmes… Faut qu’on arrête avec cette hypocrisie autour du sexe. Y a un moment où il faut se détendre et se dire que ça fait partie de la vie : tout le monde baise !

Qui sont les hommes qui viennent voir ton spectacle ?

Des hommes avec qui je pourrais sortir ! Des mecs comme moi je les aime : avec une dose d’intelligence, du recul, qui savent qu’une femme qui parle de sexe n’est pas une femme qui propose du sexe. Et donc qui ne prennent pas mon spectacle, enfin les parties sexuelles de mon spectacle, comme étant des avances. C’est chouette d’être face à quelqu’un à qui on peut raconter une anecdote sexuelle et qui ne prend pas ça comme une tentative personnelle de l’allumer…

Florence Mendez
Florence Mendez - Photo Denis Lomme

Et les humoristes, ils sont aussi drôles au lit que sur scène ?

Cette question implique que j’aurais déjà couché avec d’autres humoristes… Mais au quotidien, oui ! Une conversation entre humoristes, c’est une source à punchlines ! J’ai beaucoup ça avec Guillermo Guiz et Dan Gagnon : quand on papote, ça fuse !

« On fait tous de grosses blagues de sexe entre nous, et les filles sont les pires »

Et ça parle cul ?

C’est horrible. On fait tous de grosses blagues de sexe entre nous, et les filles sont les pires. Parfois, les mecs humoristes me disent : « Non, non tu vas TROP LOIN ! » Un soir où j’étais très crue, on parlait de la taille du sexe des hommes, et là je parle d’un ex-amant qui avait un sexe énorme et je dis : « Je crois que personne n’est jamais allé aussi loin dans ma chatte ! » Genre le gars il a dû planter un petit drapeau… Et y avait un humoriste parisien qui était là, et il était choqué. Par quoi ? Parce que je parle de mon sexe ? Parce que j’ai les mêmes expériences sexuelles que toi ? Toi tu peux dire des trucs crus sur les filles, mais moi, en tant que fille, je suis pas autorisée à évoquer ma sexualité ? C’est vrai qu’il y a quelque chose de très dur pour vous les mecs : on exploite beaucoup votre misère sexuelle, toute cette pression de nous faire jouir, comme si c’était vous les responsables entiers de notre sexualité, de notre jouissance… Alors que c’est vraiment un truc qui se fait à deux quoi ! Et c’est triste. On peut communiquer entre nous, putain ? Il y a un truc par exemple dont il faut savoir rire très vite, c’est le pet de fouffe. La « frout ». La première fois, c’est super gênant, mais c’est quand même mieux d’en rire et puis de passer à autre chose.

C’est quoi la délicatesse pour toi ?

Le titre a une double signification. Parce que les gens disent que Florence Mendez est trash, mais c’est pas vrai, je suis pas trash : je suis cash. Et je suis une vraie sensible. Je suis à fleur de peau tout le temps. J’ai beaucoup d’empathie pour tout le monde, et chaque injustice m’est insupportable. Après, j’ai ce charmant caractère qui m’a été offert à la naissance… Ce qui fait que je me suis attiré beaucoup d’ennuis en essayant de dénoncer les choses, notamment dans mon métier de prof… Bref, j’aime bien « Délicate » parce que dans mon spectacle il y a aussi des vannes qui nécessitent un peu de réflexion, quoi : le rire vient pas tout de suite. Délicate aussi dans le sens de subtile ! Même si voilà, j’ai de bonnes grosses vannes de cul qui vont droit au but.

Et c’est laquelle ta préférée ?

C’est une punchline de Guillermo Guiz qui dit : « J’y connaissais tellement rien au sexe que la première fois qu’une fille m’a dit “Parle-moi mal”, j’ai dit “Si j’aurais.” »

Ton fantasme ultime ?

Ce serait une espèce de grand club échangiste avec que des gens beaux qui ont pas le sida ! Une fête un peu païenne où on ferait tous l’amour au clair de lune, au coin d’un feu sacré !

Florence Mendez
Florence Mendez - Photo Denis Lomme

Tu leur dis quoi aux mous du cul ?

Lâchez-nous ! T’as choisi de t’emmerder, c’est très bien pour toi, mais fous-nous la paix !

Qu’est-ce que tu préfères chez un homme ?

Ses poils et son odeur !

Et chez une femme (Florence est bisexuelle, NDLR) ?

Le degré d’intimité, que tu n’auras jamais avec un homme. Quand tu couches avec une femme, il y a un vrai rapport d’égalité… Et puis y a des gonzes qui sont d’une beauté que les mecs n'atteindront jamais. Et puis les filles sont beaucoup plus « open mind » que les mecs.

Et qu’est-ce qui te fait fuir ?

La crasse ! Et la bêtise. Tu peux être le plus beau ou la plus belle du monde, si t’ouvres la bouche et que tu dis des trucs du genre « Nan, mais le FN, ils ont de bonnes idées ! », c’est bon.

C’est quoi un bon coup ?

Un mec qui a une bonne intuition à mon sujet. Qui sait à la fois comment faire et quand me laisser prendre les choses en main.

Et le pire ?

Les mecs qui se regardent baiser. Quand tu sens qu’ils sont pas là pour te donner du plaisir, mais juste pour la performance. Ça aussi faut arrêter ! Le sexe n’est PAS une performance : c’est un moment qu’on partage à deux. C’est une question d’alchimie.

Ton point G ?

Je suis très vaginale comme meuf. J’ai cette chance-là ! Moi, la pénétration, c’est assez mon kif. Je suis pas pour des heures de préliminaires. C’est très difficile de ne pas me faire jouir !

Et au-delà du cul ?

La culture. Je suis dingue de ça ! J’avais un amant, il connaissait tout sur les nuages, l’art de la porcelaine en Chine, les exosquelettes chez les batraciens… Je pouvais l’écouter pendant des heures et j’avais super envie de le baiser ! J’aime la compétence chez les mecs. Les voir prendre du plaisir dans ce qu’ils font. Ça m’excite à mort.

Découvrez les prochaines dates de son spectacle de Florence Mendez ici.

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