Passer du macro-business à la conquête de la planète, c’est une grande idée ! À condition d’avoir les bonnes infos et l’accompagnement qu’il faut. Les pros — qui seront également présentes pour des workshops et conférences lors du ELLE Active Forum, chez AXA Belgium — filent leurs conseils.

Distribuer sa création, son produit, sa vision dans le monde entier, c’est carrément l’objectif (parfois secret, parfois discret) d’entrepreneuses ultra-motivées. « Y a plus qu’à ? » pas tant que ça. « Il faut d’abord définir son objectif : produire et distribuer à l’échelle locale ou plutôt viser l’international », explique Millie Rolin, cofondatrice de Story To Line (société de mentoring innovante dans les secteurs de la vente au détail, du luxe, de la mode et du design) et consultante en internationalisation, particulièrement vers la Chine.

« Il n’y a pas d’entre-deux. Et si on décide de dépasser les frontières de sa région – pour autant que l’on ait un produit ou un service vraiment innovant, sinon, ça risque d’être compliqué – il faudra pouvoir assurer une production suffisante et multiplier les points de visibilité. Pour s’exporter, il faut au minimum avoir les reins solides, un budget important et un plan marketing bien ficelé. »

SAVOIR POUR SE DÉCIDER


De quoi se décourager ? Non, sûrement pas. Mais pas question de siffloter en pensant que tout va arriver comme dans les contes de fées. Se faire conseiller est un impératif. « Il faut connaître la législation des pays vers lesquels on souhaite exporter », reprend Millie. « Prenons l’exemple de la Chine : un territoire totalement fan du “Made in Europe”. Si une créatrice souhaite y vendre ses produits de luxe, elle devra savoir, entre autres, que les Chinois ne peuvent pas dépenser plus de 2.000 euros par an de produits importés via leur carte de crédit, au risque d’être taxés à hauteur de 20 %. Une marque de cosmétiques ? Les produits doivent impérativement être testés sur les animaux pour pouvoir être vendus là-bas… Ça prend un temps fou de se documenter.

Chez Story To Line, nous avons consacré, durant neuf mois, deux temps pleins à étudier et comprendre la législation chinoise et nous upgradons chaque jour nos connaissances.
Résultat : en quelques heures d’accompagnement, nous pouvons à présent conseiller nos clients et leur donner les éléments qui leur permettront ensuite de décider si oui ou non ça vaut la peine de se lancer. S’entourer des bonnes personnes qui disposent des bonnes connaissances, c’est vraiment mon principal conseil. »

L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE POUR BIEN CIBLER

Aurélie Couvreur, experte en transformation numérique chez Digitaly, soulève un point ultra-intéressant, la définition de la cible que l’on souhaite toucher et la manière de l’identifier : « Le premier atout de la technologie, au-delà de nous faciliter la vie en tant qu’entreprise ou que consommateur, c’est de tout rentre accessible. On peut vendre un produit à travers le monde entier depuis une île déserte ou un kot à Bruxelles, sans même avoir à se soucier de la logistique, grâce à de la technologie comme Amazon, les “market places” ou même les réseaux sociaux. Grâce à des outils, comme la réalité augmentée, on peut également aujourd’hui, et à distance, faire visiter son stock ou choisir des matériaux difficiles à transporter, comme si on y était et sans s’embarrasser avec des envois, des transports, des retours…

Puis vient l’intelligence artificielle qui peut s’avérer déterminante si on l’utilise… intelligemment. Elle permet de développer des produits et des services avec quelque chose en plus : la connaissance d’infos croisées à propos d’une population définie. En utilisant les données disponibles, un cerveau artificiel peut définir précisément quelle spécificité doit présenter tel ou tel produit pour telle ou telle consommatrice de tel ou tel pays. Et donner des indications sur le meilleur moment pour lancer une mise en vente, pour faire une promo… » Un outil incroyable et vraiment précieux si on souhaite se lancer loin de ce que l’on connaît.

LA SOLUTION DE FACILITÉ ?

Najad Jonas-Menouar, Amazon Marketing Consultant, est, comme sa fonction l’indique, spécialiste de la plateforme de vente en ligne. Un géant qui, en quelques années, a non seulement changé nos manières de consommer, mais aussi bouleversé le business. Écartons tout de suite l’idée du mastodonte qui écrase à lui seul les petits détaillants : si Amazon a en effet modifié le paysage des commerces de proximité, il a aussi permis à de très nombreux « petits » de se développer et de s’exporter, ce qui aurait été totalement inimaginable auparavant.

 

« Plus de la moitié des vendeurs sur Amazon sont des entrepreneurs, et pas des grosses boîtes », précise Najad. « La bonne nouvelle, c’est que tout le monde peut vendre sur Amazon. Mais il y a une condition pour que ça fonctionne : bien connaître la plateforme et ses spécificités. Votre produit doit être visible et désirable, car il sera en concurrence avec des millions d’autres références. »

 

Et pour ça, il suffit de se fier à nos connaissances perso ? « Non, il faut être accompagné.e. Critères de succès, coûts et commissions, solutions de stockage, d’emballage, d’envoi qui peuvent être gérées par vous ou par Amazon, secteurs déjà saturés, produits qui vont émerger… C’est mon rôle d’informer aussi précisément que possible les gens qui me consultent. Puis viendra le moment de communiquer et, là encore, il faut retenir qu’il y a des règles à respecter. Ne pas être seule, être bien conseillée, c’est essentiel et c’est la meilleure manière de faire en sorte que ça fonctionne. Les femmes ont tellement d’énergie et d’idées à partager ! »