Tanaë, c’est la future grande de la scène belge. Passant aisément des mélodies mélancoliques à la pop acidulée, la liégeoise de 22 ans a plus d’une corde à son arc. D’un naturel pétillant, elle s’est confiée à nous à l’occasion de son passage au BSF. Une rencontre en toute simplicité. 

Il y a bientôt deux ans, Shana Seminara – de son vrai nom – se faisait remarquer par ses sublimes reprises de Drake et de Barbie Girl. A présent, Tanaë présente son premier album, Talking to myself. Se parler à soi-même, et notamment de soi-même, mission rondement menée par la jeune femme à la voix soul. Petit à petit, l’oiseau Tanaë fait son nid, et prend son envol direction la cour des grands. D’après ce qu’elle nous raconte, la timidité serait son plus grand défaut. Pourtant, métamorphosée une fois sur scène, la petite brune sait envoyer la sauce. Ça promet.

Tu viens juste de sortir de ton concert au BSF, comment ça s’est passé ?

C’était fou ! De tous les concerts de cet été et de la tournée, aujourd’hui c’était la fois où j’étais la plus libérée. Je ne m’attendais pas non plus à ce qu’il y ait autant de monde. Cela me faisait stresser, mais de toute façon à chaque fois je me dis qu’il ne va y avoir personne (rires).

Tu te décris souvent comme une grande timide. Tu as eu du mal à te lancer dans la musique ? 

Oui, moi je ne voulais pas me lancer. Je ne voulais chanter devant personne, tellement c’était maladif. Même quand j’avais des exposés à l’école, je devenais hyper rouge. Je n’arrivais même pas à gérer ça. Et chanter, pour moi, c’est comme se mettre à poil. Même devant ma maman c’était presque impossible. Par contre, je m’enregistrais sur mon ordinateur parce que j’avais envie de voir ce que cela donnait. Et du coup, ma maman partageait mes enregistrements. À l’époque, ça m’énervait trop ! J’étais super gênée de retourner à l’école après parce que je me disais que tout le monde avait vu les vidéos. Du coup c’est un peu grâce à elle que je me suis lancée. Et quand j’ai donné mon premier concert, je me suis dit que c’était génial. À partir de ce moment là, je ne me suis plus arrêtée !

Tu avais d’ailleurs refusé de participer à The Voice… 

Oui ! Un proche m’avait inscrite parce qu’il trouvait que je chantais bien. Ça m’a vraiment énervé quand je l’ai appris ! Ce qui est marrant, c’est que j’avais raté le mail pour les castings, disant que j’avais été reprise. Mais vraiment, un jour après ! Ça, c’était en août, et j’ai rencontré mon producteur en septembre. Signe du destin, vraiment !

Et du coup, Tanaë sur scène, ça donne quoi ? 

C’est que de l’amusement ! Même si c’est en anglais, et que du coup tout le monde ne comprend pas forcément. Mais j’essaie de transmettre au mieux les émotions que j’ai voulu mettre dans mon morceau pour qu’ils comprennent le message global. Ce qui me fait kiffer c’est de voir que tout le monde partage un moment unique : le public, les musiciens et moi.

Du coup sur scène tu n’es plus timide du tout !

Non ! Franchement, sur scène je suis totalement différente… je suis Tanaë.

Justement, pourquoi avoir choisi ce nom de scène ? 

Je ne voulais pas garder mon prénom, parce que c’était comme une renaissance (rires). Le cliché ! Mais c’est vrai, c’était autre chose, quelque chose que je n’avais jamais fait auparavant. Et du coup je me suis dit “autant paraitre sous une nouvelle identité”. Je ne suis plus Shana, je suis Tanaë. Et ce nom, ça vient de mon petit frère qui ne savait pas dire “Shana”. Il disait “Tana”. Et il s’appelle “Maël”. J’ai donc rajouté un “ë”, et ça a fait “Tanaë”. Je ne voulais pas choisir un truc qui n’avait rien à voir avec moi juste parce que c’est beau.

Comment tu définirais ton style de musique ? 

Je t’avoue que je n’aime pas trop cette question dans le sens où je ne sais pas trop te répondre. En fait on dit de ma musique que c’est de la pop, mais j’ai plein d’influences. La soul, le RnB, le hip hop, il y a aussi un côté un peu électro. Donc franchement je ne sais pas trop la définir. Et en plus de ça, j’aime bien faire plein de trucs différents. D’ailleurs, sur l’album toutes les chansons ont un univers super particulier. Sinon, globalement c’est de la pop influencée, on va dire (rires) !

Et pourquoi avoir choisi d’écrire en anglais ? 

C’était un peu évident. Je suis timide, je n’avais pas trop envie de chanter en français. Comme c’est ma langue maternelle, c’est se mettre encore plus à nu. Et en plus de ça, toutes mes influences chantent en anglais : Amy Winehouse, Etta James, Aretha Franklin, India Arie, etc. Je n’écoutais pas spécialement beaucoup de chansons en français. Et puis l’anglais collait mieux à la musique que je voulais faire. Donc je ne me suis même pas posé la question.

 

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Ton album s’intitule « Talking to myself ». « Te parler à toi-même », est-ce littéralement ce que tu voulais faire ?

C’était “se parler à soi-même” dans le sens où j’écrivais sur des choses assez personnelles. Mais ce qui est bien avec la musique, c’est que j’écris des trucs personnels et, au final, les gens se l’approprient. Par exemple, une des chansons de l’album s’appelle “Talking to myself”, elle parle du fait que j’ai beaucoup changé de maisons, et que je n’ai jamais eu le temps de prendre des attaches. Certaines personnes trouvent donc que les paroles sont un peu tristes, d’autres voient dans cette musique un côté joyeux.

D’ailleurs, dans « Mirrors », on dirait que tu parles des « wicked games » des réseaux sociaux. Tu as l’impression de te perdre aussi là-dedans ?

Pas spécialement me perdre là-dedans, mais après je pense que le message est qu’on peut vite s’y perdre. On peut vite se donner une image pour que les gens te kiffent, et une image que les gens voudraient que tu aies pour être dans la musique, pour être une meuf, etc. C’est donc ça le message de la chanson : le danger, c’est de vite perdre son identité quand on veut trop paraitre.

Et c’est quoi ton prochain projet ? 

C’est un clip ! Et je suis aussi retournée en studio la semaine passée pour commencer à recomposer pour un prochain album !

Estelle De Houck (stagiaire)

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