Comme la plupart d'entre nous, une fois notre diplôme en poche, on s'est directement lancée dans la vie professionnelle. Gagner sa vie et prendre son envol. Et puis soudain, on se rend compte quelques années plus tard seulement que notre niveau en langues n'est plus ce qu'il était (faute de pratique) et qu'on aurait besoin d'une bonne mise à jour pour pouvoir continuer à évoluer dans notre carrière. Mais une fois passé 30 ans, on fait comment pour apprendre les langues? On a testé pour vous une immersion linguistique. Ça se passe comment ? On part où ? Quels sont les résultats ? On vous explique tout.
Quand on a un boulot full time, un appart, un mec, des amis et un chat à nourrir, on se sent beaucoup trop busy pour envisager de partir en séjour linguistique à l’étranger pour apprendre l’anglais. Dans notre esprit, nos seules options d’apprendre ou de s’améliorer dans une langue se limitent donc aux tables de conversations traitants de sujets banals ou au e-learning parfois peu adapté aux objectifs que l’on souhaite atteindre. Et puis on a découvert que l'on avait tout faux et que l’immersion linguistique n’est pas uniquement réservée aux adolescents en fin de rhéto. Il existe des séjours à l’étranger adaptés aux adultes qui ont une vie professionnelle active.
Ca se passe comment ?
1) Partir à l’étranger
Je n’ai jamais été mauvaise en anglais, le soucis est que je ne le pratique pour ainsi dire jamais. Inutile de préciser que je n’ai donc aucune confiance en moi pour le parler. J’étais donc à la recherche d’une formule rapide et efficace pour me remettre à jour en grammaire, vocabulaire, conjugaison… mais surtout pour me forcer à parler un maximum.
En questionnant mon ami Google, j’ai découvert l’agence ESL qui est spécialisée dans les séjours linguistiques en anglais de courte durée (1 semaine minimum) à l’étranger. Bingo ! L’immersion totale à l’étranger est apparue comme une évidence.
Arrive alors le choix de la destination… Le catalogue est large. Il est possible d’aller étudier l’anglais sur à peu près tous les continents.
Pour être honnête, c’est mon budget qui a réduit la liste des destinations. J’avais le choix de rester en Europe dans des pays comme la Grande-Bretagne ou Malte, ou bien de me diriger vers l’Amérique du Nord. N’ayant jamais voyagé seule, je cherchais un endroit à la réputation conviviale et où j’allais être encline à rencontrer des gens. C’est là que la décision de partir au Canada, et plus précisément à Toronto, s'est imposée à moi.
2) Choisir une formation efficace
Une fois la destination choisie, je devais sélectionner la formation adéquate qui allait répondre à mes attentes. J’ai eu la chance de pouvoir m’absenter durant 3 semaines consécutives de la rédaction, ce qui m’a permis de prendre le temps de m’imprégner vraiment de la ville de Toronto, sa culture, ses ambiances.
Quant au choix de la formation, il est lui aussi assez large. Heureusement, les conseillés de l’agence ESL ont su poser les bonnes questions à l’indécise que je suis pour me diriger vers la formule qui me convenait le mieux : des cours d’anglais intensifs pour 30 ans et plus. L’avantage de cette formule est que les thèmes abordés durant les cours sont moins généraux comme dans la plupart des écoles de langues classiques et, par conséquent, beaucoup plus axés business, avec des personnes professionnellement actives comme moi. J’ai alors mis en route la réservation de mon séjour.
Outre la prise en charge des cours, l’agence ESL s’est également occupée du logement. Un vrai gain de temps et un stress en moins car je me voyais déjà passer des heures sur Airbnb à la recherche d’un logement, essayant de deviner quelle est la meilleure localisation dans cette ville qui m’était encore totalement inconnue. Pour me la jouer "back to school" à fond, j’ai choisi de prendre une chambre dans une collocation de 3 personnes également élèves dans l’école où j’allais aller. Dans cette formule, j’ai aussi ajouté les transferts entre l'aéroport et mon logement ainsi que l’assurance hospitalisation (mieux vaut prévenir que guérir ...).
Au total, il faut compter environ 1200€ en basse saison plus le vol aller/retour. Bien sûr, chaque formule est adaptable en fonction de la demande et du budget de chacun. Je vous invite à vous renseigner sur le site www.esl.be.
Réservation faite, j’ai enfin pu booker mon vol et mettre en route toutes les démarches administratives (passeport, visa, trouver quelqu’un pour nourrir mon chat,…).
3) Bien préparer son voyage
Le moins fun dans toute cette aventure est le volet administratif. Heureusement, il ne faut pas penser à grand chose si ce n’est : son passeport (qui doit être valide au minimum 6 mois après la date de départ) et une demande AVE (Autorisation de Voyage Electronique) qu’on peut trouver sur le site officiel de l’immigration canadienne www.cic.gc.ca. Valable 5 ans, il ne coûte que 7$ canadiens et est délivré en 72h max (attention aux sites arnaques qui vous font payer parfois le double, voire le triple du prix).
Pour ne pas me sentir submergée, ni totalement paumée en arrivant à Toronto, j’ai entrepris une remise à niveau d’anglais en autodidacte. Je me suis donc inscrite gratuitement sur la plateforme belge d’e-learning: wallangues.be. On y trouve une série d’exercices de grammaire et de vocabulaire sur des thèmes précis. J’ai également troqué mes lectures francophones du moment pour passer à de la (grande ...) littérature anglaise (en vrai, il s’agit du livre "Crazy Rich Asians" qui est parfait pour une remise à niveau en douceur). Enfin, j’ai changé tout le paramétrage de mon compte Netflix pour ne regarder que des films en anglais, sous-titrés en anglais. Mine de rien, tous ces petits aménagements m’ont permis de déjà me mettre dans le bain avant mon départ, surtout d’un point de vue compréhension de la langue.
En tant que control freak, je ne pars jamais en voyage à l’aveugle. J’ai toujours besoin de planifier un minimum mes visites. Au moment où j’allais me mettre à la recherche des hotspots de Toronto, ma conseillère de l’agence ESL m’a envoyé comme par magie un document d’une vingtaine de pages recensant les meilleurs lieux, musées, monuments, restos, bars, nightclub,… à voir à Toronto. Que demander de plus? J’ai également découvert le compte instagram blogTO (directement issu du site www.blogto.com) qui est la référence en culture et lifestyle à Toronto.
4) Rentabiliser son temps sur place
C’est le jour-j ! Je pars de Zaventem et m’envole avec Brussels Airlines en direction de cette toute nouvelle aventure.
8h plus tard, j’atterris au Toronto Pearson International Airport. Après une bonne heure (passage à la douane, récupération des valises,...), je rejoins mon chauffeur qui m’attendait patiemment dans le hall des arrivées. Il y a environ 40 minutes de route entre l’aéroport et le centre de Toronto. Je m’assieds à l’avant et tente de faire la conversation. Manque de bol, je ne comprends pas très bien son accent (une de mes grosses faiblesses) et je ne me sens pas très confiante par rapport à la structure de mes phrases. Nous finissons donc le trajet dans le silence (#awkward) et j’en profite pour admirer les imposants buildings qui sillonnent la ville.
Arrivée devant l’immeuble de 44 étages où se trouve mon appartement, je suis directement prise en charge par le concierge qui m’emmène au 23ème étage où se trouve l’appartement dans lequel je vais séjourner ces trois prochaines semaines. L’espace est plutôt restreint mais assez bien optimisé et ma chambre est simple et fonctionnelle. Rien de très « waw » jusqu’à la découverte de la vue du balcon. Une impressionnante vue à 180° sur les buildings de Toronto. J’en avais le souffle coupé.
Une fois remise de mes émotions, j’ai fait la connaissance de mes collocs qui m’ont donné plein de tips pratico-pratique sur la vie à Toronto. Ensuite, je suis partie explorer les rues de ce nouveau quartier encore inconnu mais qui allait très vite devenir familier.
Le lendemain de mon arrivée, l’école organisait un welcome day pour tous les nouveaux élèves. On t’y explique le fonctionnement de l’école, les différentes activités à faire mais aussi les personnes à contacter en cas de problème ou d’urgence. En général, c’est aussi à ce moment là que tu crées tes premières affinités. J’ai eu la chance de rencontrer de nombreuses personnes venues des quatre coins du monde : Taïwan, Mexique, Colombie, Corée,… Ce mélange de cultures était impressionnant et particulièrement enrichissant humainement, je n’avais jamais vécu ça auparavant.
5) Et c'est parti ...
Lundi 8h15, j’arrive à l’école pour mon tout premier jour de cours. Je finalise mes tests de niveau et me vois attribuer la classe « pre-advanced 30+ ». Je m’y retrouve entourée d’une bonne dizaine de personnes toutes issues de pays, de cultures et de milieux différents. J’y rencontre Ümmügül, une oncologue turc; Giuliana, directrice marketing brésilienne ou encore Jo Hee, une ingénieur coréenne.
Le déroulé des cours est assez différent de ce qu’on peut connaître en Belgique. Chaque jour, j’ai 3h30 de cours dits « généraux » dans lesquels sont abordés un thème spécifique. Autour duquel, nous découvrons de nouveaux mots de vocabulaire mais également une ou plusieurs règles de grammaire et nous développons notre expression orale en débattant plusieurs fois par séance sur différents sujets liés à ce thème. Ayant choisi la formule intensive, j’ai également pu sélectionner 2 cours optionnels supplémentaires: "Speaking with confidence" et "English for work" qui ajoutent 1h30 par jour à mon horaire de base.
Les sessions sont données en alternance; une fois le matin, une fois l’après-midi, ce qui me laisse du temps pour découvrir la ville et faire un peu de tourisme et du shopping. Après tout, je suis en congé ! Dès ma première semaine, j’ai planifié un trip jusqu’aux célèbres Niagara Falls. À seulement deux heures de route de Toronto, c’est un incontournable si vous passez dans la région. Outre la CN Tower et les traditionnels lieux touristiques de la ville, j’ai pris le temps de flâner dans les rues ce qui m'a permis de découvrir de magnifiques quartiers. Mon préféré: Kensington Market. Son côté alternatif et très marginal s’apparente assez à celui de Camden Town à Londres. On y trouve de nombreux magasins vintages mais aussi de très bons restos healthy (parce que l’art culinaire est loin d’être un domaine d’excellence au Canada). Je me suis également imprégnée de la culture locale en visitant The Funhouse, une expérience artistique immersive réalisée par un collectif d’artistes originaires de Toronto pour promouvoir leur art.
6) Consolider les résultats
Le temps file et j'entame déjà ma dernière semaine sur place. Je reçois par mail mon « exit test » qui évalue mon niveau à la fin de mon séjour.
En général, l’école préconise au minimum 5 semaines de cours pour monter d’un niveau. Après seulement 3 semaines, je reste évidemment au niveau pre-advanced mais je vois une nette amélioration de mes résultats et je me sens totalement en confiance pour m’exprimer en anglais même si je cherche encore mes mots.
C’est le jour de mon départ, après une longue soirée d’au revoir entourée des personnes que j’ai rencontrées là-bas, je descends mes valises et je prends mon taxi direction l’aéroport. Comme à l’aller, je m’assied à l’avant, à côté de mon chauffeur. Nous commençons à discuter de mon séjour, de la difficulté de son travail, du mien, de ses dernières vacances,… C’est en descendant de ce taxi que je me suis vraiment rendue compte de mon évolution durant ces 3 semaines d’immersion.
De retour en Belgique, hors de question de perdre tout ce que j’ai acquis durant mon séjour linguistique. Je me suis concocté un petit programme sur mesure pour continuer mon apprentissage de l’anglais en formation continue:
- continuer à regarder des films et des séries en VO et sous-titrés en anglais ;
- écouter régulièrement les podcasts de la BBC pour améliorer ma compréhension à l’audition;
- suivre des cours particulier via skype pour pratiquer l’expression orale.
7) Conclusion
Il faut compter environ 3200€ (vols, logement, cours ainsi que tous les frais sur place) pour réaliser ce séjour linguistique durant 3 semaines. Le budget peut faire peur mais l’apprentissage et l’expérience humaine en retour en vaut largement la peine.
See you soon !
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