Ancienne styliste de mode, à la fois phénomène Insta et femme d’affaires, Linda Rodin chérit la beauté des (nombreuses) petites choses. Visite de l’intérieur de l’appartement new-yorkais d’une collectionneuse excentrique.
Loin du design épuré et minimaliste de sa ligne de cosmétiques éponyme, l’appartement de Linda Rodin, dans le quartier de Chelsea, à Manhattan, n’est que profusion de textures, de couleurs et d’objets. Tellement d’objets.
« Je ne me contente pas d’acheter un exemplaire ni même deux ou trois. J’en collectionne 50 ! »
Plus d’une centaine de plantes vertes sont disséminées dans tout l’appartement. Certaines sont là depuis 20 ans. Elle stocke aussi plusieurs milliers de coquillages (« Je suis du signe astrologique du Poissons », avance-t-elle en guise d’explication) dans des boîtes en plexi, sur des étagères en verre et dans les vitrines de sa cuisine. « J’ai des goûts très éclectiques et j’aime acheter des choses », confie Linda, dont l’huile de luxe pour le visage Olio Lusso est plébiscitée pour ses vertus hydratantes et boosteuses d’éclat. Ce mélange aromatique composé de onze huiles essentielles a même droit de cité dans la salle de bains de stars telles que Gwyneth Paltrow et Laetitia Casta (sans parler d’innombrables rédactrices beauté). « J’ai constitué mes collections au fil des années, pièce par pièce et petit à petit. »
C’est vrai qu’on ne sait pas trop où poser le regard en premier : sur cet étalage d’épingles à chapeau, contre le mur du living, qui ressemblent à une explosion d’étoiles ? Sur ces figurines en porcelaine prudemment regroupées sur une table d’appoint ou sur cette rangée de toiles d’artistes comme Donald « Drawbertson » Robertson, Josh Jefferson et Andy Mister ?
Je me souviens de l’endroit où j’ai déniché chaque pièce, chacune a donc une histoire pour moi.
Linda l’affirme : sa décoration intérieure évolue davantage « par couches, au risque d’envahir tout l’appartement. Comme je le dis toujours, la beauté réside dans la simplicité », s’esclaffe-t-elle. « Rien à voir avec ma façon de vivre, c’est là tout le paradoxe. » Par contraste, elle reconnaît qu’elle est plus sobre sur le plan vestimentaire que dans sa déco. C’est vrai, son style personnel unique a attiré l’attention de nombreux acteurs de l’industrie, y compris des jumelles Ashley et Mary-Kate Olsen, qui en ont fait l’égérie de leur griffe The Row.
Le secret de Linda est simple : l’ancienne styliste s’habille généralement en denim (« Je porte des jeans depuis l’âge de cinq ans »), un basique intemporel qui, selon elle, flatte tout le monde et qu’elle combine avec deux concessions liées à son âge (70 ans) : des lunettes teintées à monture épaisse et du rouge à lèvres de couleur vive (ici dans sa teinte Billie on the Bike). « J’ai toujours porté du rouge à lèvres, mais c’était du nude. En vieillissant – avec ma peau plus pâle et mes cheveux grisonnants –, le rouge à lèvres vif m’apporte la touche de couleur dont j’ai besoin. Idem pour les lunettes : avec l’âge, je trouve que les montures plus osées me vont mieux. » Si ses lunettes prennent de l’ampleur, ses bijoux se sont en revanche faits plus discrets au fil des années. « Je ne porte que les créations fines de Soraya Silchenstedt, comme ce charmant petit collier que je n’enlève jamais », confie-t-elle. « J’aime les petits bijoux délicats parce que je ne veux plus attirer l’attention sur certaines choses. Alors qu’à trente ans, je portais des costumes vintage amples. »
Vu le nombre de trésors qu’elle amasse, on n’est pas surprise d’entendre Linda confier qu’elle collectionne aussi les chaussures, avec une préférence pour les collections de MM6 et de Miu Miu. « Je ne porte plus de talons, je me contente de chaussures à plateforme », concède-t-elle. « La plupart du temps, je vis en sneakers, car déambuler dans New York et son métro avec de jolies chaussures aux pieds, c’est mission impossible. » Adepte de la mode fonctionnelle, et clairement bien dans sa peau, probablement en raison de la vie qu’elle s’est taillée sur mesure. « J’accorde beaucoup d’importance au confort et rien ne vaut mon nid douillet », dit-elle tout en caressant Winks, son caniche gris adoré. « J’aime me sentir bien et c’est chez moi que je me sens le mieux. »
Passion
« La danse et en particulier le ballet. Il m’arrive de repérer un spectacle intéressant dans le “New York Times” et d’y aller, mais plus aussi souvent qu’avant. Aujourd’hui, je reste plutôt chez moi à travailler. »
Shopping déco
« Je privilégie généralement les marchés aux puces. Je n’achète pas grand-chose de neuf pour mon intérieur. Exception faite d’un grille-pain acheté récemment, mon canapé est ma dernière acquisition et c’était il y a cinq ans. »
(Traduction: Virginie Dupont)
A LIRE AUSSI
6 tendances automne/hiver repérées dans les rues de New York