Avec sa musique planante multifacette et sa dégaine de redneck, Lenny Pistol est un artiste montois pop-rock qui s'impose tout en douceur dans un paysage musical belge où le hip-hop règne en maître. Mais qui se cache derrière celui qui sera peut-être un jour plus célèbre que le Doudou ?
À 20 ans, Léonard vient de réaliser un rêve de gosse: se produire à Dour, un festival où il était autrefois seulement spectateur. On a rencontré le jeunot, un peu timoré, à la sortie de son show envoûtant pour parler de ce jour dans la cour des grands, mais aussi pour en apprendre aussi plus sur son background, ses influences et ses futurs projets.
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Dour c’est chez toi. Qu’est-ce que ça fait de jouer à la maison dans un des plus gros festivals belges ? C’est la consécration ?
C'est assez incroyable. Avant, Dour pour moi c'était les potes et la fête. Aujourd'hui c'est ça, mais c'est aussi la scène, un public et un micro ! Avec les deux autres membres du groupe, Noé et Simon, on est tous les trois conscients d'avoir vécu un moment particulier et unique qui restera gravé dans nos mémoires. C'était juste magique. Puis ça nous a aussi donné l'occasion de montrer qu'on était capables de faire des choses intéressantes, de les faire bien et de rencontrer un public qui les apprécie.
Quel a été ton parcours avant ce grand jour ?
Comme tu le sais, je viens donc de cette magnifique ville de Mons. C'est ici, vers onze ans, que j'ai commencé à jouer de la guitare. Ensuite vers l'âge de 15-16 ans, j'ai eu envie comme de nombreux jeunes, d'avoir mon propre groupe. J'ai trouvé des potes qui faisaient de la musique de leur côté et qui étaient chauds. On a joué ensemble pendant un certain temps et puis ça s'est un peu tassé. C'était pas hyper pro à l'époque.
C’était quel genre de musique à ce moment-là ?
C’était du rock. Mais on voulait surtout s'amuser. On ne pensait pas trop de manière professionnelle. Puis on s'est un peu éloignés et perdus de vue car je suis parti faire mes études à l'IAD (Institut des Arts de Diffusion) à Louvain-La-Neuve. C'est à ce moment-là que j'ai recommencé à composer seul dans ma chambre. J'ai fait quelques dates en solo, mais je me suis vite rendu compte qu'il me manquait des nappes et donc des musiciens sur scène. La musique que tu composes sur ton ordi avec une carte son, pour bien la jouer en live, t'es obligé d'ajouter des éléments tout le temps. J'ai donc rencontré Noé, mon batteur, grâce à l'unif et j'ai rappelé Simon, un membre de mon ancien groupe. Maintenant, on se produit à trois sur scène et ça fonctionne enfin !
Aujourd'hui, on est bien loin du "rock de garage". Tu navigues entre quelles eaux désormais ?
De manière générale, je dirai que c’est du pop-rock, mais on peut y voir des influences un peu hip-hop, electro, ambiance et de synthwave. On est trois dans le groupes donc il y a un tas de nappes qui se rajoutent... On a tellement d'atmosphères différentes que c'est compliqué à résumer.
Mais d’où vient ton envie de faire de la musique ?
C’est hyper naturel. je ne sais pas si c’est inné, mais ça vient tout seul, ça s’impose un peu à moi. Je n’ai pas une famille de musiciens, mais mon père écoutait tout le temps les Smiths, c’était son groupe préféré. Il passait toujours beaucoup de vinyles à la maison. Je pense que ça m’a un peu influencé. J'ai été bercé au rock et la musique old school...britannique surtout. Et je pense que c’est ça qui m’a aussi donné envie de jouer. La scène, c'est venu après, progressivement. Je n'avais pas forcément envie d’être devant un public à la base. Mais tu sais comment ça se passe... Tu joues pour tes potes, tu commences à aimer ça et ensuite tu continues devant de plus en plus de gens que tu connais de moins en moins (rires).
Et tes inspirations à toi, c’est quoi ?
Des groupes que j’écoute, évidemment. Mais aussi des aventures qui nous arrivent entre potes en soirée. Je suis à une période de la vie que tout le monde envie : celle de la jeunesse, des soirées qui ne se terminent jamais, des rencontres folles… de la vie qui bat son plein quoi. Et je parle beaucoup de ça dans mes chansons. Rien n’est vraiment inventé, tout est relié de près ou de loin à ma propre existence.
Si je te dis que tu me fais penser à Mac DeMarco... Ça te convient ou ça te soûle ?
Un peu des deux (rires). Parfois ça me va et parfois ça gonfle. Il y a des jours où j’ai envie d’avoir une étiquette un peu plus pop et d’autres où j’ai besoin d’être plus underground. Ça dépend... J’aimerai trouver le juste milieu. Ce serait l’idéal. Mais ce n’est peut-être pas possible. En attendant, je fais en sorte d’être en marge des deux (rires).
Et ton nom de scène, Lenny Pistol, il vient d’où ?
Ça vient d’un type que j’aime beaucoup: Jay Jay Pistolet, le chanteur de The Vaccines. Il a fait un album solo en son nom et je trouvais que ça claquait, que c’était accrocheur et que ça allait droit au but. Je me suis donc un peu inspiré de ça. Ensuite, Lenny c'est parce que je m’appelle Léonard et que c’est le surnom anglophone.
Sur scène, Lenny Pistol c’est un alter ego ?
Je n'ai pas l'impression de jouer un rôle. En tout cas je n'essaie pas d'être un autre. Par contre, j'ai toujours été influencé par de nombreux artistes, donc je m'inspire du style vestimentaire ou de la façon de chanter d'autres personnes, mais je suis à l'aise avec ça.
Effectivement, on sent que tu soignes ton look de cool kid. La mode c’est une autre passion après la musique ?
Pas une passion, mais j’adore vraiment les fringues. Je peux passer des heures dans des friperies à chercher LA pépite. Je suis très influencé par la culture streetwear et la tendance thrift. La première chose que je fais quand je rencontre quelqu’un c’est regarder comment il est habillé: "Est-ce que son style match avec sa personnalité ? Est-ce que c'est réfléchi ?..." C’est peut-être con et accessoire, mais j’y vois vraiment une forme de liberté et de définition de soi.
Et pour revenir à la musique, c’est quoi les next steps ?
On a dans l’idée d’enregistrer beaucoup de démos avec Simon. On va bosser à deux, au calme, à la maison et vraiment essayer d'expérimenter toujours plus. Le but, c'est de balancer full compos, les sélectionner, voir ce qui peut devenir un single et peut-être même faire un album. Je ne sais pas encore très bien quoi ni comment, mais des choses vont arriver ! (rires)
Il y a des collabs qui te tentent ?
Oui, forcément, parce que je pense qu’il y a une scène musicale belge à exploiter en ce moment. Et ce serait intéressant de mélanger un peu les styles et les genres.
Le feat de tes rêves ce serait avec qui ?
Au niveau local, on adore Namdose, un collectif d'artistes belge. On aimerait bien collaborer avec eux. Et à grande échelle, pourquoi pas bosser avec Mac DeMarco. Je vois qu'il travaille avec Robbing Millions donc ça se tient. Sinon je suis aussi dans une période Idles en ce moment. Bosser avec l'un des trois serait vraiment le top !
Du coup à part les collabs, on te souhaite quoi ?
Des dates, plein de dates ! Bon... et le succès aussi (rires).
STAY TUNED : Lenny Pistol sort un nouveau single "Not cared" accompagné d'un clip et on a l'exclu ! On vous propose de checker ça :
Envie de le voir sur scène ? Le jeune montois fera la première partie du groupe « Les Louanges » au Volta à Bruxelles le 1 novembre !
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