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Éditions La Musardine

Thierry Leguay, professeur de lettres, s’attaque à un gros chapitre de la sexualité à travers son opus “La Fabuleuse histoire de la fellation” (éd. La Musardine). Un voyage dans le temps et à travers les cultures qui commence jeudi 27 février, en librairies. Qu’apprend-on dedans (concrètement) ?

Du croustillant (hé hé) ! S’il s’agit d’une étude documentée qui débute à la préhistoire (j’avoue, ça étonne), elle n’oublie pas de s’intéresser aux différents genres artistiques liés à cette pratique: la littérature, poésie, cinéma, l’humour… Tout y passe sans complexe et avec beaucoup de détail. C’est un régal.

Morceaux choisis.

Les petites blagues. À travers les différentes disciplines qui traitent de la fellation, Thierry Leguay n’oublie pas de citer l’humour grivois. Les bonnes blagounettes de tonton Georges, après trois verres: “Dans quel bois taille-t-on les meilleures pipes ?” “Le bois de Boulogne.”

Ok, je sors.

On apprend que la fellation n’était pas au top des pratiques sexuelles préhistoriques et que ses représentations sont peu nombreuses: “J’ai des pénétrations par centaines, des actes sexuels à plusieurs ou avec des animaux, et une sodomie à l’âge de pierre, mais de fellation, point ” explique le professeur Emmanuel Anati, du Centre d’études préhistoriques de Capo di Ponte. Il subsiste tout de même une petite trace : un dessin d’Altaï en Mongolie représentant un personnage à genoux devant un autre. Les coquins.

La grosse découverte: Cléopâtre était une experte de la fellation. Surnomée “Grande Bouche” (Gorge Profonde n’a rien inventé), elle a fait ses armes dans les bordels. Il se dit même qu’elle aurait exercé ses talents sur une centaine de gardes ! Quelle condition.

Paradoxal. Chez les Romains, l’acte de recevoir une fellation était considéré comme “actif” et celui de la donner comme “passif” (parce qu’on donne du plaisir, cherchez l’erreur). Les uns étaient considérés comme irrumateurs (et encouragés) ; les autres comme fellateurs (et décriés). Pourtant l’un ne va pas sans l’autre…

L’Islam avait également ses manuels d’érotologie et le plus célèbre s’intitule Le Jardin parfumé. Écrit au XVe siècle, la fellation n’y est presque pas mentionnée. Dommage.

Saviez-vous que les Incas buvaient dans des pots à goulots, représentant des pénis ? Plutôt explicite.

En page 66-67, sont listées les huit techniques du Kama Sutra pour réaliser une fellation (à destination des eunuques). Ça commence par: “Lorsque, tenant le lingam de l’homme avec sa main, et le plaçant entre ses lèvres, l’eunuque le frôle de sa bouche, cela s’appelle congrès nominal.” Drôle de terme ! Je vous laisse lire la suite.

Outre tout l’aspect historique extrêmement bien fouillé, Thierry Leguay passe en revue la religion, la fellation chez les animaux, les perversions, la prostitution, le porno, les “techniques” de fellation (très très intéressantes), mais aussi l’actualité avec le “cigare du Président”.

Bref, après lecture, on saura tout tout tout sur… la fellation. En théorie.

La Fabuleuse histoire de la fellation de Thierry Leguay, aux éditions La Musardine, en librairies dès le 27 février, 8,95€.