Innover : la clé du succès en entreprise ?

Mis à jour le 19 novembre 2019 par ELLE Belgique
Innover : la clé du succès en entreprise ?

Comment faire pour trouver LA bonne idée ? Comment opérer pour créer quelque chose qui n'a encore jamais été exploité ? Il n'est pas souvent facile d'innover dans une société qui fonctionne à mille à l'heure. Fred Colantonio, criminologue de formation, conférencier et auteur, casse les mythes de l'innovation et nous explique pourquoi est-ce vraiment important d'innover en entreprise.

Fred Colantonio, criminologue de formation et auteur de plusieurs livres dédiés à la réussite professionnelle, motive et inspire grâce à ses conférences originales et feel good. Il sera présent lors du ELLE Active Forum le samedi 16 novembre prochain qui se déroulera au Siège d'Axa, dans la capitale Bruxelloise. Son nouveau livre " Innover à tous les coups, ou presque" sera en vente à partir du 24 octobre 2019.

Fred Colantonio
Fred Colantonio, criminologue, conférencier, consultant et auteur.

Une valse à trois temps

Innover en entreprise, c’est quoi au juste ?

"Innover en entreprise aujourd’hui, ça veut dire avoir la capacité de pouvoir danser une valse. Beaucoup de gens imaginent qu’innover, c’est une espèce de processus avec des étapes à respecter dans un certain ordre, comme une recette, dans le but de pouvoir trouver des idées géniales qui vont changer la donne. Or, innover en entreprise, c’est surtout utiliser trois éléments, trois aspects qui vont pouvoir créer la magie.

Le premier élément, c’est la transgression. Le plus gros des enjeux quand on veut innover en entreprise, il se trouve à cette première étape. C’est la capacité à pouvoir remettre en question nos propres façons de penser, nos propres façons de faire. Et cela, ça ne demande pas de grands moyens. Beaucoup de gens disent qu’innover, ça demande trop de moyens, il faut faire appel à des experts, ça demande des tonnes de technologies. Pas du tout ! Innover, d’abord et avant tout, suppose de poser un regard différent, alternatif sur nos pratiques, notre positionnement, notre relation avec nos clients, nos processus internes,…Ça, c’est la première étape.

La deuxième étape, le deuxième temps de cette valse, ce sont les tests. Ce n’est pas forcément un processus linéaire, car il existe des tas d’entreprises qui testent beaucoup de choses qui ne sont pas nécessairement transgressives. Les tests, c’est là que ça se complique. En premier lieu, il faut savoir quoi tester. Et ensuite, quand on teste, c’est souvent là qu’on a des problèmes.

La dernière étape pour innover en entreprise, c’est la transmission. Il ne peut pas y avoir d’innovation qui reste dans un tiroir. C’est justement l’une des grandes caractéristiques de l’innovation, contrairement à l’invention ou à la créativité. L’innovation doit nécessairement trouver une communauté d’utilisateurs ou de bénéficiaires. Beaucoup de gens associent l’innovation à une finalité économique, mais personnellement, je pense que c’est beaucoup plus large que ça. Cependant, il faut bien que des gens s’approprient l’innovation qui a été mise sur pied."

Pourquoi est-ce primordial d’innover en entreprise ?

"Selon moi, il existe deux raisons qui expliquent pourquoi innover est important. La première raison pour laquelle on doit innover en entreprise, c’est que, fondamentalement, c’est câblé dans le mode de fonctionnement de l’être humain. L’histoire est un grand récit d’innovations : la domestication du feu, la sédentarisation, la découverte d’autres continents, la mise au point du Smartphone, les voitures électriques,… Il y a dans la quête d’innovation, quelque chose qui fait partie du fonctionnement de l’individu. Il y en a toujours parmi nous qui vont essayer de faire autrement, partir à l’aventure, essayer d’assembler les tuyaux de manières différentes, pas nécessairement pour créer quelque chose qui n’existe pas, mais pour expérimenter. La deuxième raison, c’est que nous ne sommes pas tous égaux face à l’innovation."

Couverture Innover à tous les coups
Couverture du livre "Innover à tous les coups, ou presque" par Fred Colantonio. Il sera en vente à partir du 24 octobre 2019.

4 profils pour une team innovante

Tout le monde peut contribuer à l’innovation, excepté les cyniques. Beaucoup de gens imaginent que l’innovation, c’est un mec ou une nana dans son laboratoire qui, d’un coup, a une idée géniale. C’est un mythe qui est complètement faux selon Fred Colantonio. Il existe, en réalité, plusieurs profils qui permettent d’innover en entreprise.

"Premièrement, il nous faut le profil créatif. Une personne dont la qualité principale est la capacité à générer des idées. Et ça, autour de la table, on en a forcément besoin. Ça ne veut pas dire que son engagement dans le projet se limite à ça. Elle doit pouvoir, dans son rôle, expliciter et formuler son intention de manière suffisamment claire pour que les autres membres de l’équipe puissent se l’approprier. Ces personnes qui viennent avec des idées transgressives, qui ne sont pas dans la norme, sont souvent réprimées en entreprise. Elles se sentent entravées, soit par eux-mêmes soit par les autres, et c’est pourquoi elles cachent souvent leur particularité créative. Il faut leur donner l’opportunité de s’exprimer.

Deuxième profil : il nous faut l’aventurier. C’est celui qui a compris qu’il pouvait être crucial, alors qu’il n’a pas nécessairement d’idée. Ça peut être l’entrepreneur ou un bon manager, par exemple. Celui ou celle qui va arriver à capter l’idée du créatif et qui va pouvoir guider l’équipe dans les recherches. Son rôle est capital !

Troisième profil : l’ingénieur. Il a la compétence technique, et ce qui le motive, c’est le challenge. Souvent, on a du mal à les engager, au sens motivationnel du terme, en entreprise car il donne l’impression de se ficher de la finalité du projet, ou que celui-ci soit ou pas en contradiction avec les valeurs de l’entreprise. Les ingénieurs sont plus intéressés par le chemin à parcourir que l’intention finale.

Quatrième et dernier profil, il nous faut le sceptique. À ne pas confondre avec le cynique. Le sceptique est celui qui va questionner l’idée et identifier les risques. C’est celui dont la préférence naturelle se tourne vers la prudence. Mais, cela ne veut pas dire qu’il n’est pas d’accord avec le reste de son équipe. Cela signifie simplement que, dans son mode de raisonnement, il a tendance à identifier les pièges et les dangers. Heureusement qu’ils sont là ! Imaginez une équipe composée que de créatifs… Ce serait le bordel !"

Existe-t-il une limite à l’innovation ?

"L’innovation est tellement inhérente à l’individu qu’elle n’a pas de limite. On peut être coupé de tout, d’Internet, de l’électricité, absolument tout, on met 10 personnes au milieu de la savane, en moins de 24h, t’en a bien un ou une qui va dire « j’irais bien explorer par là, moi ! ». La démarche d’innovation n’est pas prête de s’arrêter, ça je l’affirme haut et fort !"

Top 7 des mythes qui tuent l’innovation

  1. On a toujours fait comme ça !
  2. Innover, ça coûte cher.
  3. Innover, c’est pour les gens qui sont dans la technologie.
  4. Pour innover, il faut avoir LA grande idée.
  5. Innover n’est pas dans notre ADN, ça ne nous concerne pas.
  6. Si c’était une bonne idée, d’autres l’auraient déjà concrétisé.
  7. À quoi bon ? Ça ne marchera pas !

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