Billie Eilish, l’ado qui a révolutionné le monde de la musique en appuyant sur un bouton “Record”, donne du sens à la folie. Rencontre avec cette fille tombée du ciel.
La mère de Billie Eilish s’excuse pour le désordre qui règne dans la maison. « Nous venons de rentrer de tournée », explique Maggie Baird sur le seuil de leur petit bungalow de Highland Park, un quartier situé sur la rive est de la Los Angeles River. Effectivement, le statut de pop star de sa fille semble s’être abattu sur le domicile familial tel un tsunami. Les valises sont près de la porte, sans qu’on sache si elles sont de retour ou en partance. La salle à manger ressemble à un entrepôt qui vient d’être cambriolé, avec des piles de caisses contenant des T-shirts et des sweats vert fluo. Une boîte de bijoux en argent massif repose sur le sol, à côté d’un livre de poésie de Rupi Kaur. Le clavier de Billie fait désormais office de table de rangement, et le piano de son frère Finneas semble aussi hors d’usage, à peine visible au milieu de ce chantier. Un regard plus attentif révèle un livre de partitions de Green Day, un dictionnaire de rimes et… serait-ce un lit ?
C’est bien un lit. Derrière le piano du hall, il y a un lit où Maggie et son mari, Patrick O’Connell, dorment quand ils ne sont pas en tournée avec Billie. C’est là aussi que la chanteuse et Finneas dormaient autrefois, jusqu’aux dix ans de ce dernier. Par la suite, frère et sœur se sont installés dans deux chambres à l’arrière de la maison. C’est dans ces pièces qu’ils ont écrit, enregistré et produit la musique de Billie, notamment son premier album « When We All Fall Asleep, Where Do We Go ? » Celui-ci est devenu numéro 1 après sa sortie en mars et, depuis lors, il l’a encore été trois fois en tout. Mais les stats de ce genre deviennent monnaie courante pour la gamine de 17 ans.
Les chansons et les clips de Billie Eilish ont été écoutées et vus plus de 15 milliards de fois. Elle a réalisé quatre tournées sold out à travers l’Amérique du Nord avec Finneas, 22 ans. En juillet, elle a sorti une nouvelle version de son hit « Bad Guy », avec un caméo de Justin Bieber, et moins de deux semaines plus tard, elle s’est retrouvée nommée pour neuf MTV Video Music Awards.
Dans une déclaration qui a fait grand bruit, Dave Grohl, leader de Foo Fighters et ancien membre de Nirvana, a assimilé la réaction survoltée du public à celle qu’avait suscitée son premier groupe. « Il se passe avec elle ce qui est arrivé avec Nirvana en 1991. » Mais son succès trop récent ne peut pas vraiment encore être comparé. Elle est la première artiste numéro un née dans ce millénaire, et bien trop jeune pour avoir jamais possédé un CD. Elle est la plus jeune star féminine ayant atteint le sommet des charts en une décennie, et l’unique à y avoir placé 14 morceaux en même temps. Bien plus qu’une arriviste culturelle, elle semble être la réponse à une industrie mourante.
Billie Eilish n’est ni une grande icône commerciale dans le style de Taylor Swift ni une version insomniaque de la « girl next door » à la Britney Spears. Elle serait plutôt une sœur et une enfant du pays. Elle est Billie Eilish avant d’être une chanson ou une promo d’album. Une personne plutôt qu’un phénomène.
Il est 11h45, et Billie est dans la cuisine. On l’entend râler (« Argh ! ») à chaque fois que Maggie ouvre la porte pour vérifier que tout va bien, tandis qu’elle est sur FaceTime avec un enfant atteint d’une leucémie pour la fondation Make-A-Wish. La maison a beau être le Q.G. de son empire, elle l’aide à rester humble. Il n’y a qu’un poster au mur et une chronique encadrée du « Los Angeles Times ». Tous deux proviennent du film de 2013 « Life Inside Out » que Maggie – qui est actrice – a coécrit et dans lequel elle a joué. Contrairement à Finneas, qui s’est installé il y a peu à quelques kilomètres de là, Billie vit toujours dans la maison familiale. Le lien qui les unit semble indéfectible.
Quand elle raccroche, Billie attaque comme un rottweiler affectueux. « Hello ! », dit-elle tout en sautant presque en l’air. Sa mobilité n’est pas absolue aujourd’hui parce qu’elle ménage sa cheville foulée – l’une des innombrables blessures occasionnées par ses pogos sur scène. « Beurk ! », bredouille-t-elle à propos des blessures. Je n’avais pas remarqué qu’elle avait mal. De l’extérieur, elle est aussi coriace que ses faux ongles, qui font « clic clac » sur la table de la cuisine à mesure qu’elle s’enfonce dans son siège. Ils sont vert fluo et pointus comme les pieux utilisés pour tuer les vampires. Elle est assise comme un chat, promenant ses doigts à travers sa tignasse. Elle les enfonce dans ses oreilles ; elle les tourne sur le côté lorsqu’elle tente d’éliminer les traces de sommeil de ses yeux. L’autre jour, elle a fait un trou dans sa main gauche avec l’un de ses ongles alors qu’elle était à cheval. « Je me suis poignardée moi-même », dit-elle, montrant comment c’est arrivé. « Peu importe. J’adore ces ongles, mais je vais changer leur forme parce que je ne veux pas blesser accidentellement un cheval à la tête. »
Billie est à la maison depuis trois jours. Elle est partie au printemps et nous sommes en été. « C’est vraiment super bizarre », dit-elle. « D’un côté, c’est passé super vite. De l’autre, c’est comme si ça avait duré une éternité. » La tournée de Billie Eilish ressemble plutôt à une croisade mondiale. Elle rentre d’une course comprenant deux sets mémorables à Coachella, un concert décisif à Glastonbury, et trois concerts sold out dans sa ville natale, notamment au Greek Theatre. Lors de toutes ces performances, la Billiemania a saisi le visage de ses fans à l’instar de la fièvre entourant les Spice Girls à la fin des années 90 – leurs cris auraient pu résonner jusque dans l’espace. Et l’énergie de l’explosif dénommé Billie s’en nourrit. À Coachella, le vent était si fort que les palmiers situés de part et d’autre de la scène semblaient prêts à casser, mais Billie est restée imperturbable. « Ha, ha, j’ai failli tomber ! »
Elle l’avoue : « C’est la première tournée où je me suis amusée. Ça signifie que je ne me suis pas vraiment amusée pendant toutes les autres. » Les débuts étaient stressants. La célébrité fulgurante de Billie Eilish est devenue trop grande pour son environnement ; les plus petites salles n’étaient pas équipées pour assurer sa sécurité. Ce n’était pas toujours une bonne idée de rencontrer les fans à l’extérieur. « Quand il y a mille personnes dehors, il n’y a pas de contrôle de sécurité. Je ne sais pas si elles viennent toutes pour moi, ou pour de bonnes raisons. C’est dommage. » Aujourd’hui, elle a sa garde rapprochée, et les salles sont plus grandes. Elle emmène aussi ses amis en tournée. « J’ai besoin d’être entourée », confie-t-elle. « Pendant tout un temps, je partais pendant des mois sans voir mes amis. Je revenais, et ils n’étaient plus mes amis. Ce n’était pas leur faute. Vous n’alliez pas m’oublier les gars, mais vous alliez oublier ce que ça faisait de m’aimer. C’était nul. »
La façon dont Billie Eilish se comporte sur scène la distingue des pop stars mainstream qui l’ont précédée. Ses concerts ne consistent pas à déployer sa voix à la perfection ou à échafauder une évasion fantastique pour fuir la réalité. La scène est l’endroit d’où émanent ses émotions les plus authentiques. Son énergie ressemble plus à celle d’un show hardcore qu’à celle d’un spectacle pop. Elle repousse les limites de la souffrance physique extrême. « Je préfère refuser un concert qu’être médiocre. Je suis sérieuse à 1.000 % », prévient-elle. Billie s’est foulé la cheville le jour de son plus gros show à L.A. « La merde », dit-elle. « Mais je n’annulerai jamais un concert le jour même. Si je le fais, je mérite une gifle. Et si je meurs ? O.K., j’ai compris. Remue-toi, Billie. Monte sur cette foutue scène, et fais ton truc. »
À corps et à cris
En février, pendant sa tournée européenne, elle s’est fracturé les deux tibias. Elle soulève ses jambes meurtries pour me montrer là où ça fait le plus mal. C’est encore douloureux. « C’est la chose la plus angoissante. Plus je soignais la blessure, plus elle empirait. Je suis une stoïque, c’est pour ça que je me blesse si souvent », poursuit-elle. « Je ne dis jamais quand j’ai mal. Je ne me plains pas. Je n’aime pas demander trop d’attention. Je n’aime pas montrer que je souffre. Je ne pleure pas. Jamais. Mais il y a des douleurs qui te font suffoquer. » Elle met les mains autour de sa gorge pour montrer ce qu’elle veut dire.
Quand elle était à Manchester, rien ne soulageait la douleur, alors elle a essayé l’acupuncture. « L’acupuncture, ce n’est pas censé faire mal, mais chaque aiguille faisait l’effet d’un poignard. Check, check, check », fait-elle, imitant le bruit des coups de couteau. Elle ne pouvait même pas se lever. En revanche, une heure plus tard, alors que le concert approchait, c’était une autre histoire. « Mon adrénaline est comme Hulk, meuf », sourit-elle. Sa musique représente tout ça : une voix douce et jazzy, associée à une production dure et rythmée. C’est comme ça que doivent être les adolescents aujourd’hui : durs comme de l’acier à l’extérieur et tendres à l’intérieur. Elle est encensée pour ne pas édulcorer la vie des ados. Elle chante sur les incendies qui ravagent la Californie, sur la haine de soi et l’amour toxique. Il est difficile pour Billie de déterminer l’origine de la connexion entre elle et ses semblables. « Je ne sais pas ce que ça fait de ne pas être un ado. Mais les jeunes en savent plus que les adultes. »
Rien que la musique
Billie raconte qu’elle a grandi avec très peu de moyens. Nés dans le centre de Los Angeles, elle et Finneas ont été scolarisés et élevés selon les principes du pragmatisme à Highland Park. Billie a travaillé à temps partiel dans une écurie, et c’est aujourd’hui le seul sanctuaire où elle peut se retirer loin des projecteurs. « Les chevaux sont les animaux les plus thérapeutiques », affirme-t-elle. « Les chevaux et les chiens. Et les vaches. Les gens les mangent, c’est fou. »
Mais elle a toujours fait de la scène. Dans une vidéo, on la voit à sept ans chanter « Happiness is a Warm Gun ». Les bras croisés, elle tire la tronche pendant toute la chanson. On peut entendre son éducation musicale dans sa voix rétro, qui fait écho à tout le monde, de Frank Sinatra à Peggy Lee. En grandissant, Billie a délibérément cherché de la musique peu écoutée sur SoundCloud, et elle a étudié les rappeurs. « J’ai toujours écouté de la musique, au sens premier du terme. Je trouve ça dingue que les gens ne découvrent la musique qu’à travers les hits les plus populaires », dit-elle. « Qu’est-ce que vous foutez ? »
Selon ses dires, elle préfère écouter de la musique qu’en faire. Bien entendu, son frère est tout le contraire. De vieilles vidéos maison montrent Billie en train de faire le poirier dans la salle à manger, tandis que Finneas joue du piano. « Il voulait faire de la musique, et j’aimais la sentir, la chanter, l’écouter. » L’interpréter ? « Oui », répond-elle. Elle a commencé à écrire ses propres chansons à 11 ans. À l’âge de 13 ans, Finneas lui a demandé de chanter sur un morceau appelé « Ocean Eyes », qu’ils ont uploadé sur SoundCloud.
Après avoir signé chez Interscope en 2016, le label a organisé un petit showcase dans ses locaux pour elle. Elle avait 14 ans, et son frère l’accompagnait. J’étais invitée, je me souviens qu’elle jouait du ukulélé. Beaucoup d’hommes étaient présents, mais Billie n’avait pas l’air impressionnée par les adultes. Jusqu’à présent, elle ne semble pas prête à faire des compromis. Même le ukulélé est resté sur le huitième morceau de l’album. Comment fait-elle pour conserver son autonomie ? Billie fait tout ce qu’elle veut.
« Quand on essaie de se distinguer d’une façon ou d’une autre, ça ne marche pas », explique-t-elle. L’idée selon laquelle elle a bâti une carrière de pionnière antipop la dérange. Elle comprend le point de vue, mais elle n’a jamais cherché à jouer les rebelles. « Je faisais juste des chansons avec mon frère. Maintenant, je ressemble plus à cette artiste qui se bat contre je ne sais quoi. » Elle lève les mains au ciel. « Je n’étais pas en train de dire “Fuck la pop !” Je faisais juste ce que je voulais. »
La proximité et le filet de sécurité de sa famille sont les clés. Historiquement, les familles sont présentées comme des forces contraires à l’autonomie des ados stars, mais l’énergie de Billie est alimentée par les siens. « J’ai de la chance d’avoir une famille que j’aime et qui m’aime », dit-elle. « La seule raison pour laquelle je fais ce que je fais, c’est parce que mes parents ne m’y ont pas forcée. S’ils avaient dit : “ Voilà une guitare et un micro. Chante et écris maintenant ”, je leur aurais répondu que j’allais plutôt prendre de la drogue et je me serais barrée. » On entend Maggie rigoler dans la pièce d’à côté. Et Billie d’ajouter : « On ne peut pas hurler sur les enfants. Certains ont des familles de merde. Je suis presque choquée que mes parents soient encore ensemble. Je n’essaie pas du tout de me vanter. Je veux juste dire que j’ai de la peine pour ceux qui n’ont pas une famille qui veut leur bonheur. »
Au cœur du bonheur
Faire l’éloge de Billie Eilish comme un bastion de vérité a aussi ses pièges, notamment la question des limites. L’année dernière, elle a décidé de quitter Twitter (« La meilleure décision de ma vie »). Elle s’est confiée il y a peu sur sa thérapie et son combat contre le syndrome de La Tourette. Lorsque sa santé mentale était extrêmement fragile, Twitter est devenu un élément déclencheur. « J’étais en Europe, et mon moral était au plus bas. C’est là que j’ai pris conscience que je pouvais quitter Twitter. Il y a tellement de choses que je ne peux pas arrêter, mais je peux supprimer Twitter. » Sur Instagram, c’est plus facile d’ignorer les commentaires. Twitter, ce n’est rien d’autre que des commentaires, et elle s’est surprise à tous les lire.
J’ai trop d’amour pour moi-même. Je n’ai pas besoin de toutes ces opinions. Bye bye !
Ça ressemble à quoi un coup de cafard pour Billie Eilish ? Est-ce que le partage permanent par des fans qui se sentent eux aussi perdus et isolés la maintient dans un état d’esprit négatif ? Elle prend un moment pour réfléchir. Il y a quelques jours, Billie a couché sur papier un message qui décrivait un sentiment nouveau et qu’elle souhaitait partager avec ses amis. « Finalement », dit-elle en hésitant. « Finalement, je ne suis pas malheureuse. » Quand Billie se replonge dans ses interviews, même du début de cette année, ça lui rappelle à quel point elle souffrait. « Il y a deux ans, j’avais l’impression que rien n’avait d’importance ; la moindre chose était sans intérêt. Pas juste dans ma vie, mais chaque chose dans le monde. J’étais totalement, cliniquement déprimée. C’est dingue de regarder en arrière et de ne plus l’être », dit-elle. Certains cyniques l’ont accusée de feindre la dépression. « Ça m’a fait mal de voir ça. J’étais une fille de 16 ans vraiment instable. Je me trouve au moment le plus heureux de ma vie, et je ne pensais même pas que j’atteindrais cet âge. » C’est énorme d’admettre ça. « Pfft ! » Elle rit. « Pour être honnête… » Il y a un silence autour de la table, et puis il se passe quelque chose. « Je vais me mettre à chialer. » Et elle commence à pleurer.
« Le bonheur est un sentiment fou », dit-elle. « Je n’ai pas été heureuse pendant des années. Je ne pensais pas l’être à nouveau. Et me voilà. Je suis arrivée à un point où je me sens finalement bien. Ce n’est pas parce que je suis célèbre. Ce n’est pas parce que j’ai un peu plus d’argent. C’est le résultat de différentes choses : grandir, voir arriver de nouvelles personnes dans ma vie, tandis que d’autres s’en vont. Tout ce que je peux dire maintenant, et ça vaut pour tous ceux qui ne vont pas bien, c’est que ça ira mieux. Gardez espoir. J’ai fait tout ça en portant la célébrité sur mes épaules. Et j’adore être célèbre ! C’est génial, mais ça a été affreux pendant un an. Aujourd’hui, j’aime ce que je fais, et je suis à nouveau moi. Le bon moi. Et j’aime que les regards se posent sur moi. » Il y en a beaucoup, dis-je. « Il y en a », confirme-t-elle. « Il y en a plus maintenant. »
Billie Eilish créa la femme
Maggie annonce qu’elle doit partir, et Billie semble un peu troublée. Est-ce que ça lui plaît d’avoir du temps libre pour elle ? « Beurk ! », répond-elle. « Je déteste être en congé ! Je déteste m’ennuyer. Je déteste ne rien faire. Même quand j’ai une putain de cheville foulée et que je suis malade. Pouah ! Beurk ! » Billie ne peut pas sortir dans le quartier. « Non, je ne peux aller nulle part. Mais ça va. Qu’est-ce que je ferais ? Aller acheter du savon ? Dans un magasin ? Ha, ha, c’est bon comme ça. » Parfois, elle aurait envie d’appuyer sur un bouton et que tout s’arrête pendant dix minutes. « Quand je vais à l’aéroport, j’aimerais appuyer sur pause. Quand je suis dans l’avion et que deux filles me tapotent le visage pour me prendre en photo alors que j’essaie de dormir. Ne vous méprenez pas : j’aime chaque personne qui en a quelque chose à foutre de moi. Mais il y a des limites.
Certains oublient ce qu’est le respect.
Et le respect, c’est une question importante quand on parle du corps de Billie Eilish. Elle se met à bâiller quand on aborde le sujet. Son style – des shorts et des chemises oversized – fait l’objet de mèmes. Les féministes avancent qu’elle se désexualise ; les parents la remercient de se couvrir parce que leurs filles font de même. « Vous vous trompez là ! » crie-t-elle. « L’essentiel, ce n’est pas de traiter de putes toutes ces filles qui ne s’habillent pas comme Billie Eilish. Ça me rend dingue. Je dois porter une chemise large pour éviter que mes seins ne vous mettent mal à l’aise ! » Avant un concert à Nashville en juin, elle est montée en débardeur sur le bus de la tournée pour saluer ses fans. Quelqu’un l’a prise en photo. « Mes seins ont fait le buzz sur Twitter », hurle-t-elle. « Sujet numéro un ! C’est quoi ça ?! Toute la presse a écrit sur mes seins ! » Billie est mineure, et même CNN a fait un sujet sur sa poitrine.
« Je suis belle dedans », dit-elle en riant. « Je suis née avec des putain de boobs, meuf. » Elle confie que sa poitrine est un problème depuis toujours, et c’est pourquoi elle ne la montre pas. « L’autre jour, j’étais sur FaceTime avec un ami proche et je portais un débardeur. Il a fait genre : “Hey, mets une chemise !” Une fille avec de plus petits seins pourrait se balader dans cette tenue, mais moi, je me fais traiter de pute parce que j’ai de gros seins. C’est stupide. »
Dans deux mois, Billie aura 18 ans. « Je vais devenir une femme. Je veux montrer mon corps. Et si je décide de faire une vidéo où je veux avoir l’air désirable ? », dit-elle avant de brouiller les pistes. « Pas du porno ! Mais je sais que certains diront qu’ils ont perdu tout respect pour moi. » Billie n’est pas près d’oublier un commentaire sous une vidéo d’elle qui disait : « Les garçons manqués finissent toujours par devenir les plus grosses salopes. » Elle portait un short et un T-shirt larges, mais son crime a été d’effleurer ses seins du dos de la main par accident. « Cette fois-là, j’ai perdu ! », hurle-t-elle. Et son cri est celui d’une gamine vraiment heureuse.
Production : Paul Preiss @Preiss Creative
Stylisme : Anna Trevelyan
Maquillage : Robert Rumsey pour Westman Atelier
Coiffure : Tammy Yi pour Leonor Greyl Paris
Manucure : Jolene Brodeur pour OPI
Set design : Bryan Porter @ Owl and the Elephant
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