Sarah Baatout, responsable du Centre d’Énergie nucléaire de Mol est l’une des scientifiques belges les plus respectées et les plus inspirantes. Lors du ELLE Forum
Active, elle partagera sa vision de la réalisation pro et perso et nous confie déjà un avant-goût…

Avec les avancées sociétales et technologiques, le jeunisme ambiant et la confusion entre séniorité et has beenitude, nous sommes nombreuses à nous interroger à propos de nos rêves et de la possibilité de les réaliser. Les gamins, si on en a, sont grands, nos débuts sur le marché du travail aussi… Nourrir des rêves alors que l’on a derrière soi un parcours déjà ponctué – pour la plupart d’entre nous – de quelques désillusions, c’est possible ? « La vie nous offre à tout moment une quantité impressionnante de possibilités et d’opportunités que nous ne voyons pas toujours », explique Sarah Baatout. « Ces évidences deviennent plus visibles, plus facilement détectables à mesure de notre maturité. Toutes les difficultés que j’ai pu rencontrer m’ont façonné pour faire de moi la personne que je suis aujourd’hui. » Voilà la meilleure manière d’envisager l’avenir : en utilisant notre capacité d’analyse, affinée au fil des années, pour saisir les signes objectifs et sentir d’instinct si on s’engage sur le bon chemin.

 

Comment créer un rêve atteignable lorsqu’on a plus de 50 ans ? Quelles sont les forces et les limites réelles ou supposées, de chacune ?

« Les rêves n’ont rien à voir avec l’âge. Les rêves sont différents en fonction de l’âge, mais ne sont pas moindres, que du contraire. L’avantage de l’âge est le solide bagage que nous avons accumulé avec le temps. Nous avons avec le temps pris pleinement conscience de nos connaissances. L’âge nous permet également de pouvoir évaluer plus facilement la faisabilité et la possibilité concrète de réaliser nos rêves. », poursuit Sarah. Le message qu’elle pourrait adresser à celles qui pensent « qu’il est trop tard » ? Que c’est faux ! « Il n’est jamais trop tard. Que du contraire, avec l’âge, des capacités que l’on n’imaginait même peut-être même pas posséder se développent. On ose dire des choses que l’on n’osait pas nécessairement dire lorsque l’on était plus jeune, car on a appris à formuler sa pensée différemment, en tenant davantage compte de son intelligence émotionnelle et de celle des autres. Conserver l’envie et l’enthousiasme d’apprendre des choses qui sont parfois en dehors de notre zone de confort est très important. »

 

Et à titre personnel et professionnel, quels rêves nourrit et accomplit cette femme qui n’arrête jamais ?

« Mon rêve le plus cher est de pouvoir contribuer du mieux que je peux à l’évolution de notre société, via les recherches que je mène au Centre d’Étude de l’Énergie nucléaire, à Mol. Ça passe, notamment par de la recherche pour l’amélioration des soins de santé, le développement de nouveaux outils de diagnostics et de thérapies de maladies difficiles à traiter. Mais aussi l’éducation et la formation des jeunes et des moins jeunes au plaisir et à la nécessité de la recherche scientifique. Et pour terminer : je suis portée par la préparation des astronautes pour les voyages vers la lune et Mars ! ». La tête dans les étoiles, voilà la clé !